Ce samedi, vous allez retrouver pour la première fois le FC Metz en étant dans la peau de l’adversaire. Ce match s’annonce forcément spécial pour vous, non ?
Diafra Sakho : « Oui, c’est sûr ! Ce sera forcément un peu bizarre à vivre mais je vais essayer de ne pas trop croiser les yeux des dirigeants du FC Metz pendant le match pour éviter d’être dans l’émotion. »
D’autant plus que l’enjeu sportif pour les deux formations ne vous permettra pas de profiter réellement de ce moment.
D. S. : « C’est le gros problème ! Avec le Stade Rennais, nous nous battons pour l’Europe et visons une cinquième place et de l’autre côté j’ai mon club formateur qui a besoin de points pour se maintenir. C’est un club qui doit être en Ligue 1. Les voir à la vingtième place est un peu difficile. J’espère qu’ils vont se battre pour sauver leur place dans l’élite. Mon cœur sera partagé mais aujourd’hui je représente le Stade Rennais et je dois faire de mon mieux pour cette équipe. Ce sera un match compliqué à jouer. Que le meilleur gagne ! »
La Bretagne par rapport à la Moselle, est-ce si différent (sourire) ?
D. S. : « Oui, c’est différent. Ici, il pleut presque tout le temps (rires). Ça me rappelle un peu l’Angleterre au niveau du temps. Après, les deux clubs se ressemblent sur le côté familial. Tout le monde se connaît, échange… »
Entre-temps, vous avez passé trois saisons et demie en Angleterre. Que retenez-vous de cette expérience en Premier League ?
D. S. : « Magnifique ! Je ne changerai rien mis à part les deux opérations, du dos et de la cuisse, que j’ai subies. Ce passage en Angleterre a permis de me prouver à moi-même et aussi aux observateurs que j’avais la capacité d’évoluer à ce niveau. Je suis content et fier. »
A choisir, quel serait le meilleur souvenir de vos années messines ?
D. S. : « Tout le monde le sait, ce sont évidemment les deux montées successives. Les moments que nous avons vécus en National me rappellent au quotidien qu’il faut toujours se remettre en question et travailler plus. Faire en sorte que le club remonte en Ligue 2 puis en Ligue 1, ça m’a vraiment marqué. J’en parle souvent et je n’oublierais jamais ces moments-là. Après mon départ, ça m’a fait plaisir de voir des joueurs comme Yeni Ngbakoto, Bouna Sarr, Gaëtan Bussmann ou encore Romain Métanire pouvoir jouer dans l’élite avec Metz. »
En arrivant à Rennes, vous avez retrouvé un certain Ismaïla Sarr, lui aussi passé par Génération Foot et le FC Metz.
D. S. : « Isma, c’est mon petit frère ! On discute ensemble de nos années messines, des résultats du club et du match à venir samedi. On en a parlé aussi avec Fallou (Diagne) en sélection. Avec Isma, on sait ce que le club de Metz nous a apporté. Quand nous étions au Sénégal, c’est l’équipe qui nous a fait confiance et qui nous a permis d’être les personnes que nous sommes aujourd’hui. On sera toujours reconnaissants envers le FC Metz. D’autant plus pour moi que ma première fille est née à Metz et que j’y ai aussi acheté une maison. »
Génération Foot à la possibilité de se qualifier pour la phase de poules de la Coupe CAF. Continuez-vous à suivre leurs performances également ?
D. S. : « Pas tout le temps mais c’est vrai que j’essaye de me tenir au courant des résultats notamment auprès d’Isma. Je ne peux pas oublier Génération Foot car c’est là-bas que tout a commencé. Le partenariat avec le FC Metz est vraiment magnifique, l’Académie aide énormément les jeunes Sénégalais. J’espère que le travail d’Olivier Perrin va aider à ce que les joueurs progressent encore plus rapidement. »
Vous attendiez-vous à une telle progression de Génération Foot ?
D. S. : « Lorsque j’y étais, l’équipe évoluait en troisième division sénégalaise. Aujourd’hui, ils jouent en première division, se battent pour le titre et disposent de beaucoup de jeunes joueurs talentueux. Je le répète, le travail d’Olivier Perrin, notamment, a porté ses fruits. Je leur souhaite de continuer sur ce chemin, de gagner des trophées et de pouvoir défendre nos couleurs en Ligue des Champions CAF. »
En parlant du Sénégal, la sélection nationale commence à avoir un fort accent messin, non ?
D. S. : « On peut même dire que c’est un peu le FC Metz, là-bas (rires). On est cinq joueurs actuellement, si on ajoute Opa (Nguette) ça fait six. Bientôt, ce sera l’équipe nationale de Metz (sourire). C’est toujours un plaisir de revoir des joueurs comme Kalidou (Koulibaly) ou Fallou (Diagne) avec lesquels j’ai passé de bons moments à Metz. Il y a aussi Sadio Mané qui m’avait délivré une passe décisive pour mon premier but en équipe nationale. »