Metz - Clermont, je réserve ma place

« Jouer notre football »

Lorsqu’il prend l’avion en provenance de l’Afrique pour rentrer à Metz, Cherif Touré remet les pieds sur terre. En pleine réussite avec sa sélection, le gaucher déchante en Lorraine. Un contraste déroutant.
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Cherif, le Togo s’est
qualifié pour sa première Coupe du Monde. Etait-ce un objectif
au départ ?

Cherif Touré : Notre premier match s’était
mal passé. Nous étions handicapés par de nombreuses absences
et avions perdu 1-0 en Zambie. Ensuite, nous recevions le Sénégal
à Lomé. Là, nous avons gagné 3-1. C’est ce
qui nous a mis en confiance pour la suite. Maintenant que nous sommes qualifiés,
les gens prennent le football au sérieux au Togo même si tout le
monde pensait que nous pouvions réaliser quelque chose.

C’est exceptionnel pour
votre pays de participer à cette compétition…

C.T. : C’est une surprise pour beaucoup mais nous sommes
toujours qualifiés pour la CAN et notre parcours s’arrête
souvent sur des détails. En 2002, il y avait quatre équipes à
quatre points dans notre groupe et nous avions été éliminés
à la différence de buts. Tout cela pour dire que nous sommes souvent
proches du but mais que cela se joue à un rien. En Allemagne, nous pouvons
peut-être créer la surprise. Comme le Sénégal en
Corée du Sud, personne ne nous connaît et nous serons la petite
équipe. Certains pensent que la qualification est une fin pour nous et
que nous allons nous en satisfaire. Cela peut nous avantager. Mais ceux qui
nous ont déjà vu jouer ne s’étonneront pas.

Avec le Togo, tout vous sourit.
C’est moins le cas avec Metz. Avez-vous été surpris du niveau
du Championnat de France ?

C.T. : Pas du tout. La Ligue 1 est une compétition très
technique et tactique, je l’avais déjà observé et
ce n’est pas un souci pour moi. Physiquement, je me sens bien également.
Le problème n’est pas là. J’ai été deux
fois titulaire et nous n’étions pas au point. Nous n’arrivions
pas à nous trouver offensivement et je ne me sentais pas à l’aise.
Aujourd’hui, j’ai envie de jouer, rien de plus. Le coach fait ses
choix et c’est à moi d’être patient. Certes, j’ai
cette satisfaction des résultats en équipe nationale mais je ne
peux pas être heureux si ça ne marche pas avec mon club. Quand
je rentre au pays, j’ai honte, on me fait des remarques. Hier, nous étions
à la mairie et j’ai senti la déception des gens qui nous
soutiennent. Je pense que d’autres joueurs aussi. Nous n’étions
pas à l’aise.

Peu de gens voient Metz battre
Lyon samedi soir. Est-ce un avantage ?

C.T. : Nous jouons avec une pression négative, la peur
de mal faire. On doit se libérer, ne pas hésiter. Je pense qu’il
faut prendre des risques et jouer notre football. De toutes façons, contre
Lyon, si nous restons derrière, nous finirons par encaisser un but. Je
sens que nous avons un effectif capable de faire quelque chose. A l’entraînement,
nous travaillons bien. Mais en match, ça ne passe pas. Il nous faut essayer
de corriger certains déchets techniques et tactiques qui nous ‘tuent’.
Nous sommes de grands garçons, nous sommes bien conscients de la situation.
Une victoire déclencherait tout. J’espère qu’elle
arrivera samedi…

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