Metz - Clermont, je réserve ma place

« Ne pas perdre de vue nos valeurs »

Arrivé au club grenat en août, Nicolas Fauvergue s’est imposé comme une pièce maîtresse de l’effectif messin. L’attaquant d’expérience revient sur ses trois premiers mois au sein du FC Metz, la première place de Ligue 2 et son avenir.
Partager cet article :

Vous avez signé au FC Metz au lendemain de la première journée de championnat. Comment s’est passé votre intégration dans l’équipe ? 

Nicolas Fauvergue : « Parfaitement. Je connaissais les plus anciens de l’équipe pour avoir joué contre eux à plusieurs reprises. J’ai notamment évolué avec Kévin Lejeune en Equipe de France Espoirs, nous avons même remporté le Tournoi de Toulon ensemble en 2005. Cela m’a facilité les choses. En ce qui concerne le staff technique, il m’a fallu un mois d’adaptation car les méthodes de travail étaient différentes de ce que j’avais pu connaître auparavant. Je n’étais pas habitué à avoir des entraînements d’une telle intensité et c’est la première fois que l’on m’a demandé de réaliser autant de travail défensif. Il m’a fallu du temps pour comprendre cela, l’accepter et le mettre en pratique mais maintenant tout vas pour le mieux. »

A votre arrivée, vous aviez un temps de jeu réduit car vous manquiez de compétition. Comment avez-vous vécu cette période ?

N. F. : «  C’est vrai que je ne joue pas tous les matches en entier mais comme le dit le coach, à juste titre, il vaut mieux jouer soixante minutes à 100% que quatre-vingt-dix à 60%. Evidemment, mon but est de jouer quatre-vingt-cinq ou quatre-vingt-dix minutes à 100%, la question ne se pose pas, mais après avoir vécu une saison blanche à Reims plus ma préparation physique tronquée, je prends tout ce que je peux. J’effectue tout le travail nécessaire pour parvenir à jouer ces quatre-vingt-dix minutes car évidemment, encore maintenant, je ne suis jamais content de quitter la pelouse. Mais très vite, le sentiment du devoir accompli prend le dessus sur la frustration. »

Quel regard portez-vous sur votre début de saison ?  

N. F. : « Ce n’est pas évident de faire son autocritique mais je dirais qu’il y a des choses que je fais bien, d’autres moins. Au niveau de l’efficacité et de mes statistiques, il est évident que je dois beaucoup mieux faire, mais en ce qui concerne le contenu de mes prestations, je pense que ce n’est pas mal. En tout cas, mon objectif en venant à Metz était de reprendre du plaisir en jouant au football, ce que j’avais perdu la saison dernière, et de vivre une belle saison. Pour l’instant, c’est le cas et c’est très important pour moi. »

Vous évoluez aux côté de Diafra Sakho en attaque. Que connaissiez-vous de lui avant de venir à Metz ?

N. F. : « Rien du tout, je ne le connaissais pas. J’étais dans les tribunes de Saint-Symphorien pour le premier match face à Laval et je l’ai trouvé impressionnant et très intéressant. Aujourd’hui, je pense que c’est tout simplement le meilleur attaquant du Championnat de Ligue 2. »

Diriez-vous que vous êtes complémentaires tous les deux ?

N. F. : « Notre entente sur le terrain se passe de mieux en mieux, de toute façon notre binôme ne peut que s’améliorer. Lors de notre dernier match à Istres, j’ai failli marquer sur une passe de Diafra Sakho et inversement. On se trouve de plus en plus facilement sur le terrain et cela devient de plus en plus intéressant de jouer côte-à-côte. »

Sans vous, la moyenne d’âge de tous les attaquants du club est inférieure à 22 ans. Du coup, avez-vous un rôle de mentor auprès d’eux ?

N. F. : « Pour l’instant, je n’ai pas besoin de faire cela. Ils sont tous impliqués, investis et font bien leur boulot. Je n’ai pas l’impression de devoir tenir ce rôle. Evidemment, si besoin, je serais là pour eux et je remplirais ma mission de doyen. En attendant, José Jeunechamps  encadre parfaitement les joueurs à ce poste, et puis, il a un œil intéressant sur cette fonction au sein de l’équipe.  »

Promu de National, le FC Metz réalise un retour en Ligue 2 époustouflant. Qu’est ce qui peut stopper les Grenats aujourd’hui ?

N. F. : « Si nous venions à manquer d’humilité, cela nous perdrait. Nous ne devons surtout pas commencer à préparer nos matches en pensant que nous allons les survoler et faire moins d’efforts. Cela peut arriver à n’importe quel joueur de l’équipe, même inconsciemment. Cela m’est arrivé lorsque j’évoluais à Lille, alors je vais veiller à ce que cela ne se produise pas dans notre vestiaire. La phase hivernale va sans doute nous poser quelques difficultés et il serait vraiment dommage de passer à travers cette période car nous savons qu’elle est très importante dans une saison. »

Vu de l’extérieur, il se dégage une vraie dynamique de groupe depuis la descente en National. Confirmez-vous cette impression ?

