Vous avez rejoint l’Afrique depuis le début du mois de janvier. Comment allez-vous ?
Cheick Doukoure : « Tout vas super bien, le moral est beau fixe au sein de la sélection ivoirienne. Nous allons disputer notre 1/2 finale de la Coupe d’Afrique des Nations face à la République Démocratique du Congo et nous avons vraiment à cœur d’aller au bout de cette compétition. »
Vous vous êtes qualifiés pour les 1/2 finales en éliminant l’Algérie d’Ahmed Kashi (3-1).
C. D. : « Cela m’a fait plaisir de pouvoir l’affronter, c’est une personne que j’aime beaucoup et nous sommes très proches. Nous étions dans le même hôtel donc on s’est vu pratiquement tous les jours pendant la compétition. C’était un beau clin d’œil, surtout que j’ai pu retrouver également Christian Gourcuff, mon ancien coach à Lorient désormais sélectionneur de l’Algérie. Cette équipe faisait partie des favorites de la compétition et finalement, grâce à notre sérieux et notre application, nous avons réussi à l'éliminer en 1/4 de finale. Pour autant, cela ne nous garantit pas une place en finale.»
Disputer la finale de la CAN était-il l’objectif de la Côte d’Ivoire au coup d’envoi de la compétition ?
C. D. : « Pour tout dire, il n’y avait pas vraiment d’objectif. Ces dernières années, la Côte d’Ivoire a souvent fait partie des favoris mais a connu plusieurs échecs. Du coup, on s’est dit que la meilleure chose à faire était cette année de se mettre dans la peau de l’outsider et d’aborder cette compétition avec humilité et avec le moins de pression possible. Il ne faut pas oublier que se qualifier pour la CAN 2015 n’a pas été chose facile pour la Côte d’Ivoire. »
Et une fois à la CAN, votre groupe a été particulièrement serré…
C. D. : « Oui c’est vrai, le groupe D a été très disputé. De grands joueurs comme Didier Drogba ne sont plus là en sélection donc c’est plus compliqué aujourd’hui pour la Côte d’Ivoire. Il y a peut-être moins de talent individuel. Nous savions que nous avions de la qualité tout de même mais on ne l’exploitait pas suffisamment car les efforts étaient fait plutôt individuellement et pas au service d’un collectif. Nous avons eu une vraie prise de conscience et désormais nous faisons les efforts et les sacrifices ensemble. J’espère que cela portera ses fruits jusqu’au bout de la compétition. »
D’ailleurs, dans votre groupe deux équipes ont dû être départagées au tirage au sort, le Mali et la Guinée.
C. D. : « C’est très cruel de départager deux équipes comme cela. Le principe du football, et du sport plus généralement, est d’être maître de son destin or ce n’est pas le cas avec cette règle. Je pense qu’il faudra sans doute trouver une solution plus adaptée à l’avenir car c’est difficile d’imaginer que cette règle perdure. »
Comment s’est passée votre intégration au sein de la sélection ivoirienne que vous découvrez depuis cette saison ?
C. D. : « La vie de groupe se passe vraiment très bien, il y a une bonne entente au sein de l’équipe. Les joueurs avec plus d’expérience encadrent la nouvelle génération et veillent à ce que les plus jeunes ne s’égarent pas. D’une manière générale, il y a beaucoup de communication entre nous, avec des réunions parfois pour mettre les choses à plat. Pour ma part, je m’entends par exemple très bien avec le capitaine Yaya Touré, entres autres, mais aussi avec les jeunes déjà habitués à la sélection qui m’ont mis dans le bain rapidement. Je me sens très bien dans ce groupe où l’on partage tous des valeurs communes. »
Quel regard portez-vous sur vos prestations à la CAN ?
C. D. : « Je suis plutôt satisfait. Nous avons effectué un stage avant la compétition à Abou Dhabi et je pense avoir fait une bonne préparation. Je suis d’ailleurs entré en jeu lors des deux matches amicaux que nous avons disputé, contre le Nigéria et contre la Suède. J’ai de très bons rapports avec l’entraîneur adjoint qui me met en confiance. J’ai participé pour le moment à deux matches de poule sur trois et j’ai également participé au match contre l’Algérie en entrant en jeu à chaque fois. D’une manière générale j’essaie de mettre en pratique ce que me demande le coach et je pense que cela se passe bien. »
Sur le plan personnel, la CAN était-elle un de vos objectifs en début de saison ?
C. D. : « C’était un rêve de pouvoir y participer mais pas un objectif que je m’étais fixé. Je voulais avant tout m’imposer en club parmi les joueurs titulaires. Finalement cela m’est tombé dessus comme on dit et je pense que c’est un plus pour ma progression. »
Pour finir, que pensez-vous du parcours du FC Metz en votre absence ?
C. D. : « La CAN est tombée au mauvais moment car l’équipe avait besoin de tout le monde mais cela fait partie aussi de la vie du football. La situation actuelle est difficile. Dans le contenu proposé par mes coéquipiers, je ne vois pas une équipe qui lâche prise mais bien une équipe qui fait les efforts pour s’en sortir. Malheureusement, nous manquons cruellement de réussite. Il faut concrétiser le travail effectué au quotidien, je suis certain que cela va venir et que les efforts payeront. »