A vingt-sept ans, Kévin Lejeune n’est déjà plus un perdreau de la veille. Appelé en renfort par les dirigeants messins, il sera l’un des joueurs plus expérimentés du groupe professionnel avec Grégory Proment et Johann Carrasso. Son curriculum vitae, l’un des plus fournis de l’effectif grenat, en témoigne aisément.
Des chiffres et des lettres qui parlent pour lui
Les chiffres, d’abord, sont sans ambigüité : 84 matches de Ligue 1 pour 7 buts marqués, mais aussi 84 matches de Ligue 2 pour 5 buts marqués, le tout en six ans de carrière font de Kévin Lejeune un membre aguerri parmi les joueurs d’Albert Cartier, dont peu ont une saison complète de Ligue 2 dans les pattes.
Les noms, ensuite, parlent d’eux-mêmes. Un en particulier : celui de l’AJ Auxerre. C’est là que Kévin Lejeune a été formé et c’est sous ce maillot qu’il a évolué durant la majeure partie de son encore jeune carrière. Quatre années passées avec l’équipe professionnelle, du temps où l’Abbé Deschamps recevait encore les équipes de l’élite, avaient alors fait de lui l’un des grands espoirs du football français. Depuis, il ne s’est pas perdu en route mais a connu plus de difficultés. Il a rejoint le FC Nantes pour six mois en 2010 avant de s’engager avec le Tours FC, celui de Julien Cardy, avec lequel il termina la saison dernière à une belle sixième place de Ligue 2. Et deux saisons pleines au compteur.
Après l’heure, ce n’est plus l’heure
Milieu offensif et gaucher de qualité, Kévin Lejeune a déjà une carrière bien remplie mais a vécu cet été une intersaison inhabituelle pour lui. En fin de contrat avec le Tours FC, il a suivi le stage de préparation avec l’UNFP, a disputé plusieurs matches avec les autres « demandeurs d’emploi du football » (participant même à la belle victoire 4-1 contre Reims ou 2-1 contre Troyes). Surtout, il a vécu un été dans l’attente, une posture à laquelle il a mis fin la semaine dernière.
« C’est la date butoir que je m’étais fixée, a-t-il expliqué au cours de la conférence de presse de ce jour. J’avais d’autres sollicitations mais c’est la période qui veut ça : chaque jour, j’avais deux agents qui m’appelaient pour me faire signer au Barça, glisse-t-il en souriant… Le problème c’est que bizarrement ils ne me rappelaient jamais ! Je m’étais donc dit que j’attendrais jusqu’à la mi-août et que je prendrais ma décision à ce moment-là. Plus tard, cela aurait été trop tard car pour me sentir bien, j’ai besoin de m’intégrer au groupe. »
« Il est modeste, le complète Dominique D’Onofrio, car il était en contact avec un club de Ligue 1. Nous sommes très contents qu’il ait choisi le FC Metz. » Le joueur confirmera les sollicitations d’une formation de l’élite, en ayant la courtoisie de ne pas préciser le nom du club.
Deux ans, et ça commence maintenant
Toujours est-il que le challenge que lui propose le club à la Croix de Lorraine arrive pour lui à point nommé et l’intéressé sait ce que pourrait lui apporter l’aventure d’une remontée en Ligue 2, aussi bien à titre individuel que collectif. C’est un défi qui se relève en groupe et ce n’est pas peu dire que cela a l’air de lui plaire. D’ailleurs, il a paraphé un contrat de deux saisons avec le FC Metz, la deuxième étant bien entendu liée au maintien du statut professionnel du club.
Kévin Lejeune est aussi un homme pressé. Il n’est arrivé en Moselle que ce lundi mais devrait déjà rejoindre ses partenaires dès demain pour sa première séance d’entraînement sous la houlette d’Albert Cartier. Il a hâte d’en découdre, apparemment. C’est tant mieux ! Toutefois, ce sera le staff technique qui décidera s’il lui faudra une préparation spécifique pour se mettre au diapason du niveau athlétique de ses coéquipiers ou s’il sera apte rapidement à disputer son premier match de National. Libre de tout engagement depuis la fin de la saison, Kévin Lejeune a en effet continué de s’entraîner cet été, tantôt avec l’UNFP, tantôt avec l’équipe réserve du club tourangeau, mais rien ne vaut un match de compétition officiel pour se remettre dans le bain. « Je ne suis peut-être pas encore à 100 % mais je peux déjà jouer un peu, et je pense qu’avec un peu de rythme d’ici la fin du mois je serai en pleine possession de mes capacités. »
Un pied gauche, et le reste
Ses capacités, ce sont un pied gauche en or, qui lui a permis jusqu’ici d’être l’homme des coups de pied arrêtés des clubs dans lesquels il est passé, mais ce sont aussi comme il le dit lui-même « la vitesse, la puissance, la percussion et la prise de risque. » « Je suis quelqu’un d’assez offensif, précise-t-il, j’aime bien aussi être au carrefour du jeu et toucher beaucoup de ballons… Comme tout footballeur, j’imagine ! »
L’entraîneur messin, lui, confirme : « Nous avions déjà des gauchers dans l’effectif mais dans un rôle plus défensif. Cela nous posait donc quelques fois des problèmes d’équilibre dans l’équipe lorsqu’un coup de pied arrêté se présentait pour un gaucher : demander à Gaëtan Bussmann de le tirer, c’était aussi se priver de son super jeu de tête. L’arrivée de Kévin nous soulage ainsi dans ce domaine, mais aussi dans ce qui est son point fort : la création et la délivrance des centres. »
Posé, souriant, Kévin Lejeune avait l’air vraiment content, lui aussi en ce lundi après-midi, de rejoindre son nouveau club. Il ne sera d’ailleurs peut-être pas le dernier à pousser la porte du siège de l’Ile Saint-Symphorien, cet été. « On ne peut pas dire : stop, c’est bon, on est au complet maintenant, a conclu Albert Cartier. On continue de regarder si des opportunités se présentent, s’il y a un coup à faire. C’est ça le football, il faut toujours rester attentif. » Nous, cela nous va très bien !
La fiche de Kévin LEJEUNE
Né le 22/01/1985 à Cambrai (59)
Poste : Milieu offensif gauche
Nationalité : française
1.81 m - 81 kg
Carrière : Tours FC (2010-2012), FC Nantes (jan. - juin 2010), AJ Auxerre (2006-2010).
Formé à l’AJ Auxerre
Statistiques : 84 matches de Ligue 1, 7 buts ; 84 matches de Ligue 2, 5 buts.
Sa saison 2011-2012 : 37 matches joués (dont 30 en tant que titulaire), 2 537 minutes de jeu, 3 buts marqués, 1 passe décisive.