N. F. : « Evidemment ! Il y a un vrai groupe au FC Metz, au sein de l’équipe mais également dans les bureaux. On sent une réelle osmose, et pour avoir connu plusieurs clubs dans ma carrière, je peux dire que c’est très rare. Il y a une vraie relation avec les supporters et c’est important, c’est quelque chose que  l’on devrait pouvoir observer dans tous les clubs. Je suis très agréablement surpris de voir cela et heureux de pouvoir y participer. »

Que représente cette place de Leader de Ligue 2 pour le groupe à ce stade de la compétition ?

N. F. : « Pour moi, rien du tout. Certes, c’est une belle récompense du travail réalisé mais la vérité du mois de novembre n’est pas celle du mois de mai. Je pense que l’ensemble du groupe partage cette vision des choses aujourd’hui. De toute façon, Albert Cartier nous remet les pieds sur terre après chaque match et comme il nous le rappelle souvent, nous ne devons pas perdre de vue nos valeurs : le travail, la simplicité et l’humilité. Evidemment, si nous pouvons garder cette place et la préserver nous n’allons pas nous en priver ! »

Samedi, le FC Metz va disputer un nouveau match contre une équipe du haut de tableau, Dijon. Quelques mots sur adversaire ?

N. F. : « Nous n’avons pas encore eu de séance vidéo sur l’adversaire, nous avons uniquement travaillé l’aspect tactique du match. Mais connaître des joueurs ou les forces de l’adversaire m’importe peu car quelque part, le seul danger c’est nous même. Nous avons prouvé depuis le début de la saison que nous pouvions rivaliser avec les équipes en forme et avec celles du bas de tableau donc nous devons nous focaliser sur nous et nos forces. »

Le staff a-t-il déjà donné quelques consignes pour le match ?

N. F. : «  Oui, nous avons reçu des consignes mais je ne les dévoilerai pas. Tout ce que je peux dire c’est que nous jouons chaque match pour le gagner. »

Vous avez effectué la majorité de votre carrière en Ligue 1 à ce jour, que pensez-vous du niveau du Championnat de Ligue 2, parfois qualifié de Ligue 1 bis ?

N. F. : « Effectivement, je pense qu’un tiers des équipes présentent dans ce championnat ont les qualités pour évoluer en Ligue 1 mais il ne faut pas oublier que le niveau de la Ligue 1 s’améliore lui aussi avec des clubs comme Paris ou Monaco qui attirent aujourd’hui de grands entraîneurs et des joueurs talentueux. »

Vous êtes prêté au FC Metz pour la saison par le Stade de Reims. Pourriez-vous envisager de prolonger l’aventure en Moselle cet été ?

N. F. : « C’est mon souhait le plus profond ! Si l’occasion se présente en fin de saison, je ne réfléchirais pas à deux fois, même si le FC Metz doit passer les prochaines saisons en Ligue 2, cela ne me dérange pas. Je me sens bien ici et c’est particulièrement stimulant pour exercer le métier de footballeur. Ce n’était pas le cas l’année dernière et cela s’est fortement ressenti dans mes prestations. »

Certains clubs historiques du football français connaissent des difficultés économiques, notamment Sedan où vous avez joué pendant deux saisons. Qu’est ce que cela vous inspire ?

N. F. : « C’est très triste pour le football de voir de grands clubs, avec en plus de belles infrastructures, recommencer au niveau amateur. Quand je pense à Grenoble, Strasbourg, Sedan et même Le Mans qui a un superbe stade, je me dis que c’est vraiment une catastrophe pour le football. »

A 29 ans, vous avez déjà eu une carrière bien remplie. Pouvez-vous nous livrer votre meilleur et votre pire souvenir dans le monde du football pour clôturer cette interview?

N. F. : « C’est difficile de choisir un seul moment heureux car j’en ai vécu beaucoup. J’en citerais trois : mon premier but en Ligue 1 avec le LOSC face au RC Lens, la qualification pour les 8èmes de finale de la Ligue des Champions à San Siro face au Milan AC et puis mes sélections en Equipe de France Espoirs avec René Girard. Mon pire souvenir est lorsque j’ai perdu connaissance pendant quarante-cinq minutes à Istres, il y a trois ans, alors que j’évoluais à Sedan. Florian Lejeune m’a volontairement porté un coup à la tête alors que j’étais au sol. Heureusement, je n’ai pas de séquelles aujourd’hui mais je garde toujours en travers de la gorge cet épisode car je n’ai jamais reçu la moindre excuse de la part du joueur. »

A lire également

09aoû2024

Album photos

L'entraînement du jour en images
Lire la suite

Billetterie

Dans le cadre de sa préparation estivale, le FC Metz affrontera l'Amiens SC. Le coup d’envoi de cette rencontre amicale sera donné le samedi 10 août...
Lire la suite