Un point, c’est tout. En Somme, les hommes de Dominique Bijotat n’ont pas su additionner trois unités à celles qui, conquises la semaine passée face à Boulogne, leur avaient permis de sortir de la zone de relégation. Avec ce match nul glané chez la lanterne rouge, ils évitent de replonger dans la défaite tout en se maintenant tant bien que mal au-dessus de l’inconfortable seizième place, mais ils ne se ménagent pas de lendemains qui chantent. Car, sur les autres terrains de l’Hexagone, leurs concurrents directs ont fait le boulot. Ainsi, Angers s’est imposé sans coup férir face à Châteauroux, Monaco l’a emporté contre Nantes et Le Mans a décroché une improbable victoire 3-1 à Lens après avoir été mené. Alors ce point pris par les Messins sur la pelouse du Stade de la Licorne est tout juste celui qui les sépare de la zone rouge.
Et encore, disons-le franchement, cela aurait pu être pire. Les Amiénois, qui n’avaient jusqu’ici gagné que trois matches dans leur bel antre, ont en effet ouvert le score sur leur première opportunité. Cela commence à devenir une habitude chez les adversaires des Grenats. Bien servi par l’expérimenté Saïfi, Kharbouchi trouvait parfaitement Touzghar en retrait, au point de penalty. Ce dernier, bien seul, n’avait plus qu’à placer un plat du pied victorieux (1-0, 12°). Seulement, les joueurs de Ludovic Batelli, déjà presque condamnés à retourner en National, ne profitaient pas longtemps de l’euphorie suscitée par ce but. Sept minutes plus tard, c’est un des leurs qui glaçait leur enthousiasme : sur un corner de Pierre Bouby, Mainfroi détournait de la tête le ballon dans ses propres filets (1-1, 19°, notre photo). Une fois n’est pas coutume, les Messins marquaient sans même avoir eu d’occasion !
A part ça, honnêtement, il n’y eut presque rien à signaler en première période, et ce, d’un côté comme de l’autre. Le spectacle fut malheureusement à la hauteur de la position au classement des deux équipes : pas très reluisant. Le second acte eut beau être un peu plus enlevé, ce furent surtout les Blancs qui pouvaient se targuer de bénéficier des meilleures occasions. En témoigne ce face-à-face obtenu par Martin devant Sissoko, qui vit toutefois le gardien malien s’interposer avec brio (49°). Plusieurs autres tentatives locales finirent leur course dans la tribune, non cadrées (50°, 78°, 81°) ou dégagées par la défense des Grenats (59°, 71°).
En face, les joueurs du président Bernard Serin se battaient, certes, mais sans paraître en mesure de faire pencher la balance de leur côté. Delort s’y essaya (59°, 63°), sans plus de succès que Kévin Diaz, entretemps entré en jeu (75°, 89°). Il manquait de l’organisation, de la percussion et du poids, tout simplement, à ces offensives pour permettre à leurs auteurs de repartir avec la victoire. Comme la semaine passée face à Boulogne, les Messins n’ont pas paru capables de construire du beau jeu, suffisamment en tous les cas pour faire plier un adversaire qui restait sur trois revers d’affilée et qui pointe déjà à onze points du premier non-relégable. Mais contrairement à la semaine passée, cela ne leur a pas souri dans le résultat final du match.
Il était écrit que cette fin de saison serait palpitante, les Grenats viennent de confirmer ce scénario. Ce soir, ils ne disposent que d’un point d’avance sur Le Mans, dix-huitième, avec, il faut le souligner, une différence de buts qui pourrait se révéler handicapante le cas échéant (-7). Pour s’épargner trop de frissons en ce printemps qui arrive, ils pourraient être bien inspirés d’utiliser la réception de l’AS Monaco, vendredi prochain à l’occasion de l’une des plus belles affiches de la saison à Saint-Symphorien, pour accélérer un peu leur remontée au classement. La tortue qui arrive avant le lièvre, cela se vérifie simplement dans les fables. Surtout à deux jours de Pâques.