On promet souvent le temps du renouveau et parfois, pas toujours, le renouveau arrive vraiment. A voir ou plutôt à entendre l’ambiance qui régnait dans le Stade Saint-Symphorien ce mardi soir à l’issue de la victoire des Grenats sur le fil face à Sedan, on se dit que le renouveau messin est bel et bien en marche. Car au moment de regagner leurs vestiaires, quelques secondes seulement après avoir inscrit le troisième but victorieux et libérateur, les Messins ont vécu un véritable moment de communion avec leur public. Cela faisait un petit bout de temps qu’on n’avait ressenti pareille électricité, pareille émotion et pareil partage dans l’antre des Grenats. Et que c’était beau, que c’était étourdissant !
Ces moments-là, les joueurs d’Albert Cartier les ont bien mérités. D’abord, ils ont respecté à la lettre les consignes de leur entraîneur, qui leur suggérait la veille en conférence de presse d’exercer d’entrée de jeu un pressing très haut sur leur adversaire pour l’empêcher de développer son jeu. Ce fut chose faite.
Un premier corner obtenu au bout de deux minutes de jeu en première mi-temps posait le ton ; une demi-douzaine d’occasions procurées en un peu plus d’un quart d’heure confirmait les bonnes intentions messines ; un but à la demi-heure de jeu finit de convaincre les supporters de Saint-Symphorien que cette équipe-là en a vraiment dans le cœur, et sous les crampons. Après plusieurs tentatives de Keita (4°, 13°), Bussmann (15°) ou Sarr (17°), c’est encore une fois Yéni NGbakoto qui trouva le déclic. Suite à une récupération de balle de Romain Métanire sur la droite, le milieu de terrain portant le numéro 23 trompait le portier ardennais qui venait de relâcher une frappe de Bouna Sarr (1-0, 34°), inscrivant son deuxième but en deux matches.
Paradoxalement, cette ouverture du score déclencha le réveil des Sangliers, qu’on n’avait quasiment pas vus jusque-là. Ah si, tout de même, lorsque le tir de Le Bihan avait fracassé le poteau du but de Carrasso quelques minutes auparavant (27°). On avait alors senti qu’il ne faudrait pas forcément une multitude d’opportunités aux Sedanais pour mettre le ballon au fond des filets. Cela se confirma un peu plus tard. Sur une passe contrée, Makhedjouf héritait d’un bon ballon dans l’axe et filait ajuster tranquillement le gardien de but messin (1-1, 41°).
C’était déjà difficile à avaler, tant la maîtrise avait été grenat jusqu’ici, mais c’en devint étouffant quand les joueurs de Laurent Guyot eurent le mauvais goût d’enfoncer le clou. Un penalty sévère accordé par Olivier Husset pour une faute de Métanire sur Court permettait au capitaine sedanais, Diallo, de donner l’avantage aux siens, à quelques secondes de la mi-temps. Si les Rouges et Verts avaient su que l’histoire allait se répéter en leur défaveur en seconde période, sûr qu’ils n’auraient pas regagné les vestiaires avec autant de soulagement.
Car passée la pause, les Messins revenaient sur la pelouse avec autant d’enthousiasme, sinon plus encore ! Des corners à foison ne leur permirent toutefois pas de concrétiser leur outrageuse domination. Mais à chaque fois, il manquait quelques centimètres, au but de Perraud ou aux cheveux des attaquants lorrains, pour que ce satané ballon fasse trembler la toile. Pourtant, c’est écrit, il semble que rien ne puisse arriver à ces Grenats-là. D’abord, Bussmann remit proprement les compteurs à égalité – au moment même où on commençait à se laisser gagner par la frustration et qu’on en venait à croire à une élimination faute de réalisme offensif – d’une puissante frappe devant le but peut-être contrée par un Sedanais mais qui ne dut rien à personne (2-2, 74°).
Ensuite, ce furent de nombreux appels lancés par un duo d’attaque Sakho – Keita qui ne paraît jamais connaître la fatigue, toujours débordant de hargne et d’envie, des coups-francs qui faillirent faire mouche (83°, 88°). Ensuite, ce fut surtout ce but d’anthologie. Parce qu’inscrit à l’heure où on ne l’attendait plus, et parce que conclusion logique et tellement méritée de la force de caractère incomparable de ces jeunes gaillards. Diafra Sakho fut l’homme qui souleva tout un peuple derrière lui lorsqu’il transperça le portier sedanais à bout portant, reprenant de volée un ballon venu de la droite.
Incontestablement, ces garçons-là ont toutes les qualités pour tenter de mener à bien l’objectif fixé de remonter en Ligue 2. Mais incontestablement, ces garçons-là ont aussi et surtout un petit quelque chose en plus.
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