Ce ne sera pas encore pour cette fois. Les Messins ont pris la mauvaise habitude cette saison d'être particulièrement décevants à l'extérieur, hormis un nul inaugural à Lille, une victoire obtenue à Guingamp en septembre et une défaite avec les honneurs au Vélodrome la semaine passée. Albert Cartier avait espéré que ce déplacement à Lorient, face à un concurrent direct pour le maintien et sept jours seulement après avoir montré de belles choses face au leader du championnat, puisse constituer un déclic pour ses joueurs. Mais ce match important, ses joueurs l'ont perdu.
Cela commence à faire un peu, ou beaucoup. Beaucoup de défaites loin de Saint-Symphorien, la huitième en dix matches ; beaucoup de rencontres mal entamées, puisque ce samedi soir à Lorient, les Grenats ont craqué dès le premier quart d'heure ; beaucoup de buts encaissés en déplacement, dix-huit depuis le début de la saison. Et peu, d'un autre côté : peu de points glanés hors de Lorraine, quatre seulement ; peu de buts marqués sur d'autres pelouses, trois pour être exact ; et peu, enfin, d'unités d'avance sur la zone de relégation qui se rapproche à vitesse grand V dans le rétroviseur messin, deux tout juste avant les matches programmés dimanche.
Certes, le technicien vosgien le rappellera et il aura raison, le FC Metz reste (un tout petit peu) en avance sur son tableau de marche et sur l'objectif qui est le sien : rien de moins, rien de plus non plus, que le maintien en Ligue 1.
Mais c'est autant le contenu de la prestation fournie par les hommes d'Albert Cartier que leur situation comptable qui commencent à soulever quelques inquiétudes. Mises à part une dizaine de minutes à l'entame de la seconde période, durant lesquelles ils sont parvenus à réduire la marque, ils ont laissé leurs adversaires les dominer dans un bon nombre de secteurs et notamment les duels aériens, la technique, le pressing, l'enchaînement des passes. Auteurs d'une première période complètement ratée, les Messins n'ont pas pu rattraper le coup après la pause.
A la mi-temps, ainsi, la messe était déjà dite et les carottes déjà carbonisées. Il n'avait fallu en effet que treize minutes aux Lorientais pour débloquer le match. Une magnifique transversale pour renverser le jeu, un superbe centre de Guerreiro pour porter le danger, et une reprise d'Ayew au premier poteau devant M'Fa pour ouvrir la marque : le scénario de ce premier but était parfait (1-0, 13°). Trois minutes plus tard, les Bretons touchaient la barre transversale par l'intermédiaire de Benjamin Jeannot (16°) ; un quart d'heure plus tard, ils doublaient la mise, cette fois sur un corner astucieusement négocié avec une remise en retrait pour Guerreiro, dont la frappe en pleine course ne laissait aucune chance à un Anthony M'Fa masqué (2-0, 36°). Enfin, juste avant la mi-temps, Jeannot profitait d'une perte de balle messine aux trente-cinq mètres pour récupérer un excellent ballon et filer au but tromper le portier grenat (3-0, 45°).
Paradoxalement, la deuxième période commençait de la plus belle des manières pour les Lorrains. Comme à Marseille une semaine plus tôt, ils se donnaient le droit d'espérer en inscrivant un but dès l'entame de la seconde mi-temps. Cette fois-ci, c'est Yeni Ngbakoto qui se chargeait de marquer en reprenant, lancé, un bon centre en retrait de Gaëtan Bussmann (3-1, 47°). Las, ces prémices auguraient une suite qui ne fut pas à la hauteur des espérances messines.
Malgré une volonté plus incisive et des intentions plus louables après la pause réglementaire, les Visiteurs ne parvinrent jamais à inquiéter sérieusement des Lorientais qui continuaient à multiplier les offensives. Ce fut même Anthony M'Fa qui permit aux siens de ne pas repartir avec une valise plus lourde encore, en dégainant quatre parades décisives sur quatre tentatives de Jordan Ayew (55°, 57°, 69°, 70). Yeni Ngbakoto eut bien deux opportunités de réduire encore le score, mais il fut devancé par Lecomte sur le centre de Malouda (68°) et sa tête n'était pas cadrée sur son corner (90°). Les statistiques de la rencontre, de toute façon, ne pourront que légitimer le score final puisqu'elles décomptent vingt tirs lorientais contre neuf messins, dont huit tirs cadrés à trois.
Ce samedi soir, le FC Metz se trouve à une inconfortable quinzième place, avec seulement deux points d'avance sur le premier relégable, Bastia, et alors que deux équipes classées derrière lui joueront dimanche (Guingamp, Lille) et que deux autres ont un match en retard de la quatorzième journée à disputer (Lille, Evian). Il est impératif que les Grenats commencent à reprendre du poil de la bête dès avant la trêve. Après la Coupe de la Ligue mardi, ils auront l'opportunité de reprendre de l'air s'ils battent l'AS Monaco, en visite à Saint-Symphorien samedi prochain. Pas sûr, néanmoins, que le Rocher se laisse facilement avaler...