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Face à face… Cardy - Strasser

Julien Cardy et Jeff Strasser, partenaires sous le maillot Grenat dans la vie de tous les jours, se retrouvent opposés pour les besoins de l’interview croisée. Ces deux grands animateurs du vestiaire s’en donnent à cœur joie…
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Depuis que Christophe Marichez s’est blessé, ils ont chacun porté le brassard de capitaine. Jeff Strasser, 34 ans, et Julien Cardy, 27, figurent parmi les joueurs les plus expérimentés de l’effectif messin. Le Luxembourgeois et le Palois, dans des styles bien différents, sont aussi de ceux qui « mettent l’ambiance », que ce soit par des éclats de voix ou des plaisanteries, selon le contexte. Lorsque les Grenats se sont regroupés, en début de saison, pour le stage de préparation, ils furent sans conteste les deux plus bruyants et aussi les plus créatifs, bien qu’ils n’avouent pas toujours leurs forfaits…

Jeff StrasserJulien, Jeff, à Luxeuil, des statues situées dans le hall de l’hôtel avaient disparu… Il y a prescription désormais : étiez-vous à l’origine de cette affaire ?

JC : « Une enquête est toujours en cours. En ce qui me concerne, je n’ai rien vu et rien entendu. J’étais tranquillement dans ma chambre à me reposer… Mon collègue Vincent Bessat pourra le confirmer. Je n’ai aucune crainte, vous pouvez lui demander. Au pire, il ne s’en souviendra plus. »
JS : « Je tiens à préciser que ces statues n’ont pas disparu mais ont simplement été déplacées. Je crois que nous ne trouverons jamais le coupable. En tout cas, je n’ai aucune information à ce sujet. Comme d’habitude, en stage, j’étais au lit à 20 heures. Bon, le problème, c’est que j’étais seul en chambre. Je n’ai pas de témoin. »

Vous avez passé quelques jours à Carnac récemment. Pas de disparition à déplorer cette fois-ci ?

Julien Cardy : « Pas trop, non... L’atmosphère était différente. Chacun est resté à sa place. En plus, il n’y avait pas de statues ! Notre attention s’est donc portée sur le billard. Le plus fort du groupe est Laurent Agouazi. Mais il y avait beaucoup de concurrence entre Jeff et Nenad Jestrovic. Où est-ce que je me situe par rapport à Jeff ? En dessous du billard… Disons que je joue plus pour montrer mes qualités. »
Jeff Strasser : « Non, pas cette fois-ci (sourire). Le contexte n’était pas propice à la disparition de statues. Ce n’était pas un stage de pré-saison, où le climat est généralement très détendu. A Carnac, il s’agissait d’un stage de préparation de match donc il fallait travailler et se concentrer. »

Lequel de vous deux est le plus drôle ?

JC : « Ca, ce n’est pas difficile : Jeff n’a aucun humour. C’est simple : il n’est pas marrant du tout. Je dois quand même avouer qu’il me fait rire. Mais c’est par son attitude… parce qu’il est toujours bougon ! »
JS : « Disons que nous avons un humour différent. Mais je dois avouer que le sien est meilleur que le mien. »

Julien, quelle est la plus grande qualité de Jeff ? Jeff, la plus grande qualité de Julien ?

JC : «  La générosité. Sur et en dehors du terrain. La qualité d’un homme ne se résume pas à son travail. Et Jeff est un homme généreux. »
JS : «  La franchise et l’honnêteté. »

Son plus grand défaut ?

JC : « C’est un râleur ! Mais attention, pas n’importe lequel. C’est un « râleur-chiant », du très haut niveau, de la Ligue des Champions… Il a même déjà des étoiles sur le maillot ! »
JS : « Pour l’instant je n’ai pas vu de défaut chez lui. Il faudrait peut-être demander à sa femme pour en savoir davantage. »

Lequel de vous deux est le plus sérieux à l’entraînement ?

