Les Messins étaient attendus au tournant lundi dernier, et s'ils n'ont pas fait d'étincelle, ils n'ont pas démérité pour autant. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance. Elimination en Coupe de France, succession de trois matches sans victoire, blessures et suspensions en cascade... bref, le début d'année fut douloureux pour les Grenats. En cette période où la réussite ne daignait pas pointer le bout de son nez, certains pensaient alors que Dominique Bijotat et ses hommes parviendraient difficilement à redresser le navire grenat. Et pourtant, malgré ces difficultés couplées à vingt-trois jours sans compétition officielle, les Grenats se sont remis sur de bons rails en récoltant un précieux point à La Beaujoire.
Certes, les Lorrains n'ont pas décroché les trois points synonymes de victoire à Nantes, mais ils ont obtenu un bon match nul face à une formation nantaise coriace. Mieux, ils ont été les auteurs d'une prestation honorable, offrant un regain d'espoir, car ce soir-là, Dominique Bijotat avait concocté un onze de départ inédit. En composant avec les absences, les nouvelles recrues et quelques changements, on retrouvait alors sur la pelouse : Stéphane Besle, endossant le rôle de patron de la défense, Thierry Steimetz en meneur de jeu, disputant ainsi son premier match dans le circuit professionnel, le jeune Sadio Mané pour sa deuxième titularisation, ainsi qu'Hamadi Ayari, pour la première fois dans le onze de départ grenat cette saison en Ligue 2. Ce vent de nouveauté a visiblement fait du bien aux Messins. Mais maintenant, le plus dur reste à réaliser : confirmer ce regain de forme à Istres.
Cela dit, ce n'est pourtant peut-être pas le même onze de départ qui sera aligné face à Istres vendredi. En effet, à la veille du match, Dominique Bijotat se pose encore quelques questions quant aux joueurs qui débuteront la partie face à Istres. « En enchaînant deux matches en cinq jours après une pause de trois semaines, certains joueurs peuvent avoir contrecoup physique. Il faut donc amener de la fraîcheur dans certains secteurs de jeu. Des joueurs ont la capacité de cumuler les matches et les efforts, physiquement et psychologiquement, mais pour d'autres c'est plus compliqué. »
On s'en souvient, les Messins s'étaient inclinés au match aller. Donnant ce soir-là une véritable leçon de réalisme en trouvant le fond des filets à deux reprises, la formation istréenne s'imposait 1-2 sur la pelouse du stade Saint-Symphorien, empêchant les Messins de relever la tête après leur défaite trois jours plus tôt face à... Nantes. A l'aube du match retour entre Lorrains et Sudistes, le contexte est donc différent. Il change d'autant plus que cette fois les Messins se déplacent à Parsemain, un stade où ils peuvent se targuer de n'avoir tout simplement jamais perdu. S'il y a donc une statistique qu'il faudra entretenir vendredi dans les Bouches-du-Rhône, ce sera très certainement celle-ci.
La tâche à accomplir est évidemment plus simple à annoncer qu'à réaliser car les Lorrains affronteront des Sudistes en plein regain de forme. Frappés eux-aussi par les difficultés du début de l'année, enchaînant deux défaites consécutives en championnat et une élimination en Coupe de France, les Violets et Noirs de José Pasqualetti ont finalement rebondi. Ils sont actuellement les auteurs d'une série de quatre matches sans défaite, une statistique à laquelle il serait bon cette fois de mettre un terme.
Cette rencontre s'annonce comme un duel des extrêmes, avec d'un côté la deuxième meilleure attaque de Ligue 2 face à la co-meilleure défense du championnat. L'arrière-garde grenat est prévenue : le trio d'attaquants istréens composé de Nassim Akrour, Nicolas De Preville et de Sid Ali Yahia Chrif, compte à lui seul dix-sept réalisations en championnat. Le technicien istréen peut également faire confiance à ses milieux de terrain, et plus précisément Driss Fettouhi et Riad Nouri qui ont inscrit onze buts à eux deux et endossent donc aussi très bien le rôle de buteurs.
Pas de quoi s'affoler toutefois, car la défense messine fait preuve de solidité. Elle est d'ailleurs aussi performante que celle de Bastia et Clermont, respectivement premier et troisième de Ligue 2. Les portiers grenat qui se sont succédé dans les cages messines cette saison ont été récupérer seulement vingt fois en vingt-deux rencontres le ballon au fond des filets. A noter qu'Oumar Sissoko fait son retour dans l'effectif après avoir purgé ses matches de suspension. Pour rappel, Il n'a encaissé que trois buts en sept titularisations cette saison, dont un pénalty. C'est d'ailleurs lorsque le portier malien gardait le but grenat que le club à la Croix de Lorraine a enchaîné sa fameuse série de cinq victoires de rang. S'il venait à être titularisé il pourrait donc porter chance au collectif messin.
Même si la tâche semble ardue, elle n'est pas impossible à surmonter pour autant, car les Messins ont des arguments de poids pour faire pencher la balance en leur faveur. Ce n'est pas l'entraîneur grenat qui dira le contraire. « Pour avoir le plus de chance de revenir victorieux d'Istres, nous devrons améliorer la liaison et les phases de construction dès la récupération. En tout cas, même si nous sommes amenés à jouer une équipe dans une bonne phase, avec beaucoup de technicité dans son jeu et des joueurs d'expérience, nous avons aussi nos arguments à faire valoir. Et ils ne sont pas seulement défensifs ! »