Sébastien, face à Dijon, vous avez offert le but du 1-0 à Gueye. Vous sembliez aussi heureux que si vous aviez marqué vous même…
Sébastien Renouard : « Déjà, donner une passe décisive me procure beaucoup de bonheur. Ensuite, celle-ci avait un côté symbolique. Elle représente pour moi la fin de la galère. Le match de Dijon dans son ensemble m’a permis de me libérer, de me détacher de cela. J’étais dans un état d’esprit plus négatif avant, j’avais l’impression de ne pas voir le bout du tunnel. Vivre cette rencontre m’a permis de mettre mes vieux démons au placard. »
Cette réussite est-elle liée à votre prolongation de contrat, intervenue au cours de la semaine ?
S.R. : « Si c’était le cas, cela signifierait qu’elle est éphémère et j’entends m’inscrire dans la durée en renouvelant ce type de prestation. Après, il est vrai aussi que signer enlève un poids. Cela offre des garanties, c’est une confirmation de la confiance que le club t'accorde. Il y a également une forme de doute qui s’estompe. J’arrivais en fin de contrat, je n’ai maintenant plus à me poser de question sur mon avenir. Je veux montrer aux dirigeants qu’ils ne se sont pas trompés. »
Avez-vous douté, au cours de votre absence des terrains, de votre capacité à reproduire des prestations de ce niveau ?
S.R. : « Pas du tout, et je pense que cela a été ma force. Je n’ai jamais cessé de travailler pour retrouver le niveau qui était le mien. Je l’ai d’ailleurs dit à Francis De Taddeo et aux dirigeants avant de prolonger : j’ai une marge de progression importante et la volonté d’atteindre mon maximum, je peux apporter beaucoup plus. Aujourd’hui, j’ai envie de tout croquer. Contre Dijon, je voulais tout faire, défendre, attaquer, faire jouer mes partenaires. J’ai retrouvé beaucoup de sensations : marquer, donner de bons ballons, voir le public heureux, mon entente avec Franck sur le côté droit. »
D’où provient votre complicité avec Franck Béria ?
S.R. : « De la première année que nous avons passée au sein du groupe professionnel, en Ligue 2 il y a quatre ans. Au départ, j’étais un attaquant de pointe pure souche. Jean Fernandez voulait me faire jouer côté droit, et il avait pour habitude d’opposer les titulaires aux remplaçants lors des entraînements. Pendant un an et demi, j’ai donc évolué avec Franck. On ne jouait que très rarement en équipe première, mais on était tous les jours l’un à côté de l’autre. De là est née une amitié qui dépasse maintenant largement le cadre du football. C’est un frère pour moi. Quand j’ai marqué, il était aussi heureux que moi. Rejouer avec lui est un bonheur. »
Il est également en fin de contrat à l’issue de cette saison. En tant qu’ami proche, n’êtes-vous pas tenté de l’influencer dans son choix ?
S.R. : « Non, car de toute façon, compte tenu du caractère de Franck, toute tentative de ce type sera vaine. Lorsqu’il décide quelque chose, personne ne peut lui enlever de la tête. Bien sûr, j’aimerais bien qu’il reste mais c’est à lui de mûrir sa réflexion pour le moment. J’espère que lui et le club parviendront à trouver un terrain d’entente. »
Un sentiment de culpabilité vis-à-vis de votre club vous est-il apparu lors de votre absence ?
S.R. : « Pour commencer, se savoir blessé est quelque chose de difficile à vivre. Dans mon cas, cela s’est ajouté à la descente. Voir à quel point l’équipe s’est déchirée sans pouvoir faire quoi que ce soit était terrible. J’imagine qu’un entraîneur qui met tout en œuvre pour faire gagner sa formation et qui ne trouve pas écho à ses idées dans le vestiaire doit ressentir le même sentiment de ne pas dominer les choses. »
Quel a été le discours des dirigeants, le projet sportif qu’ils vous ont proposé ?
S.R. : « Il s’agit de monter en L1 dans un premier temps, évidemment ; puis d’y réinstaller le club sur la durée. La volonté est de s’inscrire durablement dans les équipes du haut de tableau, de rendre au FC Metz le niveau qui a été le sien pendant longtemps. Je pense que le travail que nous avons effectué depuis le début de la saison est une bonne base à ce projet. Nous sommes en train de poser des fondations solides qui nous serviront par la suite à remettre le club où il était. »
Revenons au championnat, vous affrontez Montpellier vendredi…
S.R. : « Nous y allons avec une grosse envie car il y a un bon coup à jouer lors de cette journée. Le Havre vient de perdre à Grenoble, et ils joueront Strasbourg. Pour nous, l’ambition, c’est trois points. Je suis confiant, nous nous sommes bien préparés tout au long de la semaine. »