John Boye, cet été, sept ans après, vous avez retrouvé Frédéric Antonetti, l’entraîneur qui vous a lancé dans le grand bain en Ligue 1, en février 2011. Comment se sont déroulées les retrouvailles ?
J.B. : « En fin de saison dernière, lorsque mon contrat à Sivasspor est arrivé à son terme, plusieurs clubs turques m’ont contacté. J’ai refusé, car j’avais envie de changer d’air. Je ne voulais pas rester en Turquie. Le FC Metz et Frédéric Antonetti m’ont également approché. Je me souviens que lorsque j’étais à Rennes, au début, je ne jouais pas et il a été le premier à me faire confiance. À la base, je ne pensais pas revenir en France, mais je me suis rapidement laissé convaincre par le projet et les ambitions du club. »
Avec un mélange de joueurs d’expériences et de jeunes prometteurs, le FC Metz réalise une saison pleine. De quoi vous surprendre ?
J.B. : « Cet été, le mercato a été réalisé dans le but de jouer les premiers rôles du championnat. Frédéric Antonetti savait quels joueurs recruter afin d’y arriver. Je suis donc loin d’être surpris. D’ailleurs, si je suis venu ici, c’est uniquement avec l’objectif de retrouver la Ligue 1 avec Metz ! »
Le FC Metz est l’une des meilleures défenses du championnat. Comment expliquer une telle efficacité défensive ?
J.B. : « C’est le signe que nous travaillons bien. Mais si nous en sommes là aujourd’hui, ce n’est pas uniquement grâce à la défense. C’est l’équipe entière qui défend et qui travaille parfaitement ! Évidemment, en tant que défenseur, ça fait particulièrement plaisir. Pour moi, c’est une fierté. Je suis toujours content lorsque je termine un match sans avoir encaissé le moindre but ! »
"Avec Stoppila, nous sommes complémentaires"
Avec Stoppila Sunzu, vous formez l’une des charnières centrales les plus expérimentées de Domino’s Ligue 2. Quelle relation entretenez-vous ?
J.B. : « Dans le passé, nous nous sommes croisés à plusieurs reprises en Coupe d’Afrique des Nations, notamment en 2012. À l’époque, la Zambie nous avait éliminé de la compétition en demi-finale avant de soulever le trophée. Sur le terrain, nous nous comprenons parfaitement. C’est vraiment facile de jouer à ses côtés. Nous sommes deux joueurs d’expérience et je pense que nous sommes complémentaires. »
Dans le vestiaire, quel genre de joueurs êtes-vous ?
J.B. : « Lorsqu’on ne joue pas, ce n’est pas toujours simple. Je le sais, car j’ai vécu ça lors de mon arrivée à Rennes. Il faut être costaud dans sa tête pour ne pas se décourager. J’essaie donc donner un maximum de conseils, en particulier aux jeunes joueurs. Il faut qu’ils restent motivés même s’ils jouent moins car leur chance viendra un jour et il faudra qu’ils la saisissent ! C’est très important que l’ensemble du groupe reste concentré pour pouvoir intégrer l’équipe à tout moment. »
Le FC Metz est en tête du championnat depuis la deuxième journée. On imagine que l’objectif est de conserver cette place jusqu’au terme de la saison…
J.B. : « Pour moi, il n’est pas envisageable de finir à la deuxième place du classement. L’objectif est clairement d’aller chercher le titre.»
"Nous ne sentons pas la fatigue"
Après la réception de Grenoble ce mardi, le club à la Croix de Lorraine disputera une troisième rencontre en moins d’une semaine. Sur le plan physique, cette succession de matches est-elle crainte ?
J.B. : « Pas du tout ! Au contraire, maintenant il faut que nous travaillions encore plus. Nous tenons vraiment à aller chercher le titre. Ce n’est pas maintenant qu’il faut lâcher prise. Nous comptons bien terminer la saison sur la plus haute marche du podium. Dans ces moments, nous nous surpassons et nous ne sentons pas la fatigue. »
Dans l’effectif messin, vous êtes le seul joueur à avoir participé à une Coupe du Monde. Quel souvenir en gardez-vous ?
J.B. : « La Coupe du Monde 2014 restera à jamais gravé dans ma mémoire. J’ai joué face à Cristiano Ronaldo ou encore Mario Gomez. J’ai donc pu me frotter à de très grands joueurs. C’est vraiment quelque chose qui me motive. Participer à une telle compétition, ce n’est pas donné à tout le monde. Dans une carrière, c’est vraiment très rare. Durant cette épreuve, nous avons été la seule nation à accrocher l’Allemagne (2-2), le futur vainqueur. Certes, nous avons terminé dernier de notre groupe avec un seul point au compteur, mais j’en garde tout de même de bons souvenirs !
"Toute l'Afrique en veut encore à Luis Suarez"
Quatre ans auparavant, la Ghana est passé proche d’entrer dans l’histoire du football africain…
J.B. : « (Il coupe). Notre nation aurait pu être la première sélection africaine à disputer une demi-finale de Coupe du Monde ! Personne ne pensait que le Ghana pouvait aller si loin dans la compétition. Malheureusement, Luis Suarez en a décidé autrement. Il a tout gâché ! Sa main dans la surface nous empêche de nous qualifier puisque derrière, nous ratons le pénalty. Je n’y étais pas, mais ça m’a tout de même marqué. Ce jour-là, toute l’Afrique était derrière le Ghana et aujourd’hui, tout le continent africain en veut encore à Luis Suarez (rires). »
Cet été, vous disputerez votre cinquième CAN avec le Ghana. Quel sera l’objectif ?
J.B. : « Cette compétition, je ne l’ai pas encore gagnée. J’aimerais vraiment beaucoup, mais je sais que cela ne sera pas simple car il y a énormément de candidats au titre. Si je parviens à gagner le championnat de Ligue 2 et la CAN, cela serait vraiment une très belle année ! »