Entretien avec Jean Fernandez : 3ème et dernière partie

Pour le stage de reprise, vous avez fait appel
à un préparateur physique qui travaille encore avec vous à
ce jour. Il y avait vraiment un manque dans ce domaine la saison passée
?

J.F. : L’an passé, nous nous étions organisés en
fonction de nos moyens financiers. Mais ce poste est important, c’est
pour cela que la grande majorité des clubs professionnels comptent au
moins un préparateur physique dans leur staff technique. Il s’agit
de mettre les joueurs dans les meilleures conditions.

Jérémy Moureaux n’est pas une véritable recrue car
il travaillait l’an passé avec le centre de formation. C’est
un garçon compétent qui nous apporte un plus dans la préparation
des garçons à la compétition et surtout dans la remise
en forme des blessés.



Comment se répartissent les tâches
au sein de votre staff technique ?

J.F. : Chacun sait ce qu’il a à faire. Pour être performant,
un club professionnel doit fonctionner avec un staff technique où l’entraîneur
est assisté d’un adjoint, d’un préparateur physique
et d’un préparateur des gardiens.

Nous avons également élargi notre commission médicale.
Je pense que nous sommes bien organisés avec des gens compétents
dans leurs attributions.



Un autre changement depuis le début de
la saison : les départs pour les déplacements se font systématiquement
les veilles de matches…

J.F. : C’est également pour mettre les joueurs dans les meilleures
conditions. Quand nous partons le jour même, nous sommes toujours tributaires
d’un retard, d’une météo capricieuse ou de je ne sais
quoi d’autre qui viendrait perturber la bonne concentration du groupe.
Cela permet aussi de généraliser les réveils musculaires
les matins de rencontres.



Un débat fait rage en ce moment concernant
la concurrence entre les gardiens. Comment se fait le choix du titulaire ?

J.F. : Patrick Barth est la personne qui travaillent avec les gardiens et c’est
à lui que revient ce choix. La question ne s’est pas posée
en début de saison avec Ludovic Butelle qui revenait de blessure et qui
n’était pas encore à 100%. Maintenant qu’il redevient
compétitif, il y aura un choix à faire. Agassa a fait de très
bonnes choses mais aussi des moins bonnes. C’est le lot de tous les gardiens.

Nous avons deux gardiens de bonne qualité et le choix sera fait dans
l’intérêt de l’équipe.



Quelle est votre position par rapport à
l’utilisation de la vidéo dans les décisions d’arbitrage
?

J.F. : Je suis absolument pour. C’est une réflexion qui m’est
encore venue lors de France – Angleterre en rugby samedi dernier. L’arbitre
a eu recours par deux fois à la vidéo. C’est une petite
perte de temps mais au moins la décision finale est juste.

A Monaco, l’arbitre a peut-être accordé le but au bénéfice
du doute. Alors qu’avec l’aide de la vidéo il l’aurait
logiquement invalidé.

Il y a tellement d’enjeu dans le football que je reste persuadé
que la vidéo sera intégrée un jour ou l’autre.



Vous qui êtes un accroc du football à
la télévision, quels sont les clubs qui vous ont le plus impressionnés
en ce début de saison ? que vous inspire par exemple une formation comme
Chelsea ?

J.F. : Les championnats démarrent mais on peut déjà penser
que les grands ténors de l’Europe seront encore au rendez-vous.
Je pense entre autres au Real de Madrid qui est parti pour faire une grande
saison. A la différence de Chelsea, cette équipe s’est construite
progressivement. Le recrutement de stars s’est fait intelligemment pour
aboutir à l’une des plus belles équipes au monde. Le soucis
premier de ce club est de réussir sportivement mais aussi de donner du
spectacle.

A Chelsea ce sera difficile d’intégrer tout ces joueurs en même
temps. Mais ce n’est pas impossible car la qualité est là.

Au niveau national, je pense que Marseille a fait un recrutement judicieux,
en quantité et en qualité, de manière à jouer sur
tous les tableaux. Ils seront compétitifs pour se disputer le titre avec
Monaco. Même sans Nonda, la formation de Didier Deschamps reste redoutable
avec de nombreux éléments qui excellent à leur poste. Lyon
sera également au rendez-vous après un début difficile
comme tous les ans.