Cédric, vous avez vécu la défaite de Clermont depuis la tribune de presse*. Commenter une telle prestation des siens est-il difficile ?
Cédric Barbosa : « Se retrouver dans la tribune lorsqu’on est joueur est toujours agaçant. J’avais déjà été consultant pour la télévision mais je ne me souviens pas avoir fait de radio. En ce qui concerne ce match de Clermont, même si l’équipe souffrait, cela n’a pas été plus dur pour moi d’en parler au micro. A partir du moment où l’on est objectif, je ne vois pas pourquoi ce serait un problème. Lorsqu’on fait un non-match, nier l’évidence n’est pas une solution. Mais il y a plusieurs façons de dire les choses. Il faut juste choisir la bonne. »
A-t-on un surcroît de motivation lorsqu’on n’a pas pu aider les siens la semaine précédente ?
C.B. : « Je ne pense pas car de toutes façons, le match qui arrive est Strasbourg. Généralement, même si ça ne devrait pas être le cas, nous sommes plus motivés pour ce type de rencontre. Le fait que le stade soit plein, le contexte… c’est un parfum de Ligue 1. A Lens, nous avions pris beaucoup de plaisir, c’était génial. C’est comme ça, pour les grosses affiches il y a plus d’envie. Pour ma part, j’ai encore en travers de la gorge le match nul de Vannes. Nous avions complètement maitrisé notre sujet du début à la fin. Ne pas gagner dans ces conditions m’a écœuré. J’en suis toujours dégouté, à l’inverse de Clermont, contre qui nous n’avions rien à espérer vue notre prestation. »
La Meinau doit vous rappeler de bons souvenirs…
C.B. : « Oui, ce sont surtout de bons souvenirs pour l’équipe. La victoire en championnat trois buts à deux, l’an passé, nous avait fait du bien même si nous étions déjà certains de descendre à l’échelon inférieur. Ce serait une bonne chose de rééditer une pareille performance. Sur le plan du résultat, j’entends. Car je vous avouerai que la manière, ce lundi, je m’en fiche un peu. Il faut gagner. »
Les résultats des rencontres de vendredi vont-ils accentuer la pression sur les deux équipes ?
C.B. : « Pas forcément, même si on pourrait le penser à première vue. Quelque part, ils sont intéressants car ils permettent à plusieurs équipes de rester concernées par leur fin de saison. Montpellier, en cas de défaite, aurait été distancé. Et il lui reste un match à jouer contre Strasbourg… De la même façon, Boulogne va affronter à la suite Tours, Strasbourg et Lens. Qu’ils soient en forme n’est pas forcément négatif, même si j’aimerais bien comprendre comment Angers a pu encaisser cinq buts sur sa pelouse. En tout cas, jusqu’à la fin, chaque journée sera importante. Nous avons eu plusieurs occasions de creuser l’écart, nous n’y sommes jamais parvenus. Désormais, il faut assumer. Nous avons l’équipe pour réagir et aller au bout. »
Votre calendrier est bien différent de celui de Boulogne, par exemple. Nîmes, Troyes et Ajaccio sont concernés par le maintien, tandis qu’Angers et Guingamp n’auront à priori plus grand-chose à jouer…
C.B. : « Ce sera terriblement difficile et j’aimerais que les gens comprennent bien une chose. Une relégation en National est terrible à vivre pour un club. Un joueur sous contrat peut ne plus l’être l’année suivante si le club n’a plus les moyens. Autour de l’équipe, il y a une mobilisation énorme. Ces équipes entrent sur le terrain avec un état d’esprit très particulier. Il s’agit pour elles de défendre leur but à tout prix. Et qu’est ce qu’il est le plus difficile à faire dans le football actuel ? Marquer. J’ai la sensation que notre entourage ne se rend pas bien compte. Les réceptions de Nîmes et Troyes seront des rencontres extrêmement dures à gagner. »
Pour finir, vous connaissez bien Jean-Marc Furlan, qui fut votre coach à Troyes une saison. Que pensez-vous qu’il puisse mijoter pour un match comme celui de lundi ?
C.B. : « J’ai passé dans l’Aube une belle saison sous sa direction. J’avais pris beaucoup de plaisir à jouer, malheureusement notre objectif n’avait pas été atteint, injustement à mon sens. Je ne sais pas ce qu’il va concocter mais je pense qu’il est dans un état d’esprit proche du nôtre. Strasbourg a davantage la pression car le match se tient chez lui. Je pense qu’il va essayer d’ôter les appréhensions de ses joueurs, il sait le faire en assumant le résultat de la partie. Après, il doit aussi composer avec les absences. C’est son problème. Après, une fois le coup de sifflet donné, un Strasbourg – Metz reste un Strasbourg – Metz… »
* Suspendu, Cédric Barbosa a commenté aux côtés de Doriand la rencontre pour la radio du club D!rect FM.