« Tout va très vite dans le football. » Cette phrase resservie à maintes reprises dans les conférences de presse d’après match est aussi banale qu’elle n’est appropriée à la sortie de ce Lyon – Metz. Défaits à Clermont vendredi dernier au terme d’une pale prestation, les Grenats ont livré une superbe partie sur la pelouse de Gerland et éliminé le Champion en Titre de la Coupe de la Ligue en lui inscrivant au passage la bagatelle de trois buts.
0-2 à la mi-temps
Il fallait d'abord laisser passer l’orage lyonnais. Car il était entendu que les premières minutes seraient à l’avantage des locaux. Metz, regroupé dans un 4-3-3 inhabituel se muant en 4-5-1 en phase défensive, s’appliqua dans un premier temps à résister aux offensives adverses. Strasser et les siens concédèrent beaucoup de corners mais ils s’imposèrent dans les duels aériens et furent finalement assez peu inquiétés sur ces phases de jeu. Par des frappes lointaines, de Kallstrom notamment (5°), l’OL montra ses griffes. Mais cela ne suffit pas à ouvrir la marque.
Le second volet de la partition messine consistait à inquiéter l’arrière-garde remodelée par Claude Puel. Pour se faire, les visiteurs surent utiliser la vitesse de Victor Mendy et le jeu en pivot de l’unique pointe Papiss Cissé. Une première fois, le premier se faufila côté gauche mais ne parvint pas à ajuster son centre (10°). Puis il passa côté droit et centra pour Sébastien Renouard, qui ne parvint pas à ajuster sa remise (19°). Enfin, Cris le priva d’un ballon de but offert dans la foulée par Cheikh Gueye, qui avait déboulé sur le même côté (20°). Le corner qui s’en suivit, le premier obtenu par Metz dans la partie, aboutit à l’ouverture du score. Renouard déposa le ballon sur la tête de Mendy au premier poteau, Vercoutre ne pouvait que constater les dégâts (0-1, 21°, photo). Déboussolés, les protégés de Jean-Michel Aulas se faisaient surprendre par le même duo. Quelques minutes plus tard, le buteur offrit à son passeur le second but de la soirée sur un plateau (0-2, 29°). Sébastien Renouard pouvait au passage remercier Cris, qui, probablement piégé par la pelouse extrêmement glissante, lui avait offert cette opportunité.
Ce coup de tonnerre piqua les Champions dans leur fierté et ils finirent la première période en trombe. Oumar Sissoko, pour sa première sur une pelouse de Ligue 1, fut mis à rude épreuve. Il se sacrifia pour empêcher Ederson de marquer (31°), puis il s’interposa sur une tête à bout portant du Brésilien (37°). Heureusement pour lui, les coups-francs directs de Juninho ne trouvèrent jamais le cadre, signe que ce n’était pas le soir des Gones. Juste avant la pause, Mendy crut donner un avantage définitif aux siens sur un nouveau centre de Cissé. Mais l’attaquant manqua son duel face à Vercoutre, peut-être étonné de bénéficier d’une opportunité aussi nette (40°). Au lieu de cela, ce fut au tour de Cris d’ajouter son nom à la liste des buteurs du soir. Dès le début de la séconde période, le défenseur se racheta en marquant de la tête (1-2, 47°).
Yvon Pouliquen aurait sans doute préféré que les siens tiennent le score le plus longtemps possible. Mais la suite de leur prestation l’a sans doute comblé. Efficaces en défense, ils continuèrent de procéder par contre et inscrirent un troisième but. Une bévue de Vercoutre, pressé par Cissé, bénéficia à l’opportuniste Rocchi qui dribblait le gardien de Lyon avant de marquer dans le but vide (1-3, 67°). Idéal pour ne pas trop subir en fin de partie et assommer les locaux, qui n’avaient pas perdu sur leur pelouse depuis sept mois. Malgré quelques opportunités de part et d’autres, le score restait inchangé. Les Grenats pouvaient célébrer ce détonnant succès avec leurs supporters, venus nombreux les soutenir. En leur offrant ce cadeau, ils sont en droit d’espérer que ceux-ci viendront nombreux lundi prochain pour le derby de l’Est !