Treize fois titularisé par Yvon Pouliquen jusqu’à maintenant, Mario Mutsch a lancé son aventure messine sur de bonnes bases, s’attachant au passage l’affection d’un public qui apprécie son tempérament de battant.
Arrivé en provenance d’Aarau cet été, il a poursuivi en parallèle une carrière internationale qui lui tient à cœur. Et le Luxembourg a réalisé l’une des meilleures campagnes de qualification au mondial de son histoire, engrangeant cinq points. De quoi encourager le 133ème pays de football* à poursuivre sa progression.
Mario, racontez-nous votre dernière apparition sous le maillot luxembourgeois, face à l’Islande en match amical (1-1) ?
Mario Mutsch : « La préparation à ce match a été solide avec huit séances en une semaine de travail. C’est difficile, mais nous devons passer par là pour être physiquement prêts à jouer une rencontre de niveau international. Il nous faut pouvoir tenir 90 minutes à fond ! Même contre l’Islande, qui n’est pas une grande nation de football, nous sommes outsiders. Ce n’est pas à nous de faire le jeu, nous essayons d’abord d’être costauds derrière et de jouer le contre. Je regrette que nous ayons pris un but sur une phase arrêtée. C’est la sixième fois d’affilée que cela arrive ! »
Quel bilan tirez-vous de la phase de qualification à la Coupe du Monde ?
M.M. : « Nous ne sommes pas derniers (sourire) ! Cinq points, ça peut paraître peu, mais je crois que le Luxembourg n’avait pas fait aussi bien depuis un certain temps. C’est très positif, et nous voulons continuer à progresser dans notre jeu. Le sélectionneur Guy Hellers souhaite désormais que nous soyons un peu plus dangereux offensivement. Il a une ligne directrice et il s’y tient. Maintenant, j’attends avec impatience le prochain tirage au sort… pour voir quelles grandes équipes nous aurons peut être la chance d’affronter ! »
Venons-en au FC Metz. A quoi attribuez-vous le récent retour au premier plan de l’équipe ?
M.M. : « Nous avons laissé filer pas mal de points à l’extérieur lors des premières semaines de compétition. C’est principalement ce qui nous a freinés. Car à domicile, en ajoutant les matches de Coupe de la Ligue, on peut considérer que nous étions très performants. Si nous venons d’enchaîner six matches sans défaite, c’est surtout grâce à notre collectif. Nous jouons beaucoup plus ensemble et formons davantage un bloc qui se déplace selon les phases de jeu. Du coup, nous encaissons aussi moins de buts. »
Quelle importance accordez-vous à la Coupe de France et au match qui arrive à Dôle ?
M.M. : « Pour ma part c’est la première fois que je participe à cette compétition. La coupe, c’est un peu la même chose dans chaque pays. En Allemagne, récemment, Trèves a éliminé Bielefeld et Hanovre alors que c’est une équipe de quatrième division ! Se déplacer chez un club amateur, c’est parfois plus dur pour une équipe pro. Personne ne s’attend à ce que le petit se qualifie. S’il perd c’est normal. Par contre, si le ‘gros’ perd… C’est pour cela qu’il faut bien se préparer et se mettre dans la tête que ce sera un match difficile. Souvent, les choses se décantent une fois le premier but marqué. L’idéal est donc de marquer le plus rapidement possible. »
On connait les liens entre le football luxembourgeois et le FC Metz. Êtes-vous plus populaire au Luxembourg depuis que vous portez le maillot Grenat ?
M.M. : « Je n’irai pas jusque là ! Les gens me connaissaient bien désormais par rapport à l’équipe nationale. Mais il est vrai que ce n’est plus pareil. On vient désormais me demander des nouvelles du club ou me parler des résultats du FC Metz. Même si nous sommes en Ligue 2, les Luxembourgeois voient tout de même Metz comme un club familial et y restent intéressés. C’est l’équipe ‘pro’ la plus proche du Grand Duché ! »
Pour finir, pouvez-vous nous donner des nouvelles de Jeff Strasser, votre coéquipier en sélection ?
M.M. : « J’étais en chambre avec lui cette semaine ! Il est aux Grasshoppers Zurich mais ne joue pas beaucoup malheureusement. En tout cas, il n’a plus rien à prouver dans le football. Il a fait une grande carrière, plus de trois cent matches en Bundesliga, sans compter ses années dans les championnats français. Je crois que les chiffres parlent d’eux-mêmes. »
Espérez-vous égaler son record de sélections en équipe du Luxembourg ?
M.M. : « Oh non ! Cela ne peut pas être objectif pour moi de le rattraper. Mais si je parvenais à tenir comme lui jusqu’à trente cinq ans dans le football professionnel, ce serait magnifique ! »
* Classement FIFA octobre 2009. Le prochain classement sera publié le 20 novembre.