Le marchand de bonheur

Dans la semaine suivant sa décision de quitter le FC Sochaux en cours
de saison 2001-2002, les médias consacraient de nombreux papiers à
Jean Fernandez, articles qui n’échappaient pas au président
Carlo Molinari lequel s’empressait de faire prendre des renseignements
sur le technicien franc-comtois. Aussitôt dit, aussitôt fait et
la conclusion tombait très vite : « L’homme est le compromis
presque parfait entre Marcel Husson et Joël Muller. » Quand on sait
que ces deux hommes ont tout particulièrement marqué l’histoire
contemporaine du FC Metz, on comprend mieux l’intérêt présidentiel.
La piste était ouverte…elle allait être menée à
son terme quelques mois plus tard, non sans que d’autres clubs plus huppés
aient tenté entre temps d’attirer chez eux le découvreur
de Zinedine Zidane !

Un peu plus d’un an plus tard, Metz et la Lorraine chantent les louanges
d’un homme dont ceux qui l’approchent quotidiennement ont appris
à découvrir les multiples qualités : homme passionné,
sans cesse en quête d’infos sur son sport, ouvert au dialogue mais
carré au moment de choisir, maître es tactique, « Jeannot
» est expert dans la gestion d’un groupe et le façonnage
à son idée de jeunes joueurs. Il nous revient à ce propos
la réflexion d’un confrère marseillais quelque temps après
son accord au FCM : « Une fois encore, Molinari a gagné au loto
! »

Formule imagée qui dit assez la place prépondérante de
l’entraîneur messin dans l’aboutissement d’une saison
au cours de laquelle pourtant il s’est fait parfois quelques soucis…notamment
lors d’un début d’automne particulièrement calamiteux.
On ne reviendra pas sur la sainte colère piquée un soir de déculottée
valentinoise, sauf pour souligner qu’il s’agissait sûrement
en la circonstance de la seule thérapie adaptée à un groupe
(trop?) jeune, livré à lui-même et brinquebalé entre
quatre entraîneurs en un laps de temps très, très court.
A partir de cette date, la prise de conscience fut radicale et l’ensemble
retrouva l’allure d’une vraie équipe, lancée dans
une course-poursuite passionnante pour tenter de justifier les pronostics des
observateurs de la Ligue 2, ayant fait du relégué messin l’un
des trois favoris dans la course à la remontée avec Saint-Etienne
et Lorient…dont on dira simplement qu’ils ne sont pas là
au moment du classement final !

Et, s’il a fallu attendre le bout du bout pour être définitivement
assuré (et rassuré), la patte de « coach Jeannot »
faisait merveille tant en championnat qu’en Coupe à Nice, Nantes
ou Sochaux. En quelques mois, le ciel messin s’est paré d’un
bleu du plus bel effet grâce à l’enfant de Mostaganem, spécialiste
en montée puisqu’il s’agit de la troisième après
Cannes et Sochaux. « La plus belle, la plus énorme » dit-il
lui même, mieux placé que quiconque pour savoir d’où
lui et ses hommes reviennent. On ajoutera que sa plus grande fierté est
certainement d’avoir pu donner du bonheur à un public venu de plus
en plus nombreux au fur et à mesure que la saison avançait.

Il est prêt maintenant à s’attaquer au « chantier »
de la Ligue 1 et éventuellement à d’autres conquêtes
en parfaite symbiose avec le président Molinari, homme une fois encore
d’un « coup » gagnant pour le plus grand bonheur du FC Metz.