Lamine Camara, vous êtes arrivé en France à la fin du mois de mars et les supporters messins vous connaissent encore peu. Pouvez-vous nous narrer votre enfance ?
Lamine Camara : « Mon enfance n’a pas forcément été simple puisque je n’ai pas eu la chance de vivre avec mes deux parents. J’étais âgé de 8 ans lorsqu’ils ont décidé de se séparer. Depuis cela, j’ai vécu avec mon papa et il ne voulait pas que je joue au football. Moi, j’aimais tellement ça… mais il préférait que je privilégie les études. Pour lui, je pouvais réussir uniquement en étudiant correctement. »
Et quelles relations entretenez-vous avec vos frères et sœurs ?
L.C. : « Je suis très proche d’eux ! Je fais le maximum pour qu’ils ne pensent pas trop à la séparation de nos parents et qu’ils se concentrent au maximum sur autre chose. C’était compliqué pour moi, donc je ne souhaite pas qu’ils vivent ce que j’ai vécu. »
À l’époque, comment êtes-vous parvenu à vous nourrir de votre passion pour le football ?
L.C. : « Le matin, je quittais la maison avec mon sac-à-dos pour aller à l’école, mais je n’y allais pas. Je partais jouer au football toute la journée avec des copains. Le football, je ne pensais qu’à ça. Mon papa ne l’a su que très tardivement. »
Finalement, vous avez réussi à faire changer d’avis votre paternel. Comment ?
L.C. : « Au départ, quand il a appris que je n’allais pas à l’école, il était évidemment très énervé. Dans le village, beaucoup de rumeurs couraient au sujet de mes qualités balle au pied. Aussi, nombreuses sont les personnes à lui avoir dit qu’il fallait qu’il m’aide à percer dans le football. Il a donc finalement décidé de tout faire pour m’aider à réussir et aujourd’hui, nous sommes beaucoup plus proches. »
Vous êtes arrivé à Génération Foot à l’âge de 16 ans. Comment avez-vous été repéré par l’Académie située à Deni Biram Ndao ?
L.C. : « Je jouais au football à Casa Sport et je n’avais pas de licence. Il ne souhaitait pas me faire signer car il disait que j’étais trop petit. Finalement, lors d’un match amical face à Génération Foot, j’ai marqué des points auprès d’Emmanuel Beauchet (manager général de GF à cette époque). Casa Sport a refusé de me céder à Génération Foot, mais comme je n’étais pas sous contrat, j’ai finalement pu rejoindre l’Académie. »
Comment se sont déroulés vos premiers pas à Génération Foot ?
L.C. « Les débuts n’ont pas été simples. Heureusement, Emmanuel Beauchet et Olivier Perrin (tous deux managers général successifs de GF) m’ont beaucoup aidé. Ils ont été précieux car j’allais souvent dans leur bureau afin qu’ils me montrent des vidéos afin que je prenne conscience de mes défauts et mes qualités. Grâce à eux, j’ai pu m’améliorer sur de nombreux points. »
Deux ans plus tard, vous voyagez pour l’Europe pour rejoindre le FC Metz. Quelle est votre réaction quand vous apprenez l’intérêt du club grenat ?
L.C. : « Je n’ai appris que très tardivement l’intérêt du FC Metz. Moi, je me concentre uniquement sur le football. J’ai été mis au courant au début de l’année à l’occasion du CHAN. C’était une opportunité extraordinaire que je ne pouvais pas rater. »
Comment s’est déroulée votre acclimatation en Moselle ?
L.C. : « Honnêtement, c’était parfait. Tout le monde nous a facilité la tâche, que cela soit mes coéquipiers, le staff, et l’ensemble du personnel. Je ne pouvais pas rêver mieux. Je suis logé au centre de formation en compagnie de Malick Mbaye et Papa Amadou Diallo. J’ai également eu la chance de retrouver Ousmane Ba et d’autres anciens de Génération Foot qui nous ont évidemment aidés. »
Quatre mois après votre arrivée en France, obtenir une montée en Ligue 1 Uber Eats ne serait-ce pas les débuts rêvés ?
L.C. : « Évidemment, ça serait parfait. C’est clairement l’objectif que nous nous sommes tous fixé. Il nous reste quatre matches à disputer et nous allons tout donner pour y parvenir. »