Arrivé en fin de mercato hivernal en provenance de la Bundesliga, Youssef Mokhtari n’a pas eu beaucoup le loisir de s’exprimer depuis. Trois courtes apparitions ont émaillé ses deux premiers mois en Grenat, jusqu’à la réception de Sedan vendredi dernier.
Titulaire pour la première fois, le numéro dix a immédiatement donné raison à son entraîneur en donnant à Julien Cardy le but de l’ouverture du score. Par la suite, il fut l’auteur de plusieurs coups-francs dangereux, sur lesquels Romain Rocchi et Stéphane Borbiconi faillirent notamment doubler la mise.
Alors qu’il ne reste que six rencontres à négocier pour décrocher un billet pour la Ligue 1, l’international marocain l’affirme plus que jamais : il veut apporter sa pierre à l’édifice. Mieux vaut tard que jamais !
Youssef, quelle impression vous laisse votre première titularisation en Grenat ?
Youssef Mokhtari : « J’aurais préféré remporter ce match ! Mais cela m’a tout de même fait beaucoup de bien de débuter à nouveau une partie après quatre mois d’attente. Je ne me souvenais presque plus de ce que ça faisait d’être sur le terrain au coup d’envoi… Dans toute ma carrière, je n’ai jamais connu de longue période sur le banc. Dans chacun des clubs que j’ai fréquentés, j’ai bénéficié d’un statut de titulaire et même de cadre de l’équipe, de meneur. Je pense d’ailleurs que c’est aussi pour cela que le FC Metz m’a recruté. »
Comment avez-vous géré cette situation inédite pour vous ?
Y.M. : « Il faut rester professionnel, peu importe les circonstances, et attendre d’avoir sa chance. Avant Sedan, je ne pensais pas que j’allais débuter. L’équipe restait sur de mauvais résultats. Nous avions discuté avec l’entraîneur, je lui avais dit que je répondrai présent à chaque fois qu’il aurait besoin de moi. Après, on ne peut pas me demander d’être au top, je suis à court de temps de jeu. Les entraînements sont les entraînements, les matches sont les matches. Pour reprendre le rythme il faut jouer. »
Vous n’avez été titulaire qu’à une seule des six rencontres sans succès des Grenats. Étant moins marqué que vos coéquipiers par ces contre-performances, pensez-vous pouvoir apporter votre fraîcheur à l’équipe dans le sprint final ?
Y.M. : « Je peux faire mieux et surtout, j’ai envie d’apporter quelque chose cette saison ! Après le dernier match, je veux que les gens puissent dire que j’ai été utile, que j’ai participé à la montée en Ligue 1 du FC Metz. Mais, bien que je sois prêt à faire tout mon possible, pour cela j’aurai besoin de mes coéquipiers. On ne peut pas briller tout seul. »
Justement, votre entente avec Sylvain Wiltord et les milieux de terrain vous a-t-elle satisfait ?
Y.M. : « Sylvain est très professionnel. En ce moment, il travaille beaucoup pour l’équipe et ce n’est pas toujours évident pour lui d’être dans la zone de finition au bon moment. Avec les milieux de terrain, nous pouvons améliorer notre jeu. Cela prend du temps de se comprendre, de façonner une manière d’évoluer ensemble. J’aurais préféré en avoir davantage, cela nous aurait permis de construire quelque chose de plus solide. Mais c’est comme cela, il faut faire avec et tirer le meilleur de nous-mêmes dans les prochaines semaines. »
Avez-vous déjà connu au cours de votre carrière une fin de saison similaire à celle qui arrive ?
Y.M. : « Oui, lorsque j’évoluais à Duisbourg nous avions perdu quatre rencontres d’affilée à la même période de la saison. Mais nous étions parvenus à redresser la barre dans le sprint final. En faisant une nouvelle série positive, nous avions résisté au retour de Fribourg qui s’était imposé dix fois de suite consécutivement ! Pour un petit point, nous sommes montés en première division. »
Qu’est-ce qui fait la différence dans ce type de situation ?
Y.M. : « Il faut rester calme, entrer sur les terrains avec un esprit de guerrier, et ne penser qu’à la victoire et à la réussite de notre objectif. En ce qui nous concerne, j’ai quand même envie de rappeler que nous pointions à la quatrième ou cinquième place il n’y a pas si longtemps. Nous pouvons déjà être heureux d’occuper la troisième aujourd’hui. Ce classement, il faut se battre pour le conserver. Cela ne fonctionnera que si nous sommes tous dans le même état d’esprit. Du numéro 1 au numéro 30. »