JC : « Je dirais Jeff. Pour avoir une carrière comme celle qui est la sienne, il faut obligatoirement être sérieux. Il a commencé jeune au FC Metz et il a réussi à se faire une place parmi les grands noms que sont Gaillot, Kastendeuch ou Song. Il a aussi connu la Coupe d’Europe. Et puis il a fait une belle carrière en Allemagne où il a réussi dans tous les clubs dans lesquels il a joué. Sa longévité au plus haut niveau s’explique par son sérieux. Cela devient rare de nos jours ».
JS : « Nous sommes tous les deux très sérieux. Nous avons la même envie de gagner, nous sommes animés de la même rage de vaincre. Lui comme moi, nous nous surpassons à chaque entraînement et à chaque match. Ce n’est pas évident d’établir une comparaison entre nous. Notre état d’esprit est assez proche. »

Julien CardyLe plus caractériel ?

JC : « Lui, sans aucune hésitation ! Jeff a très mauvais caractère. C’est très rare qu’il arrive à l’entraînement en souriant. Il râle du matin au soir. Même si lui, il va vous dire que ce n’est pas vrai, que c’est une impression car il parle fort. Heureusement, en général, il râle aussi pour des bonnes raisons. »
JS : «  Moi. C’est vrai que je râle beaucoup. Et puis même quand ce n’est pas le cas, les gens pensent que je suis de mauvaise humeur à cause de mon accent ! J’ai passé l’essentiel de ma carrière en Allemagne et l’allemand, comme le luxembourgeois d’ailleurs, est une langue forte avec une tonalité parfois virulente. Moi-même, quand je m’adresse à quelqu’un, j’ai parfois l’impression de lui hurler dessus. »

Et sur le terrain, lequel de vous deux a la plus grande tchatche ?

JC : « Ah là c’est moi ! Bizarrement, Jeff est un peu plus discret sur le terrain. Peut-être qu’il a peur de l’ouvrir… Du coup, on m’entend plus que lui. Jeff parle beaucoup aux joueurs mais j’aboie plus que lui. »
JS : « Nous sommes tous les deux pas mal dans ce domaine. Mais nous ne crions pas dans le mauvais sens du terme, nous encourageons et replaçons nos partenaires lorsque le besoin se fait sentir. Les postes que nous occupons, dans l’axe du terrain, induisent certaines obligations envers l’équipe. »

Lequel de vous deux est le plus vicieux sur le terrain ?

JC : « Aucun des deux. Même si j’aurais tendance à dire Jeff de par le poste qu’il occupe. Ce n’est pas un sprinter né alors il use de son expérience. Sans être vicieux pour autant. »
JS : « Je ne suis pas un tricheur et Julien non plus. C’est certain, il faut parfois être malin. Mais nous ne donnons jamais de coups volontaires, pour faire mal. Ce n’est pas dans notre nature. »

Lequel de vous deux a le plus mauvais goût ?

JC : « Nous avons des goûts différents. Moi, je mets souvent des survêtements pour venir à l’entraînement. Jeff, c’est plus la classe, il est très distingué. Il a un statut à tenir ! »
JS : « Julien adopte plus un look sportwear pour venir à l’entraînement. Quant à moi, j’aime bien être élégant et bien m’habiller. Mais je ne vois pas assez Julien en dehors du foot pour pouvoir juger de son style. Il faut dire que je suis d’une autre génération. Peut-être qu’en vieillissant son style changera… Je n’ai pas dit ‘s’améliorera’. »

Lequel de vous deux est le plus mauvais perdant ?

JC : « Ca se tient. Nous sommes tous les deux des mauvais perdants. Jeff voit toujours le mauvais côté des choses. Et puis, il faut dire qu’il perd plus souvent que moi. »
JS : « Là, on se vaut largement ! (Rires) »

Quel est le meilleur souvenir de match que vous ayez l’un de l’autre ?

JC : «  Ce sont les deux victoires consécutives contre Lyon et Strasbourg, auxquelles il a participé. »
JS : « Quand je l’ai vu rejouer l’année dernière après sa blessure, contre Vesoul puis à Lille. Nous avions passé du temps ensemble en rééducation et cela m’avait fait énormément plaisir de le revoir sur un terrain. Je suis content qu’il enchaîne les matches et qu’il ait retrouvé son niveau. Qu’il puisse exercer son métier de nouveau normalement est le plus important. J’attends désormais qu’il marque un but… »
 
Pour finir, y’a-t-il une question que avez envie de lui poser sans avoir jamais osé ?

JC : « Je n’en ai pas. Toutes les questions que j’ai envie de lui poser, je les lui pose. »
JS : « Oui, depuis combien de temps son coiffeur est-il en prison ? Ca devient grave, Julien, tu as vraiment un casque… »

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