Miralem, on vous a senti plus à l'aise contre Auxerre. N'était-ce qu'une impression ?
Miralem Pjanic : « Non, il est vrai que c’était un peu dur ces derniers temps pour moi car j’avais beaucoup de décisions à prendre. En plus, les discussions ont quelque peu duré. J’ai la chance que mon agent et mon père s’en soient bien occupés. J’ai pu ainsi rester à l’écart de tout cela. Désormais, je suis soulagé et je me sens effectivement plus libéré sur le terrain. »
Le président Carlo Molinari a avoué qu’il aurait réfléchi à fermer le Centre de Formation si vous n’aviez pas signé…
M.P. : « Il m’avait fait part de cela et c’est quelque chose qui a compté. Tous les joueurs qui sont au centre ont le même rêve que moi : jouer en professionnel. J’ai joué avec plusieurs d’entre eux en équipes de jeunes. Ce serait très dur pour eux si le Centre n’existait plus. Et moi, cela m’aurait fait mal de l’apprendre. J’ai beaucoup pensé à cela. »
Vous avez également dû choisir votre sélection en début de saison…
M.P. : « Exact, j’en ai également beaucoup parlé avec mon père. Je pense avoir pris la bonne décision en optant pour l’équipe de Bosnie. Je ne reviendrai plus là-dessus désormais. Cela n’empêche pas que j’aime le Luxembourg et que j’aurai plaisir à aller y voir des matches. »
Pour vous, les événements s’enchaînent. Vous vivez en quelque sorte une formation accélérée. N’est-ce pas difficile à gérer ?
M.P. : « Il est vrai que tout va très vite pour moi depuis cet été. Mais je suis heureux d’avoir pu débuter si tôt en équipe pro. Maintenant, je pense que ma progression va pouvoir se poursuivre normalement. Je n’ai que dix-sept ans et je ne suis pas encore un joueur de Ligue 1. J’ai besoin d’entraînement et de compétition pour monter en puissance et être plus costaud, dans les duels notamment. Concernant les sollicitations extérieures, je ne me prends pas la tête avec cela. Répondre aux journalistes, par exemple, ne me pose aucun problème. »
Contre Auxerre, la majorité des ballons est passée par vous. N’est-ce pas difficile de mener le jeu alors que l’équipe souffre au classement ?
M.P. : « C’est un peu moins évident, bien sûr, mais il faut le faire malgré tout. Nous avons besoin de ce déclic qui nous permettrait d’enchaîner des résultats positifs. J’aime évoluer derrière les deux attaquants et prendre des responsabilités. Que l’équipe soit en mauvaise posture ne doit pas me faire changer. »
Francis De Taddeo a indiqué que des modifications seraient apportées à l’équipe. Vous a-t-il dit que votre rôle allait changer ?
M.P. : « Francis ne m’a donné pour le moment aucune instruction particulière. Il a dressé un bilan de la situation mardi matin et nous a expliqué comment nous allions jouer désormais. Au milieu, il y aura deux éléments dans l’axe. Lorsque je jouerai, il faudra que j’ai une bonne entente avec celui qui évoluera à côté de moi. Quand le système de jeu change et qu’il y a plus de joueurs offensifs, il faut aussi s’adapter, s’arranger pour compenser derrière. »
Après Gaétan Bong, le coach a lancé récemment Rudy Gestede. Leur présence peut-elle vous aider ?
M.P. : « J’ai joué avec Rudy la saison dernière en moins de 18 ans. Je connais ses qualités de puissance, je sais où se situent ses points forts. De même, avec Gaétan, nous nous connaissons très bien. Nous avons des automatismes puisque nous avons déjà joué ensemble. Le coach nous a lancé dans le grand bain. Maintenant, à chaque fois qu’il nous accordera sa confiance, il faudra tout faire pour la lui rendre. »