Pierre Bouby, vous êtes resté une saison au FC Metz. Quel souvenir conservez-vous de cette année en Moselle ?
"Malgré la relégation en National à l'issue de la saison, j'en garde tout de même un bon souvenir. J'ai fait de très belles rencontres à Metz et j'y ai encore des amis. Stéphane Borbiconi est d'ailleurs devenu le témoin de mon mariage. Il y a avait un bel engouement derrière le club et j'ai vraiment accroché avec la ville. Evidemment, la descente fût une grande déception ! On avait fait de belles choses durant la saison mais au final ça n'a pas voulu nous sourire. Je suis sortie tout de même grandi de cette aventure en Moselle."
Et le tournant de la saison s'est sans doute passé fin décembre lorsque...
(Il coupe). Le pénalty ?! Aujourd'hui, je l'ai encore en travers la gorge. C'est clairement le tournant de la saison ! (ndlr : Pierre Bouby s'est vu refuser un but sur pénalty dont le ballon avait pourtant franchi la ligne et les Messins s'étaient finalement inclinés un à zéro). Franchement, il est facile de dire ça maintenant mais ce but aurait pu changer beaucoup de choses. Une victoire nous aurait permis de grimper sur le podium à la trêve. Derrière, on ne gagne quasiment plus un match, on a eu du mal à s'en relever et pourtant on venait de faire six mois très cohérents. J'aurais simplement dû tirer un millimètre plus bas. Mais je ne pense pas que cela soit cette action qui nous coûte la descente."
"Un public qui en demande"
Vous vous souvenez quel joueur avait provoqué le pénalty ?
"Non pas du tout !"
C'était Sadio Mané, à l'occasion de ses premières minutes en Ligue 2 !
"Ah oui ? Il y avait quand même de très bons joueurs dans cette équipe !"
Outre Sadio Mané, Kalidou Koulibaly évolue également dans un cador européen aujourd'hui. Vous êtes surpris de leur progression respective ?
"Pour Kalidou, je ne suis pas surpris du tout ! Il allait vite, sautait très haut et était déjà très mature pour son jeune âge. Je n'étais vraiment pas inquiet pour son avenir. Concernant Sadio, je suis un peu plus étonné mais on sentait que le gamin n'avait pas de temps à perdre. C'était un diamant à polir mais je suis content pour lui c'était un très bon jeune. Il avait un turbo dans les jambes et pour les adversaires c'était insupportable. Il a vraiment progressé notamment sur le plan tactique mais cela a toujours été un joueur d'instinct. Aujourd'hui, il est incontournable à Liverpool et c'est mérité. Il est difficile de trouver mieux à son poste."
Depuis votre départ, vous avez continué à suivre les performances du FC Metz ?
"Franchement oui ! Je ne sais pas pourquoi mais ce club m'a marqué alors que j'y suis resté qu'un an. On a passé une saison très difficile et certains supporters ont toujours été derrière nous. Je me souviens d'eux, je sais que c'est un public qui en demande. Après la descente en National, j'étais vraiment content de voir que le club avait pu retrouver rapidement la Ligue 1. C'était mérité et beau de voir Metz dans l'élite."
"Je me sens bien à Orléans"
Quel sentiment domine avant de retrouver le Stade Saint-Symphorien ?
"Je suis très content ! Je n'y suis pas retourné depuis un moment et c'est un stade que j'aime beaucoup. C'est l'un des plus beaux stades de Ligue 2. C'est le genre de match qu'on a toujours envie de jouer, j'espère qu'il y aura du monde en tribunes."
Pour en venir à Orléans, cela fait bientôt trois ans que vous portez les couleurs du club. C'est un signe que vous vous y sentez bien ?
"J'aime beaucoup la ville et je suis agréablement surpris, je me sens très bien ici. Orléans est un petit club qui se structure. Il y a un changement de cycle et cela prend forme tout doucement. Je suis arrivé en janvier 2016 alors que le club était neuvième en National. Finalement à la fin de la saison, on parvient à accrocher la montée en Ligue 2. À cet étage, on se maintient une première fois en toute fin de saison. Et la saison dernière, on a réussi à aller chercher un maintien plus facile. On écrit l'histoire du club et on essaye de le tirer vers le haut."
Vous êtes l'un des joueurs expérimentés de l'US Orléans. Quel est vôtre rôle sur et en dehors du terrain ?
"J'aime bien lorsqu'on se voit en dehors du terrain donc on organise souvent des soirées entre nous. J'essaye aussi de faire passer le discours du coach à ceux qui ne l'entendent pas. Je fais tout pour aider le club, mais il y a d'autres joueurs plus expérimentés que moi comme Karim (Ziani). On essaye d'aiguiller les jeunes et de les rassurer quand on est un peu dans le dur."
"Je suis droit dans mes baskets"
Quels sont les objectifs orléanais cette saison ?
"On va essayer de faire la même chose que l'an dernier mais en mieux. On espère aller chercher le maintien le plus vite possible. Ensuite, on pourra peut-être revoir nos objectifs mais le plus important est de se maintenir. On fera déjà un premier bilan début septembre lors de la trêve internationale."
En parallèle, vous êtes également connu pour vos participations à l'émission "Les Grosses Têtes" et on vous retrouve aussi sur le plateau de l'Equipe TV. Comment vous en êtes arrivé là ?
"C'est vraiment rare, je suis le premier footballeur à concilier les deux. Je ne sais pas trop comment j'en suis arrivé là mais je m'amuse beaucoup. Sur l'Equipe, j'essaye de défendre les joueurs car les journalistes aiment bien les critiquer. Concernant "Les Grosses Têtes", j'y vais pour me marrer et ça marche très bien. Cela me plaît et c'est tant mieux, ce n'est que du plaisir. Parfois, on me reproche de tweeter ou de me marrer en plateau plutôt que de m'entraîner mais j'ai du mal à comprendre ces reproches. Ce sont deux choses différentes et j'y vais pour me défouler. Certains vont en week-end, moi je préfère m'amuser en plateau et ça me fait du bien."
Il n'est pas trop difficile de concilier votre métier de footballeur à votre rôle sur ces émissions ?
"Parfois si. Quand ça se passe mal sur le terrain, j'y vais avec le visage fermé. Mais chaque chose doit rester à sa place et cela ne m'empêche pas d'être concentré à 200% sur mon métier de footballeur. Ceux qui me critiquent ne me connaissent pas ou n'ont pas envie de me connaître. Des gens bêtes, il y en a partout. L'essentiel est que moi, je suis droit dans mes baskets et tant que j'ai l'accord du président, c'est parfait."
* Crédit Photo : Julien Péron (US Orléans)