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Stambouli : « Ma famille ne m’a jamais poussé à réussir »

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Quel genre de petit garçon étiez-vous ?

J’étais un petit garçon assez actif, je pouvais passer des heures dehors avec un ballon. J’ai toujours été passionné et fasciné par le football. Au départ, je voulais être gardien et puis les choses ont évolué. Je regardais énormément de cassettes de matches, j’analysais tout, j’avais envie d’en savoir toujours plus. Tout jeune, j’allais également aux entraînements de mon grand frère, de trois ans mon aîné. Puis, j’ai fini par chausser mes premiers crampons à l’âge de 4 ans et je ne les ai plus jamais lâchés. J’ai commencé à l’Olympique de Marseille, j’ai ensuite joué à Uzès, dans le Gard. Par la suite, j’ai suivi les mutations de mon père entraîneur, Henri Stambouli, j’ai donc pas mal bourlingué. J’ai fait quelque temps à Sion, en Suisse, puis au CS Sedan Ardennes. Après un bref retour à l’ESGC Uzès, j’ai intégré le centre de préformation puis le centre de formation de Montpellier HSC. En parallèle, j’étais assez consciencieux à l’école, je dirais même que j’étais un bon élève ! Ma scolarité a toujours été très importante pour mes parents.

Vous avez grandi dans un environnement familial nourri par le football de haut niveau, à quoi ressemblez vos repas en famille ?  

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, on ne parlait pas que de football. On est une famille d’épicuriens, on avait heureusement d’autres sujets de conversation ! Après forcément, le sujet revenait tout le temps sur la table. Obligatoirement, pendant nos moments ensemble, on parlait football. Je raconte souvent cette anecdote. Mais il est vrai qu’au fur et à mesure du repas, le sel et le poivre devenaient des défenseurs centraux. Ils étaient utilisés pour présenter des schémas tactiques. Ma mère et ma grand-mère participaient volontiers aux discussions. Tout le monde avait son anecdote à raconter (rires), et honnêtement leur livre d’anecdotes semble inépuisable. J’en entends encore des nouvelles, c’est incroyable, je ne sais pas comment ils font ! En tant que passionné de football, c’est du bonheur à l’état brut ! Ma famille habite toujours à Uzès. Quand on a l’occasion de se retrouver tous ensemble, le plus souvent l’été, on se régale.

Est-ce que cet héritage vous a un jour pesé ?

Ma famille ne m’a jamais poussé à réussir, je n’ai jamais ressenti de pression de leur part. Mais il est vrai, qu’à un moment, j’ai vécu un passage assez difficile lorsque j’étais au centre de formation de Montpellier HSC, quand c’est devenu sérieux. Il suffisait qu’il y ait mon père, mon grand-père ou mon oncle à un match pour que je déjoue complètement. J’avais l’impression qu’ils allaient me juger alors qu’eux venaient seulement me voir m’éclater. J’ai eu plusieurs discussions avec mes proches, ils m’ont clairement dit : si tu choisis une autre voie, si tu deviens boucher-charcutier, on sera tout aussi heureux pour toi. Ils m’ont fait comprendre que je n’avais aucune obligation à la réussite, que le football pouvait rester une simple passion. Cela m’a déchargé d’un poids, car inconsciemment, quand on a quatorze ans, on n’a pas la maturité pour comprendre certaines choses. J’avais l’impression qu’il fallait que je réussisse, alors que pas du tout. J’ai toujours grandi avec l’étiquette du « fils de » ou « petit-fils de », c’était parfois pesant. Mais aujourd’hui, je le vois comme une force.

Quand avez-vous pris conscience de votre potentiel ? 

À mes débuts, j’étais très réservé sur le terrain. Lors de ma dernière année en tant qu’aspirant au centre de formation de Montpellier HSC, je sentais que je n’avais aucune certitude sur mon avenir, sur un potentiel contrat de stagiaire, j’étais clairement en ballotage. Puis, j’ai eu un déclic après un échange avec mon oncle. J’étais passionné de football mais j’étais aussi fasciné par l’armée. À l’époque, je rêvais d’intégrer le GIGN. J’avais pris un dossier d’inscription pour rentrer dans l’armée, à Nîmes. Mon oncle est tombé dessus. Et il m’a dit : si tu joues au football avec l’esprit de l’armée, tu verras que tu réussiras. C’est là que j’ai basculé, j’y suis allé à fond. Un mois après, on m’a surclassé avec la CFA, puis j’ai fait un premier entraînement avec les professionnels, à 17 ans. Ils voulaient que je finisse l’année en Ligue 2, mais à mon premier entraînement, je me suis fait les croisés. C’est le destin comme on dit. J’ai fait une très bonne rééducation et j’ai fini par signer professionnel.

Est-ce que cette exigence, propre à l’armée, vous guide encore aujourd’hui ?

Au fil du temps, j’ai acquis une certaine discipline. J’avoue que je ne fais pas 100 pompes tous les matins (rires) ! Cela m’a surtout prouvé qu’étant sérieux et déterminé, des choses positives arrivent dans la vie. C’est ce que j’essaye de cultiver depuis le début de ma carrière, avec des périodes de haut et de bas, mais toujours avec ce bruit de fond que l’abnégation attire le positif. J’ai aussi compris qu’un match ne se prépare pas seulement la veille, il se construit toute la semaine.

À votre arrivée, vous avez déclaré que vous aimiez encadrer les jeunes joueurs. En quoi ce rôle est si important pour vous ?

Cela fait partie de ma personnalité. Je sens que je suis à un moment de ma carrière où je peux redonner. Je viens d’une famille d’entraîneurs, la transmission est quelque chose d’essentiel à mes yeux. J’en ai bénéficié, j’ai eu la chance de côtoyer des grands joueurs. Quand je sais que je peux aider quelqu’un avec des paroles ou mon comportement, je le fais ! Un conseil de Laurent Pionnier me vient d’ailleurs en tête. J’avais fait un très bon premier match de Coupe d’Europe avec Montpellier HSC. Le match suivant, on recevait les Girondins de Bordeaux, pour le premier match de championnat. Il est venu me voir avant cette rencontre et il m’a dit : ne pense pas au match que tu as fait, pense à la manière avec laquelle tu l’as préparé. Cela m’a marqué parce que je ne faisais que de me répéter : j’ai fait un bon match, j’ai fait un bon match, tout va bien se passer. Son conseil m’a fait réfléchir et m’a grandement aidé.

 

 

 

 

 

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