
Morgan Bokele, vous êtes né à Lyon et y avait notamment fréquenté le collège Vendôme. Pouvez-vous nous narrer votre enfance ?
« J’ai eu une enfance très simple et très heureuse, entouré de mes parents et mon frère, Malcom. Avant de fréquenter le collège Vendôme et notre déménagement, j’étais dans un établissement situé dans le quartier de Paul Santy, dans le 8ème arrondissement de Lyon. J’ai toujours été passionné par le ballon rond, sans jamais oublier l’importance des études. Je savais que je devais allier les deux. J’ai découvert le football grâce à mon frère. Il était licencié à l’AS Bellecour Perrache, je l’accompagnais souvent à l’entraînement. Je prenais mon ballon sous le bras et je jouais à côté pendant qu’il s’entraînait. Ma passion est née à travers lui. »
Avec votre frère Malcom (aujourd’hui à Goztepe en Turquie), vous faites partie des rares famille de footballeurs professionnels. Comment vivez-vous cela ?
« C’est une énorme chance, un plaisir immense d’évoluer à deux dans le football professionnel. Je suis très reconnaissant de vivre cela, je suis conscient que ce n’est pas donné à tout le monde. Nous avons eu chacun des parcours pas simples et c’est encore plus gratifiant d’atteindre l’objectif qu’on s’était fixés, de voir la fierté dans les yeux de nos parents et de notre mère notamment, qui nous a toujours accompagnés. Malcom n’a pas fait de Centre de formation ce qui ne l’a pas empêché de devenir joueur professionnel. De mon côté, j’ai fait quelques saisons en jeune, à l’Olympique Lyonnais mais le club ne m’a pas gardé. Ce fut un coup dur mais je me suis donné à fond pour retrouver un club professionnel. Un mois après, j’étais recruté par le FC Metz. Je n’ai pas lâché, je n’ai pas baissé les bras et j’en suis fier. Mon frère suit attentivement tous mes matches et me donne des conseils au quotidien, ce qui m’aide à progresser. Il est un soutien précieux sur lequel je peux toujours compter. »
Une autre personne de votre entourage se nomme Georges Mikautadze. À quel moment vous êtes-vous liés d’amitié ? Vous distille-t-il des conseils parfois ?
« Georges était à l’Olympique Lyonnais en même temps que mon frère. J’étais plus jeune mais c’est à ce moment-là que je l’ai connu. Je l’ai ensuite retrouvé lorsque j’ai intégré le Centre de formation grenat, c’est ce qui nous a rapprochés. Je ne connaissais pas grand monde à Metz, il m’a aidé à m’intégrer au sein du club. Je suis toujours en contact avec lui, on s’échange de nombreux messages pour se donner de la force. Il regarde mes matches, je regarde les siens. C’est une très belle personne, un exemple pour moi. Ce qu’il a fait ici m’inspire grandement, il a marqué l’histoire du club en marquant de nombreux buts importantissimes. »
En 2023-2024, vous avez réalisé votre meilleure saison en termes de statistiques avec huit buts en 13 matches avec l’équipe réserve en National 3. Pouvons-nous parler d’éclosion ? Quel a été le déclic ?
« Avant cet exercice 2023-2024, je fais une très belle saison en U19 avec 11 passes décisives et neuf buts, sous les ordres du coach Emmanuel Giudicelli. Il m’a aidé à passer un cap, notamment dans le fait d’être plus décisif, de gagner plus en maturité dans mon jeu. C’est ce qui me permet de faire cette saison avec l’équipe réserve en National 3. Je me sentais désormais capable d’intégrer le monde professionnel. J’ai été récompensé en janvier 2024 avec la signature de mon premier contrat, j’ai ensuite été prêté dans la foulée en National 1 à Epinal. Changer de championnat à la mi-saison, découvrir de nouvelles conditions de travail sont autant d’éléments qui m’ont permis de me forger un mental car j’ai dû puiser au fond de moi-même. Cela m’a fait énormément de bien. Lorsque je suis revenu à Metz, j’étais plus dur, plus mature. J’ai senti une progression dans mon jeu. Je suis d’ailleurs toujours leurs performances d’Épinal, c’est un club qui restera toujours dans mon cœur. »
En mars 2024, vous parliez à Moselle TV de votre objectif de vous imposer dans le groupe professionnel du FC Metz. Celui-ci est-il atteint ?
« Je n’ai pas encore réussi à m’imposer, je manque encore de régularité. Mais je reste quand même content, je suis souvent dans le groupe. Je rentre souvent en jeu, le coach me fait confiance, j’ai connu quelques titularisations. Il faut que je continue sur cette lancée. C’est déjà une très belle étape de franchi, désormais je dois confirmer, enchaîner les matches et répéter des belles performances. »
À Amiens, vous avez réalisé votre première passe décisive de la saison. Pouvez-vous nous décrire votre sentiment à l’issue de la partie ?
« Honnêtement, je ne saurais même pas l’expliquer. J’attendais cela depuis longtemps. Vu les circonstances du match, donner ce ballon à Gauthier Hein à la 89ème minute, c’est indescriptible. L’émotion était tellement forte, les supporters présents en nombre dans le parcage étaient en feu. C’était incroyable, tout le groupe a couru pour célébrer ! J’espère que c’est la première d’une longue série. »
Prochain objectif, votre premier but en Ligue 2 BKT ?
« J’espère ! Pourquoi pas, dès ce samedi, contre Annecy ! »
Avec Joseph Nduquidi, Joseph Mangondo, Gauthier Hein ou encore Matthieu Udol, vous formez le club des joueurs formés au club. Est-ce une fierté de porter ce maillot ?
« Bien sûr ! Je suis arrivé en U16, c’est déjà ma sixième année au club. De constater que j’ai réussi à passer toutes les étapes pour être là où je suis aujourd’hui, c’est incroyable. Ame Sylla, intendant de l’équipe professionnelle, était mon surveillant au Centre de formation. Il m’a vu grandir et désormais, il me voit évoluer avec les professionnels. Le fait de jouer pour le club qui nous a formés, c’est beau ! Pouvoir être décisif, apporter sa pierre à l’édifice, c’est encore mieux ! »
À quelques jours de votre 21ème anniversaire, que pouvons-nous vous souhaiter ?
« La santé, la réussite et une montée en Ligue 1 bien sûr ! (rires) »