Sourire pincé et propos mesurés, Thibaut Bourgeois ne fait pas partie de ceux qui aiment attirer l'attention sur eux. Paradoxal, puisque son rôle d'attaquant de pointe est de loin le plus médiatique dans le monde du ballon rond. Ce trait de caractère l'a sans doute desservi l'an passé. Abonné aux entrées en jeu de fin de partie, il n'était pas parvenu à faire changer d'avis Yvon Pouliquen, qui ne l'a finalement titularisé qu'à six reprises en Ligue 2. "Je dois sans doute être plus méchant à l'entraînement comme en match", admet cet espoir du club, qui semble bien décidé à prendre le train en marche à l'heure où le pouvoir va être donné à la jeune génération.
Thibaut, vous avez participé au tournoi de Toulon cet été avec l'équipe de France U20. Racontez-nous cette expérience...
T.B. : "C'est Jeremy Pied qui est venu me dire que j'étais sélectionné. Au départ, je pensais qu'il se fichait de moi (rires), mais le coach me l'a confirmé par la suite. Je n'avais plus connu la sélection depuis un certain temps, ce fut donc d'autant plus plaisant d'y retourner et cela s'est bien passé. Il était prévu par le sélectionneur que chacun ait du temps de jeu et cela a été le cas. J'ai connu deux titularisations, marqué un but et délivré une passe décisive d'une aile de pigeon ! Sur le plan collectif, c'était également assez positif dans l'ensemble. Nous avons terminés troisièmes."
De retour à Metz, qu'attendez-vous de la saison qui arrive ?
T.B. : "Que ce soit la bonne..."
C'est à dire ?
T.B. : "Avoir un temps de jeu supérieur, être plus souvent dans le onze de départ et bien sûr marquer des buts ! Pour cela, il faut que je me lâche un peu plus. Je dois sans doute être plus méchant à l'entraînement comme en match. L'an dernier, lorsque j'entrais sur le terrain, je n'étais pas complètement libéré. Lorsqu'on joue peu, on pense davantage à ne pas faire d'erreur pour ne pas se griller. Ce n'est pas le bon comportement à adopter. Maintenant, il me faut desserrer le frein à main."
Cette année, le club mise sur les jeunes. Sentez-vous une plus grande attente autour de vous ?
T.B. : "Oui, on sait qu'il y aura plus de place cette année pour les jeunes. L'an passé, nous étions un peu bloqués par les plus anciens et nous nous sentions quelque peu à l'écart au quotidien. Nous étions quatre ou cinq dans un vestiaire largement expérimenté. Le groupe ayant rajeuni, je m'y sens un peu plus à l'aise. Pour moi, c'est plus facile à vivre au niveau de l'ambiance. Il y a plus de complémentarité et une meilleure entente entre nous."
En attaque, vous retrouvez aussi des garçons avec lesquels vous avez déjà joué en équipe de jeunes...
T.B. : "En effet, nous nous trouvions plutôt bien avec Rudy Gestede en moins de 16 et en moins de 19 ans. Ce serait super de réussir à reproduire cela au haut niveau. En CFA2, j'ai aussi beaucoup aimé jouer avec Diafra Sakho. Dans les deux cas, je ne partirai pas dans l'inconnu. Ils ont des profils différents du mien, sont davantage des attaquants de pointe autour desquels je peux tourner. C'est plutôt une bonne chose pour moi : je pense être associable à l'un comme à l'autre !"
Pour finir, comment se passent ces premiers jours d'entraînement ? Comment encaissez-vous la charge de travail qui vous est proposée en ce moment ?
T.B. : "Je me sens bien jusqu'à maintenant. L'intensité augmente progressivement, les séances sont bien dosées. Je pense que cela va commencer à se corser lors du stage à Luxeuil-les-Bains. Ces deux dernières années, nous avons baissé le pied en fin de saison et cela nous a couté la montée à chaque fois. La préparation est un moment important. Elle peut nous permettre d'éviter de subir à nouveau ce coup d'arrêt."