Sa treizième apparition en Grenat a été la bonne. En ouvrant la marque face à Nantes, vendredi dernier, Diafra Sakho a aussi débloqué son compteur, resté figé à zéro avec l’équipe A. Pour ce buteur prolifique (17 réalisations l’an passé avec l’équipe B), l’attente commençait à se faire longue.
Et s’il espère en marquer beaucoup plus, le Sénégalais ne se fait pas d’illusion sur le chemin à emprunter pour y parvenir. Il conçoit des lacunes techniques et sait comment les combler : par la répétition des gestes et l’application à chaque séance d’entraînement.
Diafra, ça y est, vous avez marqué avec les professionnels...
Diafra Sakho : « Oui, c’est un grand plaisir pour moi ! Ce but à Saint-Symphorien m’accompagnera tout au long de ma carrière. Pour un attaquant, c’est un évènement qui marque à jamais. Je l’attendais depuis le début de saison. L’an dernier, pour mes débuts avec l’équipe A, je cherchais juste à donner le meilleur de moi même et je ne pensais pas trop à marquer. Mais depuis la reprise cette année je m’étais fixé cet objectif. C’est un but qui arrive à un bon moment puisque nous avons du mal à marquer. »
Racontez-nous cette action. Les Nantais ont réclamé un hors-jeu. Étiez-vous en position licite ?
D.S. : « C’était limite, je l’admets, mais je ne peux pas vous dire. Lorsqu’Adama centre à ma destination, j’ai d’abord pensé jouer avec Tenema, qui était juste à côté. Mais je venais de vivre une situation similaire et cela n’avait pas fonctionné. J’ai donc fait le choix de jouer plus long sur Gaëtan, qui me l’a remis en une touche. Une fois devant le but, pas d’hésitation. J’ai l’habitude de contrôler sur ce type d’occasion, lorsque j’ai le temps. Mais comme ces derniers temps, cela ne me réussissait pas, j’ai changé de comportement et opté pour le jeu en une touche ! »
Avec l’arrivée de Tenema N’Diaye, étiez-vous inquiet au sujet de votre temps de jeu ?
D.S. : « Sincèrement, non. Vous savez, je ne doute jamais. Je n’ai jamais eu peur, ni jamais ressenti la pression. Quelsque soient les joueurs avec qui je serai en concurrence, je partirai toujours du même principe : si je travaille autant, voir plus qu’eux, j’aurai ma chance un jour ou l’autre. Une dizaine ou une quinzaine de minutes, c’est toujours une opportunité de monter sa valeur. Avec l’obstination, si je ne relâche pas mes efforts, pourquoi n’y arriverais-je pas ? Je suis dans cet état d’esprit et je le resterai d’autant plus que l’entraîneur a confiance en moi, et moi en lui. »
Pensez-vous pouvoir apprendre de joueurs tels que Gaëtan Englebert et Tenema N’Diaye, avec qui vous avez souvent combiné sur le terrain ?
D.S. : « Déjà, je peux dire que jouer avec eux est valorisant. Si vous faites le bon appel, vous êtes certain de recevoir le ballon ! Et puis à l’entraînement, ce sont deux joueurs qui me parlent beaucoup. Gaëtan, en quelques jours, m’a déjà beaucoup apporté. Tenema aussi. Je suis un râleur, et je n’aime pas qu’on fasse des commentaires sur mon jeu. Mais lorsque cela vient d’eux, j’écoute évidemment. Ils ont un vécu, ils connaissent la Ligue 2. Ce serait une erreur de ne pas s’appuyer là-dessus. »
En janvier dernier, un autre Sénégalais, Papiss Cissé, a quitté le FC Metz. Il en était pendant un temps le buteur attitré. Rêvez-vous de prendre sa succession ?
D.S. : « Je peux faire aussi bien que lui ! Pour l’instant, je ne suis pas encore à son niveau, c’est certain. Techniquement, il est plus fort que moi, et il est aussi plus lucide devant le but. Mais dans la répétition des efforts, je n’ai rien à lui envier. Je vais travailler encore à l’entraînement, y mettre un maximum d’application, afin de combler mes lacunes. Si j’y parviens, j’aurai alors les cartes en main pour réaliser d’aussi belles choses que Papiss, et pourquoi pas faire encore mieux ! »