Metz - Clermont, je réserve ma place

1999, bonheurs et frustration

Il y a dix ans, le FC Metz atteignait la finale de la Coupe de la Ligue grâce à un superbe parcours sur ses terres. Au suspense des premiers tours a succédé la frustration de la finale. Surtout pour Philippe Gaillot. Le latéral gauche se souvient…
Partager cet article :

Le contexte : une bouffée d’oxygène
La saison 1998-1999 débute très mal pour le FC Metz. Vice-Champion de France, celui-ci subit les conséquences de son échec en tour préliminaire de la Ligue des Champions. Battu par Helsinki, il peine à prendre son envol en championnat. Il faut dix rencontres aux hommes de Joël Muller pour engranger leur première victoire en Ligue 1. Et si l’équipe retrouve un rythme de croisière plus conforme à son statut par la suite, elle traine ce faux départ comme un boulet tout au long de la saison. « Certaines années, explique Philippe Gaillot, la Coupe est ressentie comme un véritable bonus. En l’occurrence, c’était vraiment le cas. Nous étions « maudits » cette saison, nous accumulions les coups du sort. Jusqu’au bout, nous avions dû nous battre pour inverser le cours des choses et sortir la tête de l’eau. En Coupe, par contre, nous évoluions plus libérés et par conséquent, la réussite était plus souvent au rendez-vous. Cela nous a permis d’obtenir la qualification au terme de rencontres accrochées et indécises, où les nerfs étaient mis à rude épreuve. » En Coupe de France, le onze messin atteint les huitièmes de finale. Sa route s’achève contre Nantes, victorieux trois buts à un à Saint-Symphorien. Ces mêmes canaris seront au début de l’aventure messine en Coupe de la Ligue.

Le parcours : des matches à suspense
Pour ce qui est le premier match officiel de l’année 1999, le Club à la Croix de Lorraine l’emporte devant Nantes grâce un but inscrit sur corner par Geoffrey Toyes (1-0, le 9 janvier ). Il reçoit au tour suivant Louhans Cuiseaux. « L’équipe était dirigée par Philippe Hinschberger, se souvient Gaillot, et elle avait vraiment fière allure ! Au cours de la première mi-temps, nous avions énormément subi. Sans nous affoler, nous avons laissé passer l’orage avant de porter l’estocade. » Pour une victoire finale deux buts à zéro, signés Meyrieu et Jager en fin de partie (2-0, le 2 février ).
Nenad JestrovicLe défenseur garde un souvenir ému du quart de finale qui opposa ensuite sa formation au Toulouse FC d’Alain Giresse. Les débats furent des plus musclés, ce qui contraint l’arbitre Stéphane Bré a sortir pas moins de onze cartons jaunes et quatre rouges au cours des cent vingt minutes de jeu. « Je me rappelle qu’il était presque désolé d’en arriver là, sourit-il. Pendant le match, il s’est tourné vers moi, dépité, et m’a dit ‘je ne peux pas faire autrement’. Et il était dans le vrai. Tous les cartons étaient justifiés. Sur le terrain, ça fait tout drôle quand il y a quatre joueurs de moins. Les espaces sont énormes, on répète les courses de quarante mètres ! » Côté toulousain, Paviot et Cobos voient rouge ; de même que Toyes et… Jestrovic côté messin. Le bilan de ce dernier est par ailleurs éloquent : dix neuf minutes de jeu, un avertissement, un but, une exclusion… De son côté, le numéro trois inscrit ce jour là un but crucial, qui permet à son équipe d’égaliser à deux partout à quelques minutes du coup de sifflet final. Metz se qualifie aux tirs aux buts, après de multiples renversements de situation (3-3, 4-3 aux t.a.b., le 7 mars ).
Détonateur du réveil messin en quart, Nenad Jestrovic sera le héros de la demi-finale qui vit le FC Metz battre Montpellier sur le score de quatre buts à trois à Saint-Symphorien. « Dans ces contextes électriques, commente ‘Gaille’, Nenad était inarrêtable. Son jeu se prête aux climats de tension, où son engagement lui permet de forcer la décision. » Metz mène au score à trois reprises mais les coéquipiers de Barbosa et Maoulida, tous deux sur le banc, parviennent à égaliser. Jestrovic attend donc la 85ème minute pour inscrire son troisième but personnel et envoyer les Grenats au Stade de France (4-3, le 7 mars ).

La finale : le cauchemar se répète
Pour le FC Metz comme pour Philippe Gaillot, la grande finale tourne malheureusement au vinaigre. « Nous sommes sur la pelouse du Stade de France, raconte ce dernier, la veille de la rencontre, pour la dernière séance d’entraînement. Tout se passe bien, le contenu est de bonne qualité. Pour finir, nous faisons une petite séance de tirs aux buts. Je rate le premier. Pour ne pas rester sur une mauvaise impression, j’en frappe un second et je me claque. C’est le plus gros problème musculaire que j’ai eu dans toute ma carrière… Il a fallu que cela arrive à la veille de la finale. » Il suivra donc depuis le banc de touche la défaite de sa formation, un but à zéro, devant la bête noire lensoise. « Vivre un tel match du banc est abominable. Nous n’avons pas réussi à nous libérer au cours de la partie. Mais le Racing n’était pas au mieux non plus. Et puis, il y a ce but de Moreira, dans un angle impossible, qui fait basculer le match… » (0-1, le 8 mai ). L’épopée se termine sur une fausse note pour la bande à Meyrieu. Mais du côté de Saint-Symphorien, on en a conservé de fabuleux souvenirs. De quoi espérer que l’histoire se répète, en 2008-2009… Dix ans après !

A lire également

21avr2024

Actualités

Le FC Metz a appris avec tristesse la disparition de Philippe Vogein. Educateur dans l'âme, dirigeant reconnu et respecté, Philippe Vogein était une...
Lire la suite

19avr2024

Actualités

La semaine dernière, à l'issue de la séance d'entraînement, deux joueurs du groupe professionnel sont venus à la rencontre des jeunes joueurs du...
Lire la suite