Ce vendredi soir, les joueurs d’Albert Cartier vont certainement avoir du mal à trouver leur sommeil. Ils seront plus d’un à se passer et à se repasser dans la tête les images de ce match perdu sans avoir été vraiment raté, de ce match qui leur a échappé alors qu’ils étaient en mesure de le maîtriser. Ces images d’occasions manquées, de frappes contrées, de têtes non cadrées, devraient retarder pour plusieurs Grenats d’un bon moment l’heure de retrouver Morphée.
Ce vendredi soir, les joueurs d’Albert Cartier ont en effet perdu face à l’US Créteil, leader incontesté de National, sur un score qui semble sans appel, 2-0. Pourtant, ils ont dominé une bonne partie des débats, et notamment une première période durant laquelle ils ont su montrer un niveau de jeu et d’engagement comme ils l’ont rarement fait depuis le début de la saison. Mais si l’été dernier ils parvenaient à convertir la moindre de leurs occasions, ils ont grandement manqué de cette efficacité-là en ce vendredi hivernal. Ils ont donc fini par plier sous le poids d’un penalty généreux (1-0, 22°), avant de rompre sous celui d’une erreur de concentration (2-0, 55°).
Ce choc au sommet entre le leader quasi-invincible et son dauphin qui avait remporté la manche-aller à Saint-Symphorien en septembre dernier (3-1) s’annonçait alléchant, il a tenu ses promesses. Entreprenants, confiants et sereins, les Messins semblaient disposer ce soir de toute la palette de leurs qualités, celles qui leur avaient permis de réaliser un début de saison en fanfare. La doublette d’attaque formée par Diafra Sakho et Alhassane Keita était parfaitement épaulée par un milieu de terrain dynamique et créatif. Résultat : une foultitude d’opportunités et même d’occasions… sauf que peu d’entre elles eurent le mérite d’être cadrées. Durant les cinq premières minutes, on comptabilisa ainsi quatre corners pour l’équipe lorraine !
On ne pourra d’ailleurs pas vous relater toutes les opportunités qui auraient pu faire basculer la rencontre en faveur de cette dernière. Alhassane Keita fut à la conclusion de nombre d’entre elles (6°, 7°, 14°, 31°, 33°, 43°, 67°), tout comme son compère Diafra Sakho (1°, 9°, 18°, 19°, 26°, 46°, 85°, 88°, 90°), tous deux débordants d’énergie pour tenter de convertir les offrandes millimétrées de leurs coéquipiers du milieu de terrain, Kashi, Ngbakoto et Sarr en tête de liste. Las, il y eut toujours le pied de l’un des défenseurs centraux ou l’imprécision des Grenats pour empêcher ce satané ballon de franchir la ligne de but.
En face, les Cristoliens faisaient également montre de leurs qualités, qui ce soir n’étaient pas les mêmes que celles de leurs adversaires. Eux eurent l’intelligence de laisser passer l’orage messin et de patienter pour saisir leur chance, sans s’affoler ni paniquer sous la déferlante grenat. Car leur temps finit bien par arriver. C’est l’arbitre de la rencontre, Monsieur Desiage, qui leur donna le signal d’alarme en leur accordant un penalty pour une « faute » de Guido Milan sur Bagaliy Dabo en milieu de première période. L’expérimenté Jean-Michel Lesage n’en demandait pas tant pour augmenter son compteur buts (1-0, 22°). Avant cela, rien à signaler. Après cela, si peu. Ou si, une passe en retrait mal ajustée qui permit à Andriatsima d’intercepter le ballon et d’enfoncer le clou, dix minutes après le retour des vestiaires (2-0, 55°).
C’est une leçon de calme et d’efficacité que l’US Créteil a infligée au FC Metz ce soir. Chacun son tour, diront certains observateurs. Certainement pas les Grenats, trop déçus à l’heure de rentrer à la maison pour retenir autre chose que la défaite. Mais au final, le club de la région parisienne démontre également que son avance de quatorze points sur le second est tout sauf un hasard. Et qu’en National comme ailleurs, lorsqu’on a pour objectif la remontée, chaque détail compte et tous seront importants. Une leçon que les joueurs d’Albert Cartier devront mettre en pratique dès samedi prochain, à domicile contre l’ES Uzès Pont du Gard.