Accent chantant, ton déterminé et légers signes de nervosité : à première vue, Kevin Diaz, Messin depuis quelques jours seulement, semble faire partie de ces fougueux joueurs du sud de la France qui donnent tout sur le terrain, et parfois un peu trop. « L’an passé, conçoit-il, cela m’a joué des tours puisque j’ai reçu deux cartons rouges et manqué cinq matches en raison de suspensions. Pour un milieu de terrain offensif, ce n’est pas normal... » C’est à cause de cela qu’il n’était pas venu à Saint-Symphorien affronter Metz en hiver. Quant au mach retour, il en fut privé par une déchirure.
Compte tenu de ces deux écueils, le bilan chiffré de sa première saison en professionnel est honorable : 28 matches, 4 buts marqués en Ligue 2. Sur son couloir gauche, Kevin s’est bien comporté. « C’était une année correcte, tempère-t-il. J’ai aimé jouer à Ajaccio, un club familial au sein duquel je me suis bien senti. J’espère poursuivre la progression que j’y ai entamée ici à Metz ! » A Monaco, son club, la concurrence est en effet encore trop rude. Ce milieu de terrain offensif a donc fait le choix d’un second prêt. Il vient en Lorraine avec beaucoup d’appétit. Cette ambition, son âge et son gabarit ne sont pas sans rappeler un certain Jeremy Pied.
Kevin, vous êtes pour le moment assez peu connu dans le milieu professionnel. Parlez nous de votre parcours.
Kevin Diaz : « Je suis né à Istres et j’y ai touché mes premiers ballons. A treize ans, j’ai rejoint Martigues, ce qui m’a permis d’être repéré par Monaco. Et je suis à l’ASM depuis quatorze ans... cela commence à faire un joli parcours ! Au départ, porter le maillot monégasque était déjà une fierté mais je jouais surtout pour me faire plaisir. Ce n’est qu’à partir des 18 ans que j’ai vraiment penser à faire une carrière. A ce moment-là, les choses deviennent sérieuses et on se met à réfléchir différemment. »
Comment avez-vous vécu cette période d’apprentissage sur le rocher ?
K.D. : « C’était tout simplement génial ! J’y ai passé une grande partie de ma jeunesse, je m’y suis fait beaucoup d’amis avec qui j’ai gardé le contact. Et puis, Monaco a toujours attiré des stars. Lorsqu’on est gamin, on a des étoiles plein les yeux. Rappelez-vous de l’équipe qui était parvenue en finale de la Ligue des Champions. Il y avait du lourd ! Fernando Morientes m’avait particulièrement impressionné, il est resté au sommet pendant un an. »
Vous êtes très enthousiaste, mais pour beaucoup cette période est synonyme de privation. Vous ne l’avez pas ressentie comme cela ?
K.D. : « Non car nous étions relativement libres. On nous laissait sortir de temps en temps. Il faut dire qu’à Monaco, il n’y a pas grand chose à craindre. Je pense que cela nous a fait du bien de pouvoir découvrir d’autres choses et de ne pas rester cloitrés constamment. Mais sinon, il faut se dire aussi que des milliers de joueurs aimeraient à notre place. Les obligations que cela entraîne ne doivent pas être prises comme des contraintes. »
Quel est le souvenir le plus marquant de votre formation ?
K.D. : « C’est sans doute la saison où nous avons été sacrés champions de France Amateur avec l’équipe B. Dominique Bijotat était d’ailleurs directeur du centre cette année-là. Nous avions tout simplement passé une année superbe. Nous formions un groupe très solidaire, de vrais ‘collègues’ ! De cette formation, beaucoup sont passés professionnels. Par exemple, Djamel Bakar est aujourd’hui à Nancy, pas loin d’ici. Quant à Zola Distel, il vient de rejoindre Laval et j’espère bien le croiser vendredi soir, sur le terrain ou en dehors ! »
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