Les Messins laissent une nouvelle fois filer les trois points, trois unités dont ils avaient tant besoin ce soir. Ils avaient pourtant accompli ce qui semblait être la tâche la plus difficile pour eux, à savoir retrouver une attaque tranchante et décisive. Mais cela n’était pas suffisant. Car, en revenant des vestiaires avec une petite baisse de régime face à un adversaire remonté à bloc, il est quasiment impossible de conserver une avance comptable. Heureusement, ils parvenaient à revenir au score, évitant ainsi le pire scénario possible ce soir.
Habitués au début de match laborieux, face à l’ESTAC, les Messins ont dérogé à la règle. Vendredi dernier, ils encaissaient un but dès les premiers instants de la rencontre ; il y a deux semaines, les Lorrains étaient déjà menés par deux buts d’avance sur leur pelouse à la demi-heure de jeu ; mais cette fois, que nenni ! C’est bel et bien les Grenats qui dominaient les débats d’entrée de jeu, en profitant même pour ouvrir le score. La soirée commençait de belle manière sur les bords de la Moselle, et cela faisait du bien au moral.
Le meneur de jeu creutzwaldois montrait le chemin à ses coéquipiers. En décochant une superbe frappe après avoir dribblé les défenseurs adverses qui se trouvaient sur son chemin, Thierry Steimetz manqua de peu l’occasion de voir son ballon se nicher au font des filets troyens (12e). Il ne fallut pas longtemps à Mathieu Duhamel pour l’imiter. Lancé en profondeur par Oumar Pouye, qui distillait ainsi sa quatrième passe décisive en Ligue 2, l’attaquant frappait en force, et malgré l’intervention de Thuram-Ulien, le cuir finissait sa course dans les cages adverses (1-0, 17e). Un but libérateur pour le camp messin, et plus particulièrement pour son artilleur qui n’avait plus marqué depuis le 16 décembre dernier, face au RC Lens. Autant dire qu’il était franchement temps d’y remédier !
Il faut dire que les Lorrains s’attendaient certainement à avoir face à eux un adverse plus coriace et plus réaliste. Mais le quatrième de Ligue 2 peinait dans cette première période à inquiéter la défense messine, une défaillance peut-être due à l’indisponibilité de leur meneur de jeu fétiche, blessé. Psaume s’y essayait pourtant à trois reprises (1°, 9° et 42°), mais hormis cette dernière tentative qui obligeait le portier messin à se déployer, rien de bien dangereux.
Au retour des vestiaires, comme on pouvait l’imaginer, les Troyens montraient leur vrai visage et perturbaient ainsi les Messins, un peu plus attentistes. Ajoutez à cela un coaching offensif de Jean-Marc Furlan, qui sortait Saunier pour Caceres, et les Grenats n’allaient pas tarder à comprendre pourquoi l’ESTAC affiche une telle réussite dans ce championnat de Ligue 2 cette saison. C’est Marcos, le meilleur buteur du club, qui pénétrait dans la surface locale, lancé par Faussurier, et qui trompait la vigilance de Sissoko et de son arrière-garde toute entière (1-1, 53°). Dix minutes plus tard, ce fut au tour de Caceres de doubler la mise pour la formation auboise (1-2, 63°). L’ESTAC assénait un coup de massue aux hommes de Dominique Bijotat, sanctionnés ainsi de leur manque d’attention et de réactivité pendant un petit quart d’heure. Dure punition.
Entretemps, les Messins touchaient le montant du but troyen par l’intermédiaire de Sadio Mané (68°), une tentative ratée que leurs homologues imitaient un peu plus tard (83°).
A l’image de Yohan Betsch, qui effectuait un travail remarquable pour se défaire de son marquage avant de servir Steimetz, idéalement placé dans la surface auboise, les Grenats gardaient la tête hors de l’eau et poursuivaient envers et contre tout la quête de leur premier succès de l’année 2012. Quelques minutes après que Mané eut trouvé le poteau, Steimetz dribblait l’arrière-garde auboise, irritant au passage Sidibé qui commettait une faute sur lui. L’arbitre désignait immédiatement le point de pénalty avant de sanctionner le troyen d’un carton jaune (71e). Mathieu Duhamel transformait l’essai et replaçait ainsi les siens dans la course à la victoire (2-2, 72°).
Malheureusement, ce soir encore, rien n’y fit. Les offensives grenat, percutantes mais pas assez tranchantes, n’obtenaient pas le résultat escompté. Obnubilés par leur envie de l’emporter, enfin, les Grenats en oubliaient presque qu’ils n’étaient pas à l’abri d’une contre-attaque adverse… Caceres en profitait pour s’immiscer dans leur surface, mais le portier lorrain sauvait son équipe in extremis (92e).
Ce quatrième match nul d’affilée ne fait décidément pas les affaires du club à la Croix de Lorraine, qui recule se soir d’une place au classement, et se retrouve maintenant quinzième de Ligue 2. A trois points du Mans, qu’ils auront le privilège de recevoir lors de leur prochain match à domicile, le mardi 27 mars. En attendant, il serait de bon ton que les hommes de Dominique Bijotat aillent créer l’exploit sur la pelouse du Stade de Reims, dès la semaine prochaine. Des Rémois qu’ils ont déjà battus : c’était au match aller, le 28 octobre. Ce succès les avait d’ailleurs balancés sur les rails d’une superbe série de victoires. La preuve qu’il faut encore y croire.