Prêté depuis début janvier à la Berrichonne de Châteauroux, le défenseur Romain Brégerie reviendra à Metz à l’issue de la saison. Il lui restera alors une année de contrat avec le Club à la Croix de Lorraine. Titulaire habituel en défense, il sera probablement sur la pelouse vendredi soir à Saint-Symphorien. Comment aborder une rencontre face à une équipe qu’on préfèrerait rejoindre en Ligue 1 au terme de la saison ? Le défenseur originaire de Bordeaux répond simplement : avec professionnalisme et sans mauvais esprit.
Romain, quel bilan tirez-vous de votre parcours avec Châteauroux depuis la reprise ?
Romain Brégerie : « Nous avons fait quelques très bons matches, mais il faut que quelque chose change rapidement au sein du groupe. Si nous continuons sur le même rythme, nous filons tout droit en National. Nous devons adopter un état d’esprit différent. J’ai l’impression que tout le monde n’a pas conscience de la situation dans laquelle nous sommes. Pourtant, elle est critique ! On cherche à provoquer une révolte, on discute beaucoup entre nous. A Nîmes, nous pensions y être parvenus (ndlr : victoire 4-1 des Berrichons). Et le week-end suivant, nous avons repris une ‘taule’ (3-0 face à Tours à domicile)… »
Pensez-vous néanmoins que Châteauroux a le potentiel pour s’en sortir en fin de saison ?
R.B. : « Du potentiel, oui, je veux bien, mais nous n’en avons pas suffisamment pour ne pas avoir à nous battre sur la pelouse ! On sait très bien comment est la Ligue 2, il faut aller chercher les points au mental. Le coach a essayé beaucoup de formules différentes. Il essaie tout ce qu’il peut mais il n’y a pas de formule magique. Si sur le terrain nous ne faisons pas le boulot les résultats ne suivront pas. Franchement, personnellement, la perspective de descendre en National me fait flipper ! Pourtant je n’en subirai pas directement les conséquences. On parle beaucoup entre nous, mais parler c’est facile. On est tous des sélectionneurs en puissance, meilleurs que Domenech ! Il y a une chose qui me rassure tout de même : mathématiquement le coup est jouable et nous y croyons tous. Être résigné serait le plus dramatique. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. »
Vous allez affronter le FC Metz, club au sein duquel vous retournerez en fin de saison et qui lutte pour la montée. Cette situation vous embarrasse-t-elle ?
R.B. : « Non, je vais faire mon métier normalement. Je défends les couleurs de la Berrichone jusqu’à fin mai. Il arrive souvent qu’on ait des amis chez l’adversaire. Ce sera le cas vendredi pour moi ! Bien sûr, je croise les doigts pour que Metz monte en Ligue 1. Mais je m’investis aussi à fond pour que mon équipe ne descende pas ! En tout cas, je n’aurai aucun sentiment négatif envers Metz, je n’ai de revanche à prendre sur personne. Je suis d’ailleurs heureux de revenir jouer à Saint-Symphorien, un stade que j’apprécie. Simplement, au moment de rentrer sur la pelouse je serai à 100% motivé pour que nous fassions un résultat. »
Que pensez-vous du parcours des Grenats depuis votre départ ?
R.B. : « Comme beaucoup de gens j’étais inquiet lorsque Papiss Cissé a quitté le club. Même s’il n’avait pas des statistiques exceptionnelles, il était très important dans le jeu. C’était une pièce essentielle de notre système. J’ai ensuite été agréablement surpris du recrutement de Sylvain Wiltord. C’est un super coup. Il était attendu et a immédiatement fait ses preuves. Je ne le connais pas personnellement, mais de l’extérieur c’est tout de même impressionnant de voir ce joueur-là arriver sur les terrains de Ligue 2. J’espère qu’avec lui, le FC Metz va gagner… ses huit derniers matches de la saison ! »