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Van Den Kerkhof : "Le maintien se jouera beaucoup au mental"

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Kévin, vous avez évolué au Valenciennes FC et au FC Lorient dans les catégories jeunes, mais ces aventures ne se sont pas terminées comme vous l’espériez. 

Kévin Van Den Kerkhof : « À l’époque de Valenciennes, j’avais un déficit physique et je n’étais visiblement pas assez grand pour poursuivre l’aventure. À Lorient, je me suis rapidement blessé et j’ai été éloigné des terrains pendant cinq mois à cause d’une blessure aux quadriceps et je n’ai pas été conservé après une saison. »

Quelques mois plus tard, vous obtenez un contrat en National 2, à l’Entente Feignies Aulnoye. Comment avez-vous rebondi dans le quatrième échelon national ?

K.V.D.K. : « À la base, c’est encore l’histoire d’une galère, puisque normalement, je devais signer mon premier contrat professionnel à l’Evian Thonon Gaillard, en 2016. Mais cette fois, le club tombe en faillite et je me retrouve donc sans club à quelques jours de la fin du mercato. Je devais donc me dépêcher pour retrouver quelque chose. Je décide de rester dans le Nord, à quelques kilomètres de chez moi, à Feignies, où je découvre le quatrième échelon français. »

Du Nord de la France à la Belgique, il n’y a que quelques pas, que vous décidez de franchir à l’été 2017. 

K.V.D.K. : « Effectivement, c’est à peine à 35 minutes d’où j’habitais à l’époque et j’avais des connaissances là-bas. J’ai réalisé un essai à La Louvière, en quatrième division et je suis resté deux saisons. Honnêtement, je pense que c’est là-bas que j’ai retrouvé le plaisir de jouer au football. »

L’aventure outre-quiévrain s’arrête finalement à l’été 2020 de manière assez rocambolesque. Pouvez-vous nous narrer cela ?

K.V.D.K. : « Après deux années à La Louvière et une saison à l’Olympic Charleroi, je suis censé rejoindre Molenbeek. J’ai signé tous les papiers nécessaires, mais je n’ai pas de retour après plus d’un mois. À chacune de mes relances, le club me dit de ne pas m’inquiéter que ça va venir. Finalement, en toute fin de mercato, les dirigeants me disent qu’ils ont changé d’avis. Qu’est-ce que je suis donc censé faire à ce moment ? 

L’idée de stopper le football a-t-elle germé dans votre tête ?

K.V.D.K. : « Chaque année, quelque chose se passait et me freinait dans ma progression et dans mon objectif d’atteindre le monde professionnel. Je commençais donc à me dire que je n’y arriverai jamais. Je pensais donc arrêter. »

Finalement, vous avez bien fait de poursuivre l’aventure et notamment rejoindre le Luxembourg.

K.V.D.K. : « Au début, j’étais quand même dans le flou. Je n’avais pas d’autres propositions, donc je n’ai pas eu le choix d’aller à Dudelange. Pour être honnête, ça s’est extrêmement bien passé. J’ai passé deux belles années aux côtés d’un super groupe. J’ai côtoyé un excellent staff et un entraîneur qui aura beaucoup compté dans ma carrière : Régis Brouard. Après deux années au Luxembourg, je parviens à signer mon premier contrat professionnel, à 26 ans, et à Bastia. Si aujourd’hui j’en suis là, c’est grâce à tout le travail que j’ai effectué pour réussir et à la confiance de Régis Brouard, car c’est lui qui m’a demandé de le suivre en Corse. »

Avec le recul, pensez-vous que ces années compliquées vous ont permis d’être là où vous en êtes aujourd’hui ?

K.V.D.K. : « C’est évident. Aujourd’hui j’en suis là, ce n’est ni par hasard ni par chance. La rencontre avec le coach Régis Brouard, c’est peut-être la seule que j’ai eue, et celle qui m’a fui pendant longtemps. Si j’avais signé à Molenbeek à l’époque, je ne pense pas que j’en serais là aujourd’hui. Mon parcours a été compliqué, pour autant je ne regrette rien et je ne changerais rien si j’en avais la possibilité. »

À vos yeux, quelle est la principale différence entre le Kevin Van Den Kerkhof de vos années difficiles et celui qui évoluent aujourd’hui en Ligue 1 Uber Eats ?

K.V.D.K. : « J’ai surtout modifié mon hygiène de vie. Par exemple, avant, je ne faisais pas forcément attention à ce que je pouvais manger et boire. À partir du moment où j’ai signé à Bastia, j’ai décidé de ne plus acheter et consommer certaines choses, car c’est compliqué de ne pas céder quand c’est à la maison (rires). »

Vous êtes également connu comme le joueur à la double identité puisqu’en sélection, vous portez le nom de votre père.

K.V.D.K. : « Je sais que beaucoup de personnes se sont interrogées à ce sujet. C’est la loi, si je voulais faire mon passeport algérien, j’étais obligé de mettre le nom de mon père « Guitoun » puisque c’est grâce à lui que je possède des origines algériennes. C’est une véritable fierté de porter ce maillot ! »

Pour finir, évoquons l’actualité avec le FC Metz. Quel regard portez-vous sur les dernières performances et les échéances à venir ?

K.V.D.K. : « Ces derniers temps, j’ai le sentiment que nous devenons encore meilleur mentalement. Nous jouons les uns pour les autres et nous nous arrachons tous ensemble. Je pense que le maintien se jouera beaucoup au mental et il faudra continuer à ne rien lâcher. Nous avons bien conscience que nous ne sommes pas la meilleure équipe, mais en donnant tout, nous pouvons continuer à aller gratter quelques points. Nous vivons une saison compliquée notamment à domicile et nos supporters ont toujours répondu présent en nombre. C’est aussi grâce à eux que nous n’avons rien lâché et que nous sommes sortis de la zone rouge et j’espère que c’est avec eux que nous réussirons à obtenir le maintien. »

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