La douche qui s’est abattue sur Saint-Symphorien au coup d’envoi de ce match entre le FC Metz et l’US Créteil, ce vendredi soir, a failli s’avérer glaçante bien plus que verglaçante. Alors qu’ils devaient impérativement s’imposer à domicile, cinq jours après leur défaite à Valenciennes, les Grenats étaient en effet bel et bien menés au score à la pause, sur leur terrain glissant.
Le pourquoi du comment ? Un but gag. Sur une passe en retrait mal appuyée, Thomas Didillon devait s’arracher pour dégager le ballon mais ce dernier rebondissait sur Andriatsima et atterrissait avec douceur dans les filets du malheureux portier (0-1, 39°). Gag, mais pas vraiment marrant. D’autant que jusqu’ici, il n’y avait rien à redire sur la domination locale ; mêmes les occasions avaient choisi le camp des Lorrains. Une d’entre elles, surtout, aurait déjà dû faire bouger le tableau d’affichage : quand Yeni Ngbakoto, parfaitement décalé en pleine course par Christian Bekamenga, frappait au but alors que Kerboriou était battu, tout le monde avait ainsi cru à l’ouverture du score. Sauf que le ballon avait décidé de filer à côté (34°). Flûte alors.
Flûte et zut, donc. Aucune tentative messine n’avait transpercé les filets, et ce n’était pas faute d’essayer. Il n’y avait rien à faire, et toujours les poings de Kerboriou, le gardien cristolien, ou un pied de l’un de ses coéquipiers, quelque part dans la surface de réparation, pour dévier un ballon frappé par l’un des hommes de Philippe Hinschberger. Ce fut tantôt Reis (2°), tantôt Candéias (2°, 27°), tantôt Sassi (14°, 29°), tantôt l’inévitable Ngbakoto (19°, 34°, 40°) ou encore celui qui étrennait ses nouvelles couleurs, Bekamenga (37°) : peu importait l’identité du frappeur, le sort du tir était le même. Vain.
Finalement, ce satané but, quelques minutes avant la pause, eut l’effet revigorant de secouer le cocotier quelque peu gelé des Messins. Leur retour sur le carré vert après la pause réglementaire fut tonitruant. Sergei Krivets, entré en jeu pour la seconde période en lieu et place de Samy Kehli, montra l’étendue de ses talents et de son envie. Après un centre en retrait pour Sassi qui manquait sa reprise (48°) et une frappe en pleine surface contrée in extremis (49°), le Biélorusse marquait un but mais était signalé hors-jeu (53°). Heureusement, la récompense arrivait un petit poil plus tard : au terme d’une action surréaliste qui vit les Franciliens repousser plusieurs tentatives messines en pleine surface, dont un sauvetage sur la ligne, le sauveur du jour faisait jouer sa puissance, surgissait au milieu de la nuit et catapultait le ballon dans le but. Christian Bekamenga s’était trouvé une maison (1-1, 53°).
Il allait ensuite se trouver une famille. Dix minutes avant la fin du match, alors que les Grenats maîtrisaient la rencontre et le jeu de long en large, et de haut en bas, l’ancien Lavallois reprenait parfaitement du plat du pied, au point de penalty, un magnifique centre de Yeni Ngbakoto qui venait lui-même de réaliser une chevauchée magique dans son couloir gauche (2-1, 79°). Les superlatifs sont à la hauteur du bonheur qui s’empara alors des travées de Saint-Symphorien.
Plus rien n’allait l’altérer jusqu’au coup de sifflet final. Ni en Moselle, ni ailleurs. Car, en attendant les cinq autres matches de la journée, dont un important Clermont – Le Havre ce lundi, le FC Metz est enfin remonté sur le podium de ce championnat de Ligue 2, grâce à cette victoire enthousiasmante. Pas besoin d’en dire plus !