Oumar, comment avez-vous vécu votre entrée en jeu précipitée, vendredi dernier à Guingamp ?
Oumar Sissoko : « J’étais très concentré et ceci dès l’échauffement. C’était un match particulier, notre premier en Ligue 2 et aussi notre premier déplacement. Nous savions qu’une belle prestation pouvait nous faire du bien pour la suite. Il fallait donc que je sois prêt à entrer en jeu au cas où. Au cours d’une partie, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Et lorsqu’on est gardien, il faut être dedans tout de suite. On ne peut pas se permettre de prendre cinq à dix minutes pour entrer dans la partie. Je me suis donc immédiatement plongé dans mon match, sans gamberger. »
Vous vous êtes montré décisif à l’heure de jeu. Racontez-nous cette action…
O.S. : « C’est en début de seconde période. Guingamp trouve un décalage sur le côté droit et joue dans la profondeur. Notre défense centrale est prise à revers, je vois donc Rivière arriver plein axe en un contre un. Je m’avance vers lui afin de boucher l’angle, et j’attends le dernier moment pour plonger. Quand j’ai vu qu’il ouvrait son pied, je suis parti et j’ai réussi à sortir le ballon. Dans ces cas là, il faut rester sur ses appuis le plus longtemps possible, pour ne donner aucune solution à l’attaquant. C’est comme cela qu’on a le plus de chance de remporter le duel. »
Cette saison, votre statut a changé. Vous n’êtes plus troisième mais deuxième gardien. Cela change-t-il quelque chose pour vous ?
O.S. : « Il est vrai que je pars désormais plus comme deuxième gardien. Je préfère parler de « 1bis ». Dans la tête, c’est toujours mieux que remplaçant. Mais au final, cela ne change pas grand chose : il me faut montrer sur le terrain que je peux évoluer à ce niveau et être titulaire. Cela fait maintenant plusieurs saisons que je suis dans le groupe professionnel. Je pense être prêt, mais cela ne pourra se vérifier que si je joue plus de matches en Ligue 2. Il n’y a pas de secret, pour atteindre son meilleur niveau, il faut jouer. En CFA, ce n’est pas le même niveau. »
Vous êtes-vous fixé des objectifs, des paliers à franchir ?
O.S. : « Oui, cette année, je veux augmenter mon temps de jeu, participer à un maximum de rencontres de Ligue 2. Une saison, c’est long, et Christophe ne pourra peut-être pas toujours tenir sa place. Je me préparerai à chaque fois comme si je devais entrer en jeu. Ensuite, on verra en fonction des évènements, mais mon idée est d’augmenter chaque année le nombre de mes apparitions en équipe A. »
Quelle relation entretenez-vous avec Christophe Marichez, qui est de treize ans votre aîné ?
O.S. : « L’écart d’âge est important, mais cela se passe super bien. Pour le moment, il n’y a eu aucune ‘prise de tête’, aucun mécontentement. Christophe a une grande expérience du poste. Il vient souvent rectifier certains aspects de mon jeu, bien qu’il pourrait me considérer comme un concurrent. Et je n’hésite pas aussi à lui faire part de mes observations. Je pense qu’il y a une bonne complicité entre tous les gardiens de buts. C’est une bonne chose, cela nous fait progresser. »
Quel climat règne-t-il au sein du groupe actuellement ?
O.S. : « Pour le moment, il y a une bonne ambiance. Ce que nous avons vécu au stage et lors des matches de préparation était positif. Le groupe est uni, mais c’est beaucoup moins difficile car tout se passe bien jusqu’à maintenant. Nous verrons lors des périodes plus délicates si nous sommes capables de rester aussi solidaires. Généralement, c’est dans ces moments-là que les problèmes reviennent à la surface. »
Vous êtes toujours le préposé au chant de la victoire dans le vestiaire ?
O.S. : « A Guingamp, non, c’était Julien Cardy. Pour son retour... Il le méritait bien ! »