Metz - Clermont, je réserve ma place

Mboula : « Déterminé à relever le défi qui m'a amené ici »

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Michel, vous êtes papa depuis quelques semaines, comment le vivez-vous ?

J’ai été très touché par l'arrivée de mon enfant, ce fut un véritable bouleversement émotionnel. Je vois désormais la vie différemment. Avant l’accouchement, je me posais des tas de questions. J'étais assez stressé, grâce à Dieu, tout s’est très bien passé. Je suis très fier de ce nouveau rôle, d'être le papa de ce magnifique bébé. Il me tarde de le présenter à tout le monde ici. Aujourd’hui, j’ai une force supplémentaire, j’ai envie de me battre pour lui. Jeune, je me suis beaucoup occupé de ma petite sœur, qui a actuellement 13 ans. Disons que j’ai quelques réflexes et habitudes.

Pouvez-vous nous narrer votre enfance ?

Je suis né à Libreville, la capitale gabonaise. Mon papa est décédé quand j'étais très petit. Ce serait mentir de dire que j’ai des souvenirs de lui, je n’en ai malheureusement aucun. Cette épreuve m’a forgé. Aujourd’hui, j’ai envie de tout donner à mon fils. Je suis prêt à tous les sacrifices parce que je n’ai pas eu la chance de grandir avec mon papa. Ma maman a joué le rôle de père et de mère en même temps. Elle vit au Gabon avec ma jeune sœur. Nous sommes contents, la vie nous sourit désormais. On compte bien continuer sur cette lancée !

À quand remonte vos premiers pas derrière un ballon ? 

D'après les dires de ma maman, mon papa avait un certain talent pour le football. Je pense que je tiens cela de lui. Mon oncle maternel était aussi un fan de ballon rond, je l’accompagnais très souvent sur les terrains. C’est grâce à lui que j’ai découvert le football. J’ai commencé à l'âge de 3 ans dans un club local. Au début, c'était un simple jeu, je ne me voyais pas faire carrière. Mais tout a très vite changé, j’ai développé une passion viscérale pour le football.

Quel élève étiez-vous en classe ? 

Petit, je dois avouer que je n’aimais pas trop étudier (rires). J’attendais qu’une seule chose lorsque j’allais à l'école : les récréations. C'était le seul moment où je pouvais m’exprimer et taper dans le ballon. Mais au fur et à mesure, j’ai compris que je devais assurer à l'école pour espérer plus niveau football. Mon oncle ne cessait de me le répéter, et il était impensable pour moi de dire adieu à mon passe-temps favori à cause de mes mauvais résultats. J’ai donc fait le nécessaire pour être bon dans les deux domaines. À l'époque, je trouvais mon oncle très énervant, je désirais simplement jouer au football. J’avais l’impression qu’il m’en voulait, qu’il ne souhaitait pas que je fasse carrière, je disais à ma mère que je n’avais plus envie de le voir. Quand j’ai eu mon baccalauréat, j’ai couru pour lui apporter mon diplôme (rires). Évidemment, en grandissant et avec le recul, j’ai compris pourquoi il avait agi comme cela avec moi. L'école, c’est important !

À quel âge avez-vous intégré le Centre de formation de Mounana ? Comment cela s’est-il déroulé ?

J’ai intégré le Centre de formation de Mounana, à l'âge de 14 ans. C’est un basculement dans ma jeune carrière, j'ai découvert le côté professionnel du football et les mécanismes pour être le plus performant possible. J’ai côtoyé d’excellents coachs grâce à qui j’ai complètement changé ma manière de jouer. Je les remercie, ils ont mis en lumière certaines de mes qualités.

À 19 ans, vous quittez l’Afrique pour rejoindre la Moldavie. Pourquoi ? Comment avez-vous atterri là-bas ?

Avant de rejoindre la Moldavie, j’ai fait un camp d'été en Turquie, à l'âge de 18 ans. Pendant deux mois, en juin et juillet, des équipes professionnelles viennent en préparation et jouent des matches amicaux dans ce pays situé aux confins de l’Asie et de l’Europe. Nous avons d’abord affronté une équipe moldave, sous les yeux de représentants albanais. Ils voulaient absolument que je les rejoigne directement après le tournoi, ils jouaient à l'époque les barrages de Ligue des champions. J’avais des étoiles plein les yeux. Un représentant du camp turc m’a conseillé de ne pas accepter et de privilégier la proposition moldave, que j’avais reçue en parallèle. J'étais tellement jeune, je n’avais pas d’agent, je ne connaissais pas le monde professionnel. Alors, j’ai écouté ce monsieur et j’ai opté pour la Moldavie.

Vos performances en Moldavie et Turquie vous ouvrent rapidement les portes de l’équipe nationale. Comment avez-vous vécu vos premiers pas sous le maillot des Panthères ?

Être appelé en équipe nationale, c’est une immense fierté. Je ne m’y attendais pas, en tout cas pas aussi tôt. Quand j’étais joueur du Dinamo-Auto Tiraspol, j’ai joué la CAN U23 avec le Gabon. À l’époque, certaines rumeurs disaient que j’allais être appelé en A, personnellement, j’étais concentré sur la signature de mon contrat avec le club turc, Sanliurfaspor. Après la compétition, leur proposition tenait toujours, j’ai donc décidé de les rejoindre. Un mois après le début du championnat, j’ai reçu ma première convocation avec l’équipe nationale. J’étais vraiment trop content ! J’ai tout de suite appelé ma mère, elle n’arrivait pas à y croire, elle était en pleurs. Pouvoir partager le vestiaire avec certains joueurs, comme Pierre-Emerick Aubameyang ou Mario Lemina, que je voyais jusqu’à peu seulement à la télévision, c’était une chance et une immense fierté.

Comment jugez-vous vos premiers pas sur les bords de la Moselle ?

J’avais comme objectif de rejoindre l’Europe centrale, le projet du FC Metz m’a immédiatement séduit. J’avais envie de relever le défi proposé, et je reste persuadé que nous allons le faire, celui de retrouver l’élite nationale. Personnellement, je ne m’attendais pas à être titularisé aussi rapidement. Mais comme les choses sont bien faites, je me suis très vite bien entendu avec le joueur avec qui j’allais jouer en charnière centrale : Sadibou Sané. M’entendre avec lui a grandement facilité mon intégration dans l’équipe. Quand deux défenseurs centraux s’entendent bien, la communication et l’entraide priment, ils deviennent alors infranchissables.

Vous avez déjà connu les play-offs en Moldavie. C’est une rencontre complètement différente au niveau de l’ambiance et de l’enjeu. Comment faire pour être à la hauteur ?

Pour préparer au mieux les play-offs, il faut être hyper concentré et ce, dès les entraînements. Avoir une hygiène de vie irréprochable, bien manger, bien dormir. Les matches se déroulent dans un laps de temps très court, la récupération est donc très importante. C’est une des clés. Le match le plus difficile, ce sera la rencontre de samedi, il faudra être à 100% dans la mesure où c’est un match couperet.

Vous êtes une personne souriante, toujours heureux de vivre. D’où cela vous vient-il ?

Mon sourire, c’est ma marque de fabrique ! Ma maman m’a toujours dit : soit souriant, la vie te le rendra. Si tu souris, les gens seront heureux de venir te parler et seront peut-être prêts à t’aider. Mon sourire, ma manière d’être m’ont ouvert beaucoup de portes. Donc je ne compte pas changer ! Je suis incapable de m’énerver. La positivité est essentielle sur cette fin de saison. Il ne faut pas penser au négatif, parce que dès qu’il s’installe, cela devient compliqué.

© Vacomm Agency

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