Pour commencer, avez-vous bien profité de vos vacances ?
Romain Rocchi : « J’ai passé de très bonnes vacances oui, j’ai eu le beau temps partout où j’ai séjourné, et j’ai pu faire tout ce que je voulais. J’ai voyagé et j’ai aussi passé beaucoup de temps avec mes amis et ma famille dans le Sud. Je me suis bien reposé, sans oublier de reprendre la course deux semaines avant la reprise. De toute manière, lorsque tu sais que tu vas reprendre la compétition en Ligue 1, cela aide aussi à passer des vacances sereines (rires). »
Comment s’est passée la première semaine de reprise ?
R. R. : « La première semaine est toujours compliquée car la charge de travail est importante, mais c’est le cas à chaque nouvelle saison. Cela dit, nous étions tous très contents de se retrouver à l’occasion de la reprise, et à l’image de la saison passée, il y a une très bonne ambiance dans le groupe. »
Est-ce qu’il y a des changements majeurs par rapport à la préparation de l’année dernière en Ligue 2 ?
R. R. : « Je ne dirais pas que c’est la charge de travail qui change, mais la méthode, notamment pour le travail physique, car nous avons changé de préparateur depuis. Sinon, le coach laisse passer de moins en moins de choses. Il veut nous faire comprendre qu’en Ligue 1 la moindre erreur se paie « cash », alors qu’en Ligue 2, il y a une petite part de chance, et l’adversaire peut aussi faire de mauvais choix. Le staff est plus perfectionniste et le groupe s’adapte à cela. En tout cas, j’ai déjà connu ce type de préparation par le passé, lorsque j’étais au Paris Saint-Germain par exemple. »
De nombreux joueurs messins vont découvrir la Ligue 1 au mois d’août. Est-ce que vous ressentez une motivation supplémentaire ou une excitation particulière lors des séances ?
R. R. : « Evidemment tout le monde est motivé par la Ligue 1, mais je ne vois pas de différences particulières au niveau de l’état d’esprit. Je pense que cela s’explique par le fait que depuis mon retour à Metz, j’ai intégré un groupe où tout le monde est à 100% tout le temps. »
Les conditions climatiques ont perturbé le stage, mais qu’avez-vous pensé de cette semaine de préparation intensive au Chambon-sur-Lignon ?
R. R. : « Dans l’ensemble, nous avons bien travaillé, même si nous avons été contraints de nous adapter aux fortes pluies. Nous aurions effectivement préféré un peu plus d’ensoleillement, notamment pour les moments de vie entre les entraînements, mais avec un peu de recul, c’est toujours mieux de s’entraîner lorsqu’il ne fait pas trop chaud. »
Cette semaine a été aussi l’occasion pour les recrues de s’intégrer dans le groupe…
R. R. : « Effectivement, et je peux vous dire que nous avons l’impression que Cheick (Doukouré) et Jonathan (Rivierez) sont là depuis toujours ! Ils se sont parfaitement fondus dans le groupe, mais ce n’est pas étonnant, car ils ont tous les deux une super mentalité. Concernant Juan (Falcon) et José (Palomino), ils s’intègrent aussi progressivement, malgré la barrière de la langue. Ce n’est pas toujours évident pour eux, mais ils sont demandeurs. Juan (Falcon) par exemple m’a demandé tout à l’heure quelques mots de français pour mieux communiquer sur le terrain. Nous faisons tout pour que leur adaptation se passe le mieux possible. »
Vous avez affronté l’AS Saint-Etienne la semaine dernière. Qu’avez-vous pensé de cette rencontre amicale perdue (3-1) face aux Verts ?
R. R. : « Nous avons pris conscience que la Ligue 1 est tout simplement un autre monde que la Ligue 2. Il y a beaucoup plus de qualité technique et d’expérience à ce niveau. Cette opposition a permis à l’ensemble du collectif de se rendre compte de plusieurs choses, nous savons désormais plus précisément sur quoi nous devons travailler, et le chemin qu’il nous reste à parcourir. Dans l’ensemble je pense toutefois que nous avons montré de bonnes choses. »
Que retenez-vous plus précisément de ce match ?
