Vainqueur sur le terrain en février dernier, la section sportive du lycée Cormontaigne de Metz vient de se voir retirer son titre de Champion de France UNSS Cadets au profit de l’adversaire qu’elle avait battu en finale, la section sportive d’Auxerre. Le motif ? Avoir aligné un joueur sous contrat Apprenti, ce qui est interdit par le règlement de la compétition Cadets.
Mais l’affaire n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Retour début février dernier, à Mérignac. Arrivés sur le site de la compétition, les entraîneurs de l’équipe messine sont informés de ce point de règlement – ignoré car cela faisait plusieurs années que l'équipe n’avait plus participé à la compétition Cadets (catégorie U17) – et se voient transmettre par la direction de l’UNSS, organisatrice de la compétition, une liste des joueurs interdits de participer. Cette liste, fournie à l’UNSS par la Fédération Française de Football, comprend le nom d’un seul joueur, que ses entraîneurs n’aligneront sur aucune rencontre. La compétition se déroule, aucune réserve n’est déposée par les adversaires, l’équipe termine Championne de France.
Or, il s’avère finalement qu’un autre joueur messin ne pouvait pas participer à la compétition. « C’est une erreur des organisateurs, qui n’ont pas inscrit ce joueur sur la liste des joueurs interdits de participer, explique Denis Schaeffer, directeur du centre de formation du FC Metz. Mais de notre côté, nous avons manqué de vigilance en nous soumettant strictement à la liste que l’UNSS nous avait fournie sans vérifier davantage. Le directeur national adjoint de l’UNSS, en charge de la compétition, l’a d’ailleurs reconnu officiellement et nous soutient pleinement. Il a même mis sa démission dans la balance si le titre nous était retiré. »
C’est en effet un mois plus tard seulement que la section sportive d’Auxerre, qui n’avait posé aucune réserve jusque-là, soulève ce point et demande l’attribution officielle du titre de Champion de France. Une commission, réunie sans souci du respect du règlement puisque non convoquée par le directeur national adjoint en charge de la compétition, accède à cette demande. L’appel formulé par le Lycée Cormontaigne n’aboutira pas ; d’ailleurs les billets d’avion avaient alors déjà été changés au profit des joueurs auxerrois, avant même que cette commission d’appel ne se réunisse.
Aujourd’hui et afin de prouver la bonne foi de l’équipe messine, le Lycée Cormontaigne a l’intention de lever le dernier recours à sa disposition : saisir la commission de conciliation du Comité National Olympique et Sportif Français. « Ce n’est pas une question de titres ou de palmarès, conclut Denis Schaeffer, mais pour nous c’est avant tout une affaire d’éthique. »