C’était un défi immense à relever. Combler un retard de huit points en trois matches s’avérait compliqué, mais ce n’était pas impossible. Cela l’est devenu au soir de cette trente-sixième journée de Ligue 1. Rattrapés par une fébrilité qu’ils avaient réussi à chasser de leurs prestations ces dernières semaines, les Messins se sont inclinés largement sur leur propre pelouse face au FC Lorient. Ils ont semblé tétanisés par l’enjeu et paralysés par l’ouverture du score prématurée de leurs adversaires.
Leur allant offensif n’aura donc pas suffi à les sauver, cette fois non plus. Enthousiastes dès le début de la partie, les joueurs d’Albert Cartier se sont créé d’emblée quelques occasions avant de céder dès la onzième minute de jeu, sur un corner qui se terminait en cacophonie générale dans la surface. Au milieu du brouhaha, Mehdi Mostefa a surgi pour ouvrir le score à bout portant (0-1, 11°). A peine une demi-heure et plusieurs tentatives messines plus tard, c’est N’Dong qui trouvait magistralement Philippoteaux en pleine surface. Le milieu breton crucifiait à son tour Anthony M’Fa d’un ballon piqué (0-2, 35°).
Sans mauvais jeu de mot, la messe était dite. Entretemps, le gardien du FC Metz avait empêché les siens de couler dans les grandes largeurs en sortant trois parades décisives rien qu’en première période, face à Ayew (9°), Guerreiro (17°) et Philippoteaux (36°). Il ne put rien sur la tête puissante de Lamine Kone au retour de la pause, sur un corner bien ajusté au point de penalty (0-3, 55°).
C’est ainsi que le match de la dernière chance a tourné au véritable supplice pour les hôtes de ce soir. Projetant leurs efforts vers l’avant pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être, les Grenats butaient tantôt sur le gardien lorientais (Sarr, 8°, Ben Youssef, 20°, Maïga, 25° et 56°, Kashi, 66°), tantôt sur l’étroitesse du cadre qu’ils n’accrochaient pas (Métanire, 11°, Ben Youssef, 16° et 36°, Maïga, 33° et 73°, Malouda, 70°). Et laissaient en passant de grands boulevards à l’attaque bretonne, qui ne noyait néanmoins pas le FC Metz sous des vagues d’occasions franches. Mais, profitant des espaces qui leur étaient offerts, les Lorientais ont faire boire à leurs adversaires le calice jusqu’à la lie. En toute fin de match, Jordan Ayew inscrivait le quatrième but des siens (0-4, 86°).
Paralysés par l’enjeu et assommés par l’ampleur du score en leur défaveur, les hommes au maillot à la Croix de Lorraine n’ont pourtant jamais coupé leurs efforts. On ne pourra pas leur reprocher de ne pas avoir mouillé le maillot, ni d’avoir jeté leurs dernières forces dans une bataille perdue dès l’heure de jeu. Malheureusement, cela ne suffira pas au moment de faire les comptes et de lire le classement, pour consoler les supporters de ce club qui retrouvera donc la Ligue 2 la saison prochaine. Cette fois, c’est sûr.