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Résidence artistique, épisode 17/17

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Paolo Del Vecchio, l’Artiste-Footballeur en résidence au FC Metz a entrepris de réaliser une œuvre unique sur le maillot grenat pour chaque match à domicile cette saison. Ces maillots-œuvres, qui fonctionnent comme des chapitres numérotés de 1 à 17, tentent de retracer le mécanisme de construction de soi, d’un footballeur, d’un artiste ou les deux à la fois. Un parallèle qui fait sens pour l’artiste qui y voit beaucoup de similitudes, puisque dans les deux cas des jeunes adultes s’engagent dans un parcours souvent long, difficile et sans garantie de résultat, guidés par la passion et la vocation. En centre de formation ou en école d’art, dans un club de football ou une galerie, sur un terrain ou dans un musée, Paolo Del Vecchio explore ces parcours exigeants et hors du commun. 

Pour ce dernier chapitre, l’artiste a souhaité proposer une oeuvre dans le cadre de la lutte contre l’homophobie soutenue par la LFP, ouvrant la question à l’affirmation de soi en général. Après avoir pointé les similitudes qui peuvent exister entre l’art et le football, Paolo Del Vecchio déroge à sa propre règle en mettant en lumière cet aspect qui oppose ces deux mondes. L’art est en général un espace d’expression dans lequel la singularité fait la différence, un regard subjectif construit par une personnalité assumée et affirmée. Le monde du sport et en particulier du football a en revanche encore beaucoup de mal à libérer la parole sur les spécificités de chacun, au profit d’individus très normés où la différence n’est pas toujours la bienvenue.  

Le maillot étant un support propice à l’affirmation d’une identité, le plus souvent collective, Paolo s’en sert ici comme un symbole de lutte au profit de l’acceptation de chaque individu. L’intervention à la peinture acrylique reprend l’esthétique du carton de manifestation, déjà repris par l’artiste Glenn Ligon en citant les éboueurs afro-américains manifestants à la fin des années 60. Eux-même citaient Ralph Ellison et son « I am an invisible man ». Si sur un premier niveau de lecture cette oeuvre semble autocentrée sur la figure de l’Artiste-footballeur qui a commencé sa série par un « Fais semblant jusqu’à ce que tu y arrives » pour terminer sur un « Je suis », elle porte en réalité un universalisme assumé.

« I am an invisible man » -> « I am a man » -> « I am ». Comme le symbole de l’évolution d’une lutte globale qui malgré tout, pas à pas porte ses fruits.

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