Son arrivée à la présidence
Le 21 juin 1967, Carlo Molinari succède à Paul Mayer à la présidence du FC Metz. A 34 ans, il devient le plus jeune président d'un club de Division 1. Certains joueurs de l'effectif sont alors plus âgés que le natif de Villerupt. Cette jeunesse ne l'empêche pas de se montrer ambitieux lui qui espère alors pérenniser le club dans l'élite pour au moins les dix prochaines années. Lors de sa nomination, il fait déjà étalage de son envie d'être un président protecteur. « Il faut faire vivre le football, demeurer près des hommes, partager leurs espoirs et leurs déceptions, sentir l'équipe en permanence », déclare-t-il à l'époque.
La découverte de l'Europe
Un an après son arrivée, Carlo Molinari a déjà réussi son pari. Le club à la Croix de Lorraine termine à la 6ème place et s'apprête à découvrir la Coupe des Villes de Foire (ex-Ligue Europa). Si les Mosellans ne passent pas l'obstacle Hambourg, cela marque l'entrée du club sur la place européenne. Dès la saison suivante, à la suite d'une admirable troisième place, ils retrouveront l'Europe pour un duel contre le Naples de Dino Zoff. Au total, les Grenats prendront part à onze campagnes européennes.
Un break de quatre ans
A la suite d'une saison 1977-1978 terminée à la douzième place, Carlo Molinari est écarté par le Comité directeur pour six voix contre cinq. Après onze ans de présidence, il est remplacé par Roger Rhor qui, lui-même, laissera sa place à André Dumartin. En son absence, le club passe proche de la relégation et connaît quelques soucis financier. Carlo Molinari est alors rappelé en sauveur au poste de directeur sportif dès le mois de janvier 1982. L'année suivante, alors que le club est toujours dans une situation délicate, il est à nouveau élu comme président.
L'effet Molinari, acte II
De retour à son poste, Carlo Molinari met tout en œuvre pour que le club Grenat retrouve de sa splendeur. Mission réussie dès la première saison avec la victoire en Coupe de France. Au Parc des Princes, les Grenats dominent l'AS Monaco en finale et soulèvent leur premier trophée national.
Quelques mois plus tard, l'exploit sera encore plus grand avec une victoire contre le grand FC Barcelone en Coupe d'Europe. Battus (4-2) à l'aller, les Grenats renversent la vapeur en dominant les Catalans 4-1 au Camp Nou. Sous l'effet de Carlo Molinari, le FC Metz est bel et bien de retour parmi les clubs qui comptent. La suite le confirmera avec la victoire en Coupe de la Ligue en 1986 et un second sacre en coupe de France en 1988.
Si proche du sacre ultime
A la fin des années 90, l'ancien Champion de France de motocross voit son club et ses joueurs lui offrir à nouveau quatre années de gloire. En 1996, les partenaires de Robert Pirès décrochent une nouvelle Coupe de la Ligue aux dépens de l'Olympique Lyonnais au terme des tirs au but. L'année suivante, le club à la Croix de Lorraine réussira son meilleur parcours en Coupe d'Europe ne cédant qu'en huitièmes de finale de la Coupe de l'UEFA face à Newcastle. Mais la saison la plus aboutie sous l'ère Molinari restera sans aucun doute, celle de la fameuse deuxième place en 1998. Les Messins n'étant devancés qu'à la différence de buts par le RC Lens. Peu importe, la fête est belle et le président peut être fier de son club.
Le passage de témoin
Dix ans après cet exercice historique, Carlo Molinari commence à préparer sa succession. A l'été 2008, Bernard Serin devient l'actionnaire majoritaire du club mosellan. Un an plus tard, et après quarante de présidence, il transmet le témoin à Bernard Serin. Mais avant son départ, celui qui a fêté ses 84 ans en février dernier avait pris soin de penser à l'avenir en bouclant notamment le partenariat exclusif avec l'Académie Génération Foot. S'il n'est plus le président du FC Metz depuis huit ans, Carlo Molinari est toujours aussi important au sein du club. Et sa romance qui dure depuis 50 ans avec le club à la Croix de Lorraine semble bien partie pour se prolonger pour encore quelques années.