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Tsita : « L’Académie du Dynamo Kiev m’a forgé un sacré caractère ! »

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Vous êtes né à Rishon LeZion (Israël), de parents géorgiens. Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance ? Quel genre de petit garçon étiez-vous ?

À l’époque, mon père était footballeur, il jouait dans un club israélien : l’Hapoël Rishon LeZion. Nous avons déménagé quand j’avais à peine deux ans pour suivre la carrière de mon père, je n’ai donc pas beaucoup de souvenirs d’Israël. Nous sommes ensuite partis en Chypre, nous y avons vécu pendant 10 ans. Je me souviens avoir commencé à jouer au football là-bas. Ce sont des bons moments, je ne pensais à rien d’autre qu’à m’amuser.

Quel genre de petit garçon étiez-vous ? Comment vous êtes tombé amoureux du football ?

J’étais plutôt un enfant tranquille, toujours à l’écoute de mes parents. Et dans ma tête, il n’y avait que le football, je ne jouais à rien d’autre ! En même temps, je suis né dans une famille de footballeurs, donc c’était presque écrit. Dès petit, j’allais voir des matches et j’ai commencé à jouer à l’âge de trois ans. On ne regardait pas Bob L’Éponge ni d’autres dessins animés, il n’y avait qu’un seul programme à la télévision. Mon père est quelqu’un de très droit et m’a toujours dit : soit un bon homme avant d’être un bon footballeur. Il respectait tout le monde et j’essaye de faire de même. Mes parents vivent toujours en Géorgie, ma mère et ma sœur sont venus passer un mois ici en France.

À l’âge de 12 ans, vous intègrez l’Académie du Dynamo Kiev, expliquez-nous votre arrivée en Ukraine ? Quels souvenirs gardez-vous de ces années de formation ?

À l’époque, l’Académie du Dynamo Kiev avait une très bonne réputation dans la formation et l’accompagnement des jeunes joueurs. Le football ukrainien est très physique, et moi j’étais petit et frêle. Aller en Ukraine allait vraiment m’aider à progresser, à devenir plus fort tout en gardant ma technique. C’était exactement ce dont j’avais besoin. Alors, je suis parti seul, mes parents et mes deux petites sœurs sont restés en Chypre. Je n’avais que 12 ans, je dormais au Centre de formation. Ce n’était pas une période facile, je suis arrivé très jeune dans un pays que je ne connaissais pas, loin de mes proches. J’allais à l’école et je ne comprenais pas un mot de ce qui se disait. Mais je n’avais qu’un seul rêve : devenir footballeur professionnel. Alors je me suis accroché et cette période m’a forgé un sacré caractère ! Avant d’arriver en Ukraine, j’ai passé deux mois en Espagne à la Masia, au Centre de formation barcelonais. Un vrai rêve éveillé, j’ai été voir quelques matches de l’équipe professionnelle, je me suis entraîné et il voulait me garder. Malheureusement, l’aventure s’est vite arrêtée à cause de problèmes de visa. Installer toute la famille en Espagne était très compliqué.

Vous connaissez vos premières minutes en professionnel à 17 ans avec le Dynamo Kiev. Vous gagnez ensuite la Coupe du monde des moins de 20 ans avec l’Ukraine.

J’étais le deuxième ou troisième joueur le plus jeune à débuter avec le Dynamo Kiev. J’ai commencé par une finale de la Coupe d’Ukraine et j’ai enchaîné avec un match européen. Je me suis dit que les choses sérieuses commençaient. Mais la vie de footballeur, c’est fait de hauts et de bas, et ça peut être dur mentalement. Il y a la pression de réussir, surtout au Dynamo, un club emblématique en Ukraine, habitué à gagner des championnats. Dès 17 ans, je n’avais pas le droit à l’erreur et je n’avais pas vraiment l’opportunité de partager mes tracas avec quelqu’un. Mais je garde de très bons souvenirs d’Ukraine, j’ai appris la langue et j’ai traversé toutes les catégories d’âge de l’équipe nationale jusqu’à gagner la Coupe du monde des moins de 20 ans. Un moment incroyable !

Qu’est-ce que ce pays représente pour vous ?

C’est là que j’ai rencontré ma femme, qui est à moitié ukrainienne. Quand la guerre a éclaté, c’était terrible… Devoir quitter un pays où tu te sens comme chez toi, nous sommes partis la peur au ventre. J’ai encore quelques amis qui y vivent et la situation est loin d’être idéale. J’espère que ça va se terminer le plus vite possible.

Vous quittez l’Ukraine pour la Pologne où vous jouez assez peu, avant de vous installer en Géorgie. Comment vivez-vous ce nouveau changement de vie ?

Je suis Géorgien mais avant ça, je n’avais encore jamais vécu en Géorgie. Ce n’était pas simple, je découvrais de nouvelles habitudes. Je devais prouver ce que je valais à mon pays. À l’époque, j’avais perdu cette confiance qui m’anime habituellement. C’est mon agent, qui avait été celui de mon père et qui est d’ailleurs comme un deuxième père pour moi, qui m’a convaincu de partir m’installer là-bas. Je ne le remercierai jamais assez. Ce fut une très bonne décision, je suis sorti de cette mauvaise passe. J’ai retrouvé de la confiance grâce à la bienveillance des gens qui m’entouraient sur place, ils voulaient juste me voir réussir. J’ai ensuite fait une saison pleine avec le Grenade CF, en deuxième division espagnole.

Choisir la sélection A avec la Géorgie était donc un choix naturel ?

Oui, j’avais pris ma décision avant toute cette période. Je savais que si je jouais un seul match officiel avec l’Ukraine, je devais dire adieu à la sélection géorgienne. C’était le rêve de mon grand-père, mais malheureusement, il n’a pas pu voir un seul de mes matches. J’ai eu la chance de jouer l’Euro 2024 avec Willy Sagnol, qui a su faire ressortir le meilleur de chacun pour créer un vrai collectif. On a fait une belle compétition, mais on peut encore faire mieux. Notre objectif maintenant, c’est la Coupe du monde.

Quelle relation vous lie avec Giorgi Abuashvili ? Votre papa l’a coaché n’est-ce pas ?

Effectivement, avant qu’il rejoigne Metz, il jouait dans l’équipe de mon père. Je ne le connaissais pas vraiment avant qu’il arrive ici, mais mon père m’avait déjà parlé de ses qualités, c’était le meilleur joueur de l’équipe. Avoir deux Géorgiens dans le groupe, c’est top, mais à partir de trois, ça peut vite devenir compliqué (rires). Je lui donne quelques conseils pour que son adaptation se passe bien ici. Je suis encore jeune, mais j’ai déjà pas mal d’expérience dans la vie.

Vous avez organisé un barbecue pour l’équipe en début de saison, c’est important pour vous ?

En Espagne, c’était une tradition, on le faisait au moins deux fois par mois. Ça soude vraiment l’équipe et ce sont toujours des super moments. Même quand ça ne va pas sur le terrain, ça permet de passer du temps ensemble. J’avais envie de recréer cette ambiance familiale que j’ai connue là-bas. Après tout, je vois mes coéquipiers plus que ma femme, donc c’est super important que tout le monde s’entende bien.

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