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Gardiens du temple

Sous la houlette de Christophe Marichez, le trio de gardiens messins prépare activement la saison à venir. Zoom sur ce poste si particulier et les exigences souvent méconnues qu’il nécessite.
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Avec Johan Carrasso qui a choisi de rester en Moselle, Anthony M’Fa et Thomas Didillon qui vient de se greffer au duo de gardiens qui s’est partagé les cages messines la saison dernière, le FC Metz disposera cette saison de trois gardiens de qualité qui se disputeront une seule place de titulaire. La concurrence devrait donc battre son plein. Christophe Marichez, l’entraîneur des gardiens, se réjouit de travailler avec ce trio depuis la reprise : «Cette année, les gardiens sont tout de suite au complet, contrairement à l’année dernière Johan et Anthony étaient arrivés avec du retard et avaient donc vu leur préparation tronquée. , c’était plus facile de commencer avec tout le monde, c’est une bonne chose, et l’aide de Geoffrey Valenne, le nouveau préparateur physique, nous permet d’avoir une approche plus pointue ».

La préparation physique, justement, n’épargne pas les gardiens, contrairement à ce que leur poste pourrait laisser penser. Le néophyte du trio, Thomas Didillon, qui a signé son contrat pro il y a quelques semaines, s’accoutume de ces efforts : « C’est une préparation physique, l’objet est donc d’y être un maximum impliqué, assure-t-il. Le gardien de but régulièrement sélectionné en équipe de France U18 ne cache toutefois pas l’énorme différence avec les entraînements qu’il connaissait encore en U19 la saison dernière : « C’est un football d’adultes, ce n’est plus un football de formation, avec de vrais enjeux qui interviennent. Tout est beaucoup plus intense, mais je m’y fais ! »

Johan Carrasso ne semble pas plus dérangé par cette charge d’efforts importante : « Nous y sommes préparés. Depuis notre formation nous avons le droit aux séances physiques de début de saison, cette année nous n’y dérogeons pas. Je trouve que les efforts qui nous sont demandés sont bien ciblés. Nous nous préparons bien pour être prêts pour le premier match de championnat, contre Laval ». Un avis également partagé par Anthony M’Fa qui estime « que les efforts ne sont pas faits dans le vide, ils serviront pendant cette saison. Nous les gérons bien et nous gardons un bon rythme. » L’international gabonais, qui loue la variété qui leur est proposée à l’entraînement, indique que « durant le stage en Autriche, l’accent a surtout été mis sur le travail physique, la puissance aérobie*. Dans les jours à venir, nous allons surtout travailler la force, la technique, même si le travail physique sera toujours présent. »

Christophe Marichez confirme ce programme en expliquant la spécificité du travail physique des gardiens :« avec les joueurs, nous avons profité du stage pour travailler dans un premier temps la base foncière,  comme cela a été le cas pour tous les joueurs. N’importe quel footballeur, y compris un gardien, a besoin d’une bonne base d’aérobie.  Dans un second temps, les efforts se sont forcément différenciés  pour les gardiens de but qui doivent effectuer des efforts un peu plus courts et explosifs, c’est pourquoi nous nous orientons sur un travail plus spécifique, avec de l’explosivité, beaucoup de jeu au pied, de jeu aérien, des éléments très importants dans le jeu d’un gardien moderne ».

Comment se répartissent les exercices sur une semaine d’entraînement classique ? « Lors d’une semaine normale, nous œuvrons le lundi sur la reprise, l’aérobie, la technique-coordination ; le mardi et le mercredi nous façonnons les points essentiels, cela peut varier entre la musculation, l’explosivité, la VMA**, du jeu aérien. Il ne faut pas oublier qu’ils participent à tous les jeux, qu’ils sont beaucoup sollicités. Les efforts qui leur sont demandés sont très intenses comme ils ne sont que trois pour faire les rotations. Vers la fin de la semaine, quand on s’approche du match, nous perfectionnons le jeu au pied, la vivacité, la vitesse de réaction ».

Les portiers grenat ne chôment donc vraiment pas et ont encore du pain sur la planche dans les semaines à venir ! L’aspect physique, technique ou tactique est important et occupe donc logiquement une part majeure des séances. Toutefois, si un gardien doit performer dans tous ces domaines, il ne faut pas occulter le mental, une donnée également très importante. Certainement l’élément qui fait la différence, d’après les dires des trois jeunes hommes. Ainsi, une part de travail psychologique est également présente lors de cette préparation physique. Johan Carrasso confirme:

« Un gardien est formaté depuis sa jeunesse et est donc habitué à fructifier le mental. On essaie, dans les exercices spécifiques, ou dans les jeux réduits, d’analyser, même très brièvement, le but que nous venons d’encaisser et de passer directement à autre chose ! En effet, quand un gardien fait une erreur dans un match, il doit tout de suite essayer de la rétablir et ne doit surtout pas cogiter. Nous bossons donc beaucoup l’aspect psychologique. Comment ? En travaillant dur aux entraînements : quand nous nous mettons « dans le rouge », quand cela devient très dur, nous essayons de garder une certaine efficacité avec la fatigue. La première base du mental, c’est celle-là. »

« Nous travaillons constamment le mental, la concentration à l’entraînement. Nous faisons certains exercices durant lesquels nous sommes obligés d’être concentrés. Nous sommes sans arrêt stimulés par tout le staff, par les exercices qu’il propose, c’est un entraînement « invisible » qui force la concentration.» ajoute Thomas Didillon.  

Pour les trois gardiens messins, la préparation de la saison  à venir est donc vraiment intense et satisfait pour le moment leur coach : « Je n’ai vraiment pas à me plaindre de la qualité ». Le sérieux et l’investissement des gardiens lors des séances, ajoutés à l’envie de chacun de gagner ses galons de titulaire, devrait permettre une concurrence, considérée comme «saine et sans souci » par les trois spécialistes du poste, et  engendrer une émulation entre eux forcément bénéfique. Pour eux, mais aussi pour l’équipe messine.

 

 

*La Puissance Maximale Aérobie (PMA) est la puissance développée par un individu pour atteindre la VMA.

**La Vitesse Maximale Aérobie (VMA) est l'intensité de travail que l'on développe au cours d'un effort dont la dépense énergétique correspond à la consommation d'oxygène maximale ou puissance maximale aérobie.

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