R. R. : « Nous avons eu beaucoup d’occasions, mais nous n’avons pas su les concrétiser, alors que les Stéphanois ont marqué sur leur première occasion du match. J’ai l’impression que c’est un discours que l’on entend souvent, donc à nous de prendre conscience que nous devons faire preuve de plus d’efficacité. En ce qui concerne la conservation de balle, nous devons avoir à l’esprit que la moindre perte de balle en Ligue 1 n’est pas anodine. Pour preuve, sur des petites pertes de balle dans le milieu de terrain, nous nous sommes mis en danger en quelques passes seulement, car tout va plus vite et tout est plus juste techniquement à ce niveau. Nous avons désormais du boulot pour réduire ces petits déchets. »
Albert Cartier a prévenu que la deuxième et la troisième semaine seraient les plus dures de la préparation. Comment se passe justement cette troisième semaine de travail ?
R. R. : « C’est difficile physiquement mais c’est normal à ce stade de la préparation. Cela dit, le coach est à l’écoute, et ressent bien les choses. Par exemple, il a vu mercredi que nous avions besoin de récupérer, et il a annulé une séance. C’est important, car beaucoup travailler c’est bien, mais la récupération est primordiale pour enchaîner et répéter les efforts. Nous travaillons beaucoup mais d’une façon intéressante, pour le moment nous sommes « dans le dur » comme on dit, mais nous allons retrouver « du jus » dans une ou deux semaines. »
Sur le plan personnel vous avez connu la Ligue 1 avec le Paris Saint-Germain, Bastia, Ajaccio et Arles-Avignon. On imagine que vous avez hâte de retrouver cette compétition…
R. R. : « Evidemment, la Ligue 1 m’a manqué, notamment ses beaux stades et ses grandes équipes. Evoluer dans ce championnat, c’est forcément du plaisir en plus ! C’est en tout cas pour moi une énorme joie et une grande satisfaction d’être de retour en Ligue 1 avec le FC Metz. Je suis très fier de pouvoir le faire cette saison, car j’ai raté deux fois cet objectif avec le club grenat par le passé, en 2009 et 2010. »
Pensez-vous que la L1 a beaucoup évolué depuis votre dernier match dans cette division, c’était en 2011 avec l’AC Arles-Avignon contre le FC Sochaux-Montbéliard ?
R. R. : « Le principal changement est qu’aujourd’hui il y a deux clubs qui se détachent, et qui survolent le championnat, en l’occurrence le Paris Saint-Germain et l’AS Monaco. Ces deux équipes ont des collectifs impressionnants, sinon je ne vois pas d’autres évolutions majeures. »
Justement, vous avez évolué dans les rangs du PSG de 2002 à 2004. Avez-vous hâte d’affronter votre ancienne formation ?
R. R. : « Jouer contre Paris sera un vrai match de gala, dans tous les cas, car ce club possède aujourd’hui des joueurs de niveau mondial. C’est fabuleux de savoir que nous allons se mesurer à eux. Après, en tant qu’ancien joueur, j’aurai surtout beaucoup de plaisir à retrouver le Parc des Princes, qui est un stade que j’adore. Sinon, je n’ai plus vraiment d’attaches là-bas, je ne connais plus un joueur de l’effectif ou du staff, à part quelques intendants qui travaillent toujours au club. »
Pour terminer, après trois semaines de reprise, pensez-vous que le groupe est prêt pour relever le défi de la Ligue 1 ?
R. R. : « J’ai confiance en ce groupe, mais nous devons maintenant montrer une grande capacité de progression et d’intelligence. Nous allons devoir nous adapter à une nouvelle compétition, et cela va devoir se faire rapidement. En ce qui concerne la mentalité et l’état d’esprit général, je n’ai pas d’inquiétude à ce sujet, car nous sommes un groupe qui sait apprendre et travailler. Cela dit, je pense que l’effectif actuel n’est pas encore définitif. »