Alors que deux minutes de jeu n’étaient pas encore écoulées, Julien Cardy a trouvé le chemin des filets ardennais, vendredi dernier à Saint-Symphorien. Cela ne lui était plus arrivé depuis le 27 octobre 2009 et un déplacement à Châteauroux. Sa joie ne fut pas de courte durée, mais elle se transforma en amère désillusion après le triste épilogue de la partie.
Le milieu de terrain, qui a franchi la barre des 100 matches sous le maillot grenat cette saison, fait partie des cadres de l’effectif. Il est, avec Christophe Marichez et Cheikh Gueye, le seul rescapé de la campagne victorieuse de 2007. Il évoque la situation actuelle et l’état d’esprit du groupe avant le déplacement à Clermont.
Julien, ce match nul face à Sedan est-il d’autant plus rageant pour vous que vous pensiez avoir donné la victoire à votre équipe en marquant d’entrée ?
Julien Cardy : « Franchement non, je pense que c’est terrible pour tout le monde, pas plus pour moi qu’un autre. Remporter ce match était très important pour nous tous, pour l’aspect psychologique surtout. Nous voulions prouver que nous savions encore gagner, après cinq journées sans le moindre succès. Cela fait maintenant six matches. Même si tout n’est pas à jeter dans le contenu, notre rythme est indigne d’un prétendant à la montée et même d’une formation qui lutte pour son maintien. »
Lundi matin, une longue discussion entre les joueurs a précédé la séance. Quel en a été le résultat ?
J.C. : « Je ne vais pas trahir l’intimité du vestiaire, le contenu de notre dialogue restera entre nous. Mais nous pouvons tout de même dire que nous avons mis les choses à plat. Ce qui est ressorti de cette réunion, c’est que chacun est concentré à 100% sur l’objectif de la montée. Nous ne laisserons pas d'éventuels états d'âme nuire au rendement de l’équipe. Aucun d’entre nous ne devra se montrer égoïste. Nous sommes prêts à faire les efforts, à nous sacrifier. Il faut mettre de côté les individus et privilégier le collectif. De toute façon, nous pâtirions tous individuellement d’un échec. »
Ressentez-vous une pression supplémentaire à l’approche du déplacement à Clermont ?
J.C. : « Nous ressentons une pression depuis quelques semaines, qui augmente à mesure que nous enchaînons les matches sans victoire. Avant Sedan, nous n’étions pas spécialement dans un fauteuil ! Il est évident que la partie de vendredi ne sera pas la plus facile de la saison. D’autant que Clermont a les caractéristiques pour nous gêner : c’est une équipe de Ligue 2 typique. Elle mise sur l’agressivité, le physique. Nous savons à quoi nous attendre et ce qu’il faudra faire pour l’emporter. »
Faudra-t-il justement laisser quelque peu le jeu de côté pour cette rencontre ?
J.C. : « Au départ, oui. Nous devrons être très présents dans les duels. En mettant beaucoup d’engagement, nous nous faciliterons peut-être la rencontre. Il sera temps ensuite de faire parler notre circulation de balle. Pour nous, un bon résultat, c’est une victoire. Même si un nul à l’extérieur est souvent considéré comme une bonne affaire. Dans notre cas, cela ne le serait pas. Nous avons besoin d’évacuer de nos esprits cette mauvaise série. Il n’y a qu’en gagnant que nous y parviendrons et que nous pourrons jouer de nouveau libérés. »