Il y a des jours comme cela. Des jours où l’on peut manquer une entame de match, souffrir en fin de partie, et l’emporter quand même. Les Grenats l’ont vécu cet après-midi au Mans, d’où ils repartent avec trois points très précieux. Cette victoire, ils ont été la chercher avec la force du cœur et de la solidarité, en sachant courber l’échine pour laisser passer l’orage adverse afin de mieux revenir ensuite.
Car les choses n’avaient pas très bien commencé pour les hommes de Dominique Bijotat. Il faut dire que les Manceaux, qui avaient déjà encaissé quatre défaites en Ligue 2 depuis le début de la saison, avaient certainement à cœur de se sortir de la zone rouge. Ils entamaient donc la rencontre tambour battant. Les vingt premières minutes furent presque exclusivement à leur avantage puisqu’ils ne se gênaient pas pour confisquer le ballon à leurs adversaires, qui se retrouvaient cantonnés à devoir procéder par contre-attaques. « Notre première mi-temps assez mièvre, a commenté l’entraîneur messin à l’issue de la rencontre, je ne me l’explique pas vraiment. Peut-être était-ce l’horaire inhabituel du match qui nous a déstabilisés. »
Les Manceaux, pourtant, n’en profitaient pas réellement. Ils n’eurent que deux opportunités franches d’ouvrir la marque au cours de leur moment fort. Mais Joris Delle, comme à sa bonne habitude, veillait au grain en anticipant les bonnes percées de Belfort (5°) ou de Cissé (30°). Au fil de cette domination gâchée, les Messins reprirent du poil de la bête. Pouye, tout d’abord, se retrouva à un cheveu d’inscrire le premier but de la partie : sa reprise au second poteau frôla le montant de Makaridze (29°). Ensuite, une chevauchée de Mathieu Duhamel côté gauche aboutit à un centre en retrait pour Mahamane Traoré, qui exécutait un contrôle aérien parfait avant de décocher une frappe bien captée par le portier sarthois (45°).
Quelque peu empâtée, la première période laissa la place à un second acte beaucoup plus enlevé. L’attaquant messin lança les festivités dès le retour sur la pelouse, sa frappe excentrée à gauche heurtant la barre transversale (48°). Ce fut Boudeba qui lui répondit quelques instants plus tard par le biais d’un une-deux spectaculaire avec Cissé ; mais les Manceaux voulurent trop en faire et à force de chercher une nouvelle fois la passe décisive, ils manquèrent le but (54°). Les débats s’emballèrent alors et chaque formation eut plusieurs fois l’ouverture du score au bout du pied. Pour les joueurs de Cormier, ce fut le pied d’Ekeng Ekeng dont la frappe puissante fut bien détournée par Joris Delle (57°) ; pour ceux de Bijotat, ce fut celui de Duhamel (57°) ou le talon de Traore (63°).
Tout cela, ce fut avant que le match ne bascule, lorsque Mathieu Duhamel convertit en un beau but une tout aussi belle frappe croisée imparable (64°, 0-1). La suite fut beaucoup plus décousue. Les Rouge et Jaune n’abandonnèrent jamais, mais il leur manqua l’efficacité dans le dernier geste. Tout le stade crut même à leur égalisation quand Belfort se retrouva absolument seul devant la cage messine… mais sa frappe termina sa course dans les tribunes, d’une manière assez incroyable (88°). Et il fallut attendre le bout d’interminables arrêts de jeu (4 minutes), pour pouvoir enfin savourer cette très belle victoire. « Ce fut un petit match, peut-être, mais c’est une grande victoire », a conclu Dominique Bijotat avant de monter dans le car.
D’ailleurs, c’est également une victoire importante car elle permet au FC Metz de remonter d’un seul coup à la quatrième place du championnat, quand Mathieu Duhamel partage celle de meilleur buteur de Ligue 2 avec Rivière et ses cinq buts. Ces trois points font d’autant plus de bien qu’ils arrivent à quelques jours d’aborder une semaine cruciale avec deux rencontres successives à domicile : face à Nantes ce mardi et face à Istres ce vendredi. Mais, honnêtement, on a déjà hâte d’y être !