A Clermont, ils voulaient rebondir après la dernière semaine calamiteuse vécue à Saint-Symphorien. C’est raté. Incapables de faire face à la percussion et à l’animation offensive des Auvergnats en première période, réduits à dix durant toute la seconde, les hommes de Dominique Bijotat ont vécu une bien mauvaise soirée au stade Gabriel Montpied.
La faute au jeu très huilé d’une équipe clermontoise qui mérite sacrément sa deuxième place au classement de Ligue 2, la faute également à deux hommes : à un Romain Alessandrini hyper remuant qui a très souvent donné le tournis au milieu de terrain et à la défense messine ; et à un Jean-François Rivière qui a inscrit le but victorieux, assumant pleinement son statut de meilleur artilleur du championnat, perché tout en haut de ses trente-cinq printemps. On pourrait peut-être inclure à la liste de ces hommes du match celui qui était habillé de jaune et de noir, ce vendredi au stade Gabriel Montpied. L’arbitre a en effet choisi d’expulser Kalidou Koulibaly peu avant de siffler la pause, d’un carton rouge direct dont même les délégués de la rencontre ne pouvaient donner la cause précise à la mi-temps. Geste malencontreux ou paroles déplacées ? La confusion qui accompagna cette décision fut telle, suite à une bagarre générale largement suivie par les joueurs des deux camps, qu’il est difficile de se prononcer.*
Toujours est-il que les Messins étaient contraints de disputer toute la seconde période en infériorité numérique. Alors que même à égalité de forces, ils avaient largement subi la première. Pire, les Clermontois avaient déjà ouvert le score sur leur deuxième opportunité, lorsque Rivière reprenait du plat du pied un puissant centre devant le but d’Alessandrini (1-0, 7°). M’Fa ne pouvait rien, sinon aller chercher son premier ballon au fond des filets. Pas forcément le meilleur moyen d’attaquer son premier match comme titulaire en Ligue 2.
De toute façon, la suite était encore à l’avantage des Locaux. Alessandrini manquait par deux fois d’inscrire un second but pour Clermont (27°, 32°) mais ses frappes manquaient le cadre ; Dembele, lui, venait s’empaler sur le jeune portier grenat (31°). Côté messin, ce premier acte était assez pauvre, tant il semblait difficile aux joueurs du président Bernard Serin de sortir la tête hors de l’eau d’une domination clermontoise quasi implacable. Une série de corners ne donna rien (12°), de même qu’un bon centre de Tamboura (23°) ou que la frappe de Pouye à l’entrée de la surface, lui qui fut parfaitement décalé par Metanire (26°). Les Blancs d’un soir durent finalement s’en remettre à une puissante tentative lointaine de leur capitaine pour se procurer leur meilleure opportunité d’égaliser (38°). Mais c’était avant cette fatale 43° minute qui vit Koulibaly regagner prématurément les vestiaires.
Au retour des vestiaires, on ne peut pas dire que la physionomie de la rencontre était la même. Au contraire. Très paradoxalement, ce furent cette fois les coéquipiers de Guerriero qui parvinrent plus facilement à se porter vers l’avant. Ils ne furent pas très souvent dangereux, certes, mais en tous les cas la rentrée d’Alexander Odegaard et sa bonne entente avec Duhamel procura trois belles occasions aux Grenats : la frappe du premier fut d’abord déviée par le portier Farnolle (63°), celle du second, bien servi par le Norvégien, également (64°) ; enfin, leur une-deux faillit connaître meilleur sort mais la tête piquée de Duhamel n’accrochait pas le cadre (82°).
Plus vaillants, les Messins avaient pourtant laissé passer leur chance. Ils terminèrent la partie en assistant au passage du rouleau-compresseur clermontois qui fut très proche, à de nombreuses reprises dans le dernier quart d’heure, d’alourdir la marque. Trop gourmands, pas assez précis ou devant se remettre aux bonnes sorties d’Anthony M’Fa, les hommes de Der Zakarian mangèrent la feuille de match jusqu’à l’indigestion. Qu’importe, d’ailleurs. Pour le FC Metz, il s’agit tout de même d’une troisième défaite d’affilée qui le renvoie à la treizième place de Ligue 2.
Au journaliste Doriand, qui lui demandait au micro de Direct FM ce soir avant la rencontre s’il pensait à la Ligue 1 en se rasant le matin, le président Bernard Serin avait été clair et net : « Absolument pas. L’expérience m’a montré qu’un championnat peut être très long. » Il en a récolté une nouvelle preuve ce soir.
*Après visionnage des images, il semblerait qu'il s'agisse d'un geste considéré par l'arbitre comme déplacé.