José, votre objectif premier était de faire progresser vos joueurs. Y êtes-vous parvenus sur les premiers mois de compétition ?
José Pinot : « Ne nous trompons pas de perspective. Il est avant tout essentiel que les garçons soient prêts au moment où on fera appel à eux. Nous essayons de leur donner les armes pour rivaliser. Ensuite, par rapport à la compétition, notre bilan est contrasté. Sur nos terres, nous sommes invaincus et comptons trois succès pour cinq nuls. A l’extérieur, en revanche, nous n’avons pris que deux points en sept sorties. Par conséquent, nous nous situons depuis le départ dans la seconde moitié de tableau, en position délicate. »
On s’attendait à de telles difficultés compte tenu de la jeunesse du groupe. Comment vos joueurs vivent-ils ces complications ?
J.P. : « J’ai affaire à des garçons qui ont eu, jusqu’à maintenant, l’habitude de gagner. Il est vrai qu’en 14 ans, 16 ans et 18 ans, ils connaissent davantage la victoire que la défaite. Ironiquement, je leur dit depuis le début que je suis le premier entraîneur à les faire perdre. Mais ce passage fait partie de leur progression individuelle. Ils doivent encore apprendre à répondre dans l'adversité. Nous sommes conscients que la seconde partie de saison sera disputée. Mais je pense que la dizaine de rencontres qu’ils viennent de vivre leur servira. Mes garçons ont désormais quelques repères supplémentaires, ils savent comment agir en certaines circonstances, ou comment réagir. »
Quel est le niveau du groupe B de ce Championnat de France Amateur dans lequel vous êtes engagé ?
J.P. : « Il est assez relevé avec sept réserves professionnelles et des équipes qui disposent de bons joueurs ayant un passé ‘pro’. On peut prendre l’exemple récent de Noisy-le-Sec, où évolue Stéphane Boulila, un ancien de la maison grenat. D’autres formations comptent trois, voir quatre joueurs de ce type. Il suffit de regarder les résultats enregistrés par les clubs de CFA en Coupe de France ce week-end pour se rendre compte de leurs capacités. La moyenne d’âge des effectifs se situe par ailleurs entre vingt-six et trente ans, là où nous sommes allés à Auxerre avec une formation de dix-huit ans et demi de moyenne ! »
Justement, ce match de la quinzième journée peut-il être considéré comme une référence (ndlr : 0-0) ?
J.P. : « Oui, il est le type de rencontre sur laquelle on s’appuie. A l’entraînement, je m’en sert énormément. Nous étions opposés à une équipe beaucoup plus expérimentée, renforcée par de nombreux éléments de l’effectif pro, et nous nous en sommes sortis de belle manière. Tous les joueurs se sont tournés vers le même objectif de jeu. A l’issue du match, ils étaient même frustrés de n’obtenir qu’un match nul. Mais je note qu’ils ont su gérer au mieux leurs temps faibles en montrant un peu plus de maturité. »
Quel est le programme jusqu’au 11 janvier, date du prochain match de CFA ?
J.P. : « La reprise de l’entraînement est fixée le 29 décembre. Mais avant cela, je verrai chacun des joueurs en entretien individuel. Ils ont besoin d’un retour par rapport à leur début de saison. Comme nous sommes en queue de classement, il s’agit aussi pour moi de faire en sorte qu’ils gardent confiance. Et aussi, de réussir à faire l’amalgame entre les jeunes et les joueurs pro qui sont amenés à nous renforcer régulièrement. Lorsque nous y parvenons, nous avons tout de même des qualités à faire valoir ! »