À quoi ressemblait votre enfance ? Quand avez-vous découvert le football ?
Je suis né à Stockholm, en Suède. J’y ai passé mon enfance, entouré de mes quatre sœurs et de mes parents. J’ai commencé le football dans une équipe locale, l’IFK Haninge, à l’âge de 9 ans. Un garçon de ma classe y était licencié, il m’a demandé si je voulais le rejoindre à un entraînement. Je me suis dit pourquoi pas tenté l’expérience. J’ai immédiatement adoré ce sport.
Quand avez-vous pris conscience de votre potentiel ? À quel moment avez-vous annoncé à votre famille que vous vouliez devenir footballeur professionnel ?
Un monsieur, qui assistait à un de mes entraînements lorsque j’étais plus jeune, m’a invité à participer à une rencontre avec son équipe. Lors de ce premier match, j’ai marqué 12 buts. C’était incroyable (rires) ! Devenir footballeur professionnel, c’est un rêve de gosse. Depuis que je suis tout petit, je regarde des matches à la télévision. Ma mère m’a toujours énormément soutenu. Dès l’âge de 12 ans, j’ai mis toute mon énergie pour atteindre cet objectif.
Après vos débuts en Suède, vous avez rejoint l’Angleterre où vous avez découvert le monde professionnel, vous aviez 16 ans. Comment avez-vous vécu cette période ?
Ce fut assez difficile. Les premières années, ma maman était sur place. Puis, elle est retournée en Suède et j’ai alors vécu seul. C’était dur. Mais vous savez quand vous avez un rêve, vous êtes prêt à faire beaucoup de sacrifices. J’étais loin de ma famille, de mon pays et de mes amis, mais je savais pourquoi j’étais en Angleterre. Je voulais faire du football mon métier.
Est-ce qu’il y a un coach ou un coéquipier qui vous a particulièrement marqué à l’époque ?
Je dirais Jermain Defoe et Younès Kaboul, un véritable modèle pour moi, mes coéquipiers à Sunderland AFC. Avec Jermain, nous jouions au même poste, il a décelé en moi un certain potentiel. Il me donnait constamment des conseils, des axes d’amélioration pour monter au coach de quoi j’étais capable. Ils ont toujours été présents pour moi, j’ai énormément de respect pour eux.
Cette saison, vous avez marqué deux buts dans le money-time, au Stade Saint-Symphorien. Racontez-nous…
Ce n’est pas un secret, ma fin de saison dernière fut particulièrement difficile tant sur le plan sportif que personnel. Je pense que les fans perçoivent que j'ai quelque chose en plus, mais je n’ai pas encore réussi à le leur montrer. J’ai fait une très bonne campagne européenne, avec Djurgårdens IF, avant de rejoindre le FC Metz. J’ai l’impression que les supporters veulent en voir plus et je suis plutôt d’accord avec eux. Je reste persuadé que je peux en faire plus. Mais vous savez la vie n’est pas linéaire, il faut avancer étape par étape.
Lors de votre dernière célébration, vous avez montré le logo du Club au kop. Qu’est-ce que le FC Metz représente pour vous ?
Vous savez, dans ces moments-là, c’est au-delà du football. Je me sens à la maison ici, il y a une très belle ambiance, une ferveur qui nous anime, au Stade Saint-Symphorien. Je ne parle pas bien français, mais j’ai tout de suite compris à quel point le FC Metz comptait pour les fans messins. Cela me tient à cœur de leur rendre cet amour-là, ils font des concessions pour pouvoir venir au Stade, pour payer leur place. Il faut tout donner sur le terrain pour eux.
Vous venez de passer un cap, celui des 200 matches en professionnel. Quel regard portez-vous sur votre carrière ?
Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne savais même pas que j’avais atteint les 200 matches en professionnel (rires). Peu de joueurs atteignent cette barre symbolique à l’âge de 25 ans, je suis très content et assez surpris ! Je me souviens de mes débuts en Premier League comme si c’était hier. Le temps passe si vite.
Quel genre de coéquipier êtes-vous sur le terrain et en dehors ?
J’aime engager la conversation, dès que je vois un de mes coéquipiers seul, je vais spontanément à sa rencontre pour échanger. Sur le terrain, je ne parle pas énormément. Je dirais que je parle avec les yeux.
Quel conseil donneriez-vous à un footballeur en devenir ?
Je lui dirais : ne t’arrête jamais de prendre du plaisir lorsque tu joues au football. Même en devenant plus âgé et en passant professionnel, il faut garder ce fameux plaisir d’enfants, comme quand on jouait avec nos amis. Si vous perdez cette flamme, vous perdez l’essentiel. Personnellement, j’aime toujours autant le football. Pour autant, je ne me vois pas devenir coach. Être sur le terrain dès 6h du matin, ce n’est pas pour moi (rires). J’apprécie donner des conseils aux jeunes attaquants du vestiaire et parfois, il me remercie à la fin du match. Certains membres de l’équipe n’ont pas l’expérience des grands stades et cela peut être très perturbant de jouer devant des dizaines de milliers de supporters. Je me souviens, lorsque j’étais jeune, j’ai joué à Old Trafford contre Manchester United, devant plus de 70 000 spectateurs. C’est vertigineux, certains joueurs ne sont pas préparés à disputer ce genre de rencontres. J’essaye de les rassurer au maximum, je leur conseille de ne pas trop réfléchir, de jouer comme s’ils étaient sur Fifa. Parce que dès que ton cerveau s’emballe, quand tu veux trop prouver, tout se passe mal.
Vous êtes récemment devenu papa pour la deuxième fois. Félicitations ! Comment arrivez-vous à concilier votre carrière et votre rôle de père ?
Merci beaucoup ! Je suis le benjamin de ma fratrie. En étant le petit dernier, qui plus est le seul garçon, j’ai toujours été très materné par mes quatre grandes sœurs. Je les ai vues s’occuper de moi et cela m’a donné envie de faire de même, de construire ma propre famille. C’est le meilleur sentiment au monde d’être père. Depuis que je suis jeune, j’y pense, je voulais devenir papa tôt.