De l’avis de tous les concernés, ce mini-stage improvisé dans l’Ouest de la France avait été particulièrement agréable. Le groupe en avait profité pour se retrouver, passer du temps ensemble et échanger. Toutefois et malheureusement, cette belle entente manqua de se retrouver sur le carré vert, à l’heure des premiers instants de la rencontre.
Cueillis complètement à froid par une équipe du Havre qui eut le grand bonheur, il faut le souligner, d’ouvrir le score sur sa première incursion dans le camp adverse, les Grenats mirent beaucoup trop de temps à se remettre du coup reçu. Pendant vingt-cinq bonnes minutes, ils se noyèrent sous le pressing mis en place par les Ciel et Marine au milieu de terrain. Subissant leur impact physique dans les duels, déroutés par la vitesse d’exécution de leurs passes, les joueurs de Dominique Bijotat montraient un visage tout autre que celui, séduisant, affiché en première période à Laval.
Ils eurent, c’est vrai, l’excuse d’un but encaissé alors que le match n’avait pas vraiment commencé. Alerté en profondeur par Ryan Mendes sur le côté droit, Jean-Pascal Fontaine adressait un centre en retrait chirurgical pour Distel Zola au point de penalty. Ce dernier, pas inquiété, n’avait qu’à placer son pied en opposition pour ouvrir le score (0-1, 3°). Sûr qu’il n’en demandait pas tant !
Faut-il également avancer l’alibi d’un second déplacement en moins de cinq jours pour justifier l’impuissance des Grenats ensuite ? Peut-être. D’autant que dix des onze titulaires mardi en Mayenne l’étaient également ce vendredi soir au Havre. Et que Diaz, le onzième, ne mit pas très longtemps à faire son apparition puisqu’il entra en jeu quelques instants après le début de la seconde période. Branchés sur courant alternatif depuis plusieurs semaines, les Messins subissaient le premier acte, avant de relever la tête, timidement.
De toute façon, à part jouer plus vite, adresser plus de ballons dans les pieds, et se montrer plus percutants, les Havrais n’étaient pas spécialement plus dangereux que leurs hôtes du soir. Pour preuve, ils n’eurent que très peu d’occasions à exposer à leur public. Leurs tentatives placées trouvaient Sissoko sur le chemin du but (8°, 17°). Les autres paraissaient dangereuses, mais comment marquer sans accrocher le cadre (25°, 55°) ?
Côté messin, on commençait enfin à souffler le chaud au fil des minutes. David Fleurival avait montré la voie en exécutant une superbe frappe enroulée, dégagée des deux poings par le jeune gardien Ciel et Marine (11°). Il était imité par Steimetz, dont le tir à l’entrée de la surface était contré (17°). Mathieu Duhamel, en manque de réussite ces derniers temps mais toujours volontaire sur la pelouse, manquait de tromper Boucher en plein cœur de la seconde période ; mais il subissait le retour de l’arrière-garde normande, qui l’empêchait de placer correctement sa frappe (66°).
Sans baisser les bras, les Messins continuaient à se porter vers l’avant. Mieux, ce sont eux qui finirent par gagner l’ascendant sur leur adversaire. Ils allèrent à l’attaque de manière cohérente et organisée. Comme face à Clermont à domicile sept jours plus tôt, cela finit par payer. Ce fut Kévin Diaz qui concrétisa un beau mouvement collectif, d’une frappe millimétrée dans le petit filet opposé (1-1, 83°). Quel soulagement dans tout le camp grenat, dont le banc se leva comme un seul homme ! La fin fut plus décousue, les uns et les autres ayant au bout du pied la balle du K.O., de chaque côté de la ligne médiane. Et aucun ne parvint à mettre les trois points dans son escarcelle. Quand M. Cailleux renvoya tout le monde aux vestiaires, ce furent des sifflets que l’on entendit dans les travées de Jules Deschaseaux… et des chants de victoire dans celles occupées par les supporters messins.
De victoire, il n’en est pourtant pas question ce soir. Le premier succès de l’année sera à conquérir vendredi prochain contre Troyes, à Saint-Symphorien. Car même s’il permet de souffler et d’éviter une défaite qui aurait pu être inquiétante, ce troisième match nul d’affilée ne fait pas pour autant les affaires du président Bernard Serin. Et pour cause : son équipe se trouve désormais à trois petits points du premier relégable, Monaco ayant eu le mauvais goût de l’emporter ce vendredi soir. Trois points, soit à portée d’une victoire de l’un de ses concurrents directs pour le maintien – il n’est plus vraiment question d’autre chose aujourd’hui dans les rangs lorrains. Mais bon, apparemment, il n’est pas si facile de décrocher un succès dans cette Ligue 2 pleine de suspense !