Quand il ne peut pas se gagner, un derby doit au moins ne pas se perdre. C’est ce qu’ont compris et réussi les Messins, ce vendredi soir dans le cadre de la vingt-cinquième journée de Ligue 2. Menés deux fois au score, ils sont tout autant parvenus à revenir à la marque, en fin de première période d’abord, en toute fin de match ensuite. Que de valeurs, que de courage et de solidarité il a fallu à ces Grenats-là pour ne pas laisser la victoire à leurs voisins !
Car il faut bien le dire, l’AS Nancy-Lorraine tenait ce succès à portée de fusil. Elle l’a presque touché. A l’aise techniquement et capables de mouvements offensifs rapides et tranchants, les hôtes du Stade Marcel-Picot avaient tout en poche pour l’emporter. Un premier but marqué sur corner par Maurice Dalé pour faire sauter le verrou messin (1-0, 21°), un second au retour des vestiaires par Lusamba pour reprendre l’avantage (2-1, 47°) et quelques grosses opportunités avant, pendant et après pour couronner le tout.
Insuffisant pour battre des Messins au cœur gros comme ça. Ces derniers, un peu trop timides durant le premier acte, avaient tout de même réussi à ne pas rentrer au vestiaire le ventre vide. L’égalisation de Christian Bekamenga (ou de Lenglet contre son camp, choisira qui voudra) sur un corner de Candéias et une remise de Palomino avait permis de maintenir les compteurs à égalité (1-1, 38°). Juste avant, les frappes de Krivets (28°) et de Mandjeck (35°) avaient déjà rappelé aux supporters nancéiens que l’affaire n’était pas encore dans le sac. En face, c’est un grand David Oberhauser qui avait limité les dégâts : une première parade magnifique sur une frappe de Pedretti (9°), un arrêt dans les pieds de Dalé (14°), un dégagement du poing devant Cetout (15°), et surtout un arrêt capital sur une tentative de dribble de Lusamba en pleine surface qui aurait pu faire très mal (36°).
On aurait pu croire que ces efforts seraient réduits à néant avec le deuxième but des joueurs de Pablo Correa, et la maîtrise qu’ils semblaient avoir sur les débats après la pause. La deuxième période fut un récital des Nancéiens, sauf que ces derniers ont tout raté à la finition. Il leur a manqué ce qui fait toujours la différence entre une grosse occasion et un but. C’est ce qui expliqua que dans les cinq dernières minutes, après avoir manqué l’opportunité de prendre le large (Robic, 58°, Puyo, 65°, Robic, 72°, la palme revenant au loupé de Dalé quasiment sur sa ligne, 74°, Dalé encore 78° et 84°), les Locaux commencèrent à donner quelques billes aux Visiteurs.
Ces derniers eurent le méritent de ne jamais se décourager et d’y croire jusqu’au bout. C’est d’ailleurs du bout que vint la lumière. Dans les arrêts de jeu, une déviation en pleine surface de Bekamenga trouva Ngbakoto qui glissa magnifiquement le cuir dans la profondeur pour un Romain Métanire lancé côté droit et qui ne se posa aucune question : de l’intérieur du pied, il envoya valdinguer le ballon dans le petit filet opposé (2-2, 90°+1). Ou comment refroidir d’un coup, d’un seul, dix-neuf mille spectateurs meurthe-et-mosellans !
En termes de confiance, ce résultat donnera certainement un nouveau bon coup de booster aux Grenats. En termes de classement, toutefois, il ne permet au FC Metz que de limiter la casse : vainqueur à Sochaux, le Red Star lui colle au train et revient à une unité du podium. Bon, un soir de derby sauvé, on ne va pas faire la fine bouche, quand même !