
UNE GENÈSE OUTRE-MANCHE
Le football féminin apparaît à la fin du XIXe siècle. C’est au Royaume-Uni, à Glasgow précisément, que le premier match a lieu. La presse locale ne retiendra que la tenue des joueuses de l’époque. Les matches qui ont suivi ont même engendré des envahissements de terrain. En effet, la pratique de ce sport par des femmes n’était pas vue d’un très bon œil puisque les hommes considèrent que les femmes n’ont pas à s’immiscer dans un monde masculin. Pour eux, elles devraient être sanctionnées de cet excès.
En France, le football féminin émerge au début du XXe siècle. C’est en 1912 que le Femina Sport est fondé par deux enseignantes d’éducation physique. Il devient le premier club de football féminin français. En 1917, alors que les hommes sont partis à la Guerre, le premier match de football féminin français est organisé. Il a opposé deux équipes du Femina Sport.
Il a fallu attendre 1920 pour qu’une sélection des meilleures joueuses françaises se forme. C’est d’ailleurs à cette date que le premier grand match international a lieu. Organisé au Deepdale Stadium à Preston au Royaume-Uni, le match opposant la France et l’Angleterre a réuni près de 25 000 spectateurs, un chiffre totalement démesuré pour l’époque. C’est finalement l’Angleterre qui a remporté la partie sur le score de 2 buts à 0.
UN SPORT MAL ACCEPTÉ
Malheureusement, alors que la guerre est terminée et que les hommes retrouvaient peu à peu la société, la Football Association (Fédération anglaise de football) décide d’interdire en 1921 la pratique du football féminin dans un cadre officiel. Les autres pays ont fait de même et rendu l’existence du football féminin éphémère et marginale. La France est même allée jusqu’à interdire totalement cette pratique en 1941, durant le régime de Vichy.
Les journaux de l’époque mentionnent d’ailleurs dans leurs écrits ce genre d’absurdités :
« Les sportifs sont souvent agacés de voir appeler football ce qui ne rappelle que d’assez loin le vrai football qui est un jeu viril, décidé, rapide, où il faut montrer de vraies qualités masculines ».
LA RENAISSANCE
À la fin des années soixante, le football féminin se relance tout doucement. C’est en 1968 qu’un match amical opposant Reims et Valenciennes est organisé, ce match sera alors décisif pour le renouveau du football féminin. Cette même équipe de Reims engage alors un combat en France pour la reconnaissance officielle du football féminin en se lançant dans de nombreuses tournées sportives en France mais aussi à l’international (États-Unis, Indonésie, Canada…). Grâce à leur persévérance, les Rémoises finiront par obtenir en 1971 la reconnaissance officielle du football féminin en France. On recensait 2170 licenciées cette année-là, puis 4900 la saison suivante.
De nombreuses coupes informelles avaient été organisées comme notamment une Coupe du Monde en 1970. C’est seulement en 1991 que la première Coupe du Monde de football féminin est mise en place dans un cadre officiel. Cette compétition a pris place en Chine, et ce sont finalement les Américaines qui décrochent le titre mondial. Le football féminin est même rentré en 1996 dans la liste des disciplines olympiques.
UN INTERÊT GRANDISSANT
En 2002, Marinette Pichon, légende du football français, est la première Française à signer un contrat professionnel en rejoignant les Philadelphie Chargers, où elle est élue meilleure joueuse du championnat dès sa première saison.
En France, c’est Louis Nicollin qui est le premier à salarier ses joueuses quelques années après la création de sa section féminine. L’ancien président du Montpellier Hérault Sport Club est considéré comme un pionnier du football féminin puisqu’en 2001, il a intégré à sa structure professionnelle l’équipe féminine du Montpellier Le Crès.
La Coupe du Monde 2011, organisée en Allemagne, a été considérée comme un déclic. C’est la première fois que le football féminin suscitait autant d’engouement dans la population. Les matches étaient très médiatisés et les stades totalement pleins.
De même, en 2019, le football féminin a totalement explosé lors de la Coupe du Monde 2019 organisée en France. Les droits télévisuels payés par TF1 sont par exemple passés de 850 000 euros en 2015 à environ 11 millions d’euros. Les licences enregistrées auprès de la FFF subissent également une augmentation drastique. On comptait 200 000 licenciés en 2020, contre 100 000 en 2016.
LA CRÉATION DE LA SECTION FÉMININE DU FC METZ
Une première équipe féminine du FC Metz était apparue dans les années 1970. Les Messines faisaient partie des seize équipes qui ont fondé la première division française. L’équipe passera près de quinze années en première division avant de disparaitre en 1989.
Il faudra attendre 2014 pour voir la section féminine du FC Metz renaitre de ses cendres. En effet, c’est à cette date que l’AS Algrange décroche son billet pour monter en première division. Le FC Metz a alors trouvé un accord avec le club mosellan pour l’intégrer au sein de sa structure sportive et ainsi participer à son développement. Actuellement en deuxième division Française, la section féminine du FC Metz a disputé quatre saisons en première division depuis 2014.
Le Club compte actuellement 107 licenciées reparties en 6 catégories : U9, U11, U13, U15, U18, Senior. Le Club dispose également d’une section sportive pour les collégiennes et lycéennes. Enfin, trois éducatrices exercent au sein de la structure messine : Claire Leuck, Marie Papaix et Jessica Silva.