Oumar, vous voilà de retour en Moselle. Racontez - nous votre voyage !
Oumar Sissoko : « Nous avons commencé par un stage d’une dizaine de jours aux Emirats Arabes Unis. Au cours de celui-ci, nous avons joué deux matches amicaux : contre l’Egypte (défaite 1-0), puis face à une équipe de première division du pays (victoire 4-0). J’ai eu la chance de jouer une mi-temps de la seconde rencontre. Ensuite, la compétition a débuté. Après une victoire sur le Bénin (1-0), nous avons partagé les points avec le Nigéria (0-0) avant d’être battus par la Côte d’Ivoire (3-0), ce qui nous privait des quarts de finale. Pour moi, en tout cas, c’était une belle expérience. J’ai pu connaître autre chose, observer de l’intérieur une compétition différente du championnat de France, aux côtés de grands joueurs. »
Vous attendiez-vous à être sélectionné pour la CAN ?
O.S. : « Au début, pas vraiment. C’était un objectif pour moi mais je n’avais encore jamais été appelé par le sélectioneur. J’ai commencé à espérer lorsque j’ai appris qu’il allait sans doute emmener trois gardiens. Puis, à partir du moment où j’étais dans la pré-sélection de 28 joueurs, c’est devenu une réalité. Lorsque je suis arrivé pour le premier jour du stage, je n’y croyais pas. J’avais devant moi des grands joueurs : Kanouté, Momo Sissoko, Diarra ! A côté d’eux, je me sentais tout petit. Puis, au fil du temps, j’ai passé cette étape. Mes coéquipiers ont facilité mon intégration, il faut dire que j’étais le plus jeune du groupe. »
Qu’a-t-il manqué au Mali pour atteindre les quarts de finale ?
O.S. : « Tout s’est joué sur le dernier match. Au sein de notre groupe, le Nigéria et la Côte d’Ivoire étaient favoris. Nous sommes restés en course jusqu’à cette rencontre face aux ‘Elephants’. Il nous suffisait de faire match nul pour passer et eux étaient déjà qualifiés. Nous avons peut-être mal abordé cette partie, en pensant que nos adversaires allaient baisser le pied, d’autant qu’ils avaient modifié leur équipe. Mais, au final, ils nous ont surpris. Nous aurions sans doute dû être plus conquérants et moins calculateurs. Je pense que cela s’est joué dans la tête. Car autrement, le Mali a les qualités pour passer le cap des poules comme il y est parvenu lors des dernières CAN. C’est en quelque sorte un faux - pas. Mais si nous conservons le même groupe, la même envie pour la prochaine fois, il n’y aura pas de soucis. »
Comment jugez-vous le niveau de cette Coupe d’Afrique ?
O.S. : « C’est difficile à dire car la façon de jouer est très différente de ce qu’on peut voir en Ligue 1. Il y a plus d’engagement, les joueurs n’hésitent pas à aller au contact. Et les trois matches auxquels j’ai assisté ont été très différents. Je vais suivre la fin de la compétition à la télé. Je pense que la Côte d’Ivoire a de grandes chances de l’emporter, elle possède de très bons joueurs dans chaque ligne et même sur le banc. S’ils conservent le même sérieux et évitent les erreurs, je ne vois pas qui peut aller les battre. »
Vous êtes né en France, à Montreuil, quelle importance accordez-vous à la sélection ?
O.S. : « C’est un très bon moyen pour moi de renouer avec ma culture d’origine, et c’est aussi un bonheur pour mes parents qui me suivent. J’étais déjà retourné au Mali, mais plutôt en vacances. Venir avec la sélection me permet de mieux comprendre, de mieux conna î tre mon pays. Le football y est très médiatisé, c’est une population qui aime beaucoup ce sport comme ailleurs en Afrique. »
Revenons-en au FC Metz, puisque vous avez regagné les pelouses d’entraînement ces derniers jours. Comment vivez-vous la saison en cours ? Et quels sont vos objectifs pour les derniers mois ?
O.S. : « Par rapport à l’année dernière, c’est vraiment différent. Cette situation est difficile à vivre. Quand on se rappelle l’ambiance qui régnait l’année passée et qu’on la compare à celle de cette année… C’est le jour et la nuit. Maintenant, nous allons tout faire pour que cela s’améliore. D’ici la fin de la saison, j’espère pouvoir bénéficier d’un peu de temps de jeu, en faisant pourquoi pas quelques apparitions en Ligue 1. Cela me permettrait d’attaquer au mieux la saison prochaine, en bonne position à Metz ou ailleurs en prêt éventuellement. »
Et la sélection ?
O.S. : « Maintenant que j’y ai un peu goûté, je garderai un œil dessus ! Bien sûr, j’aimerais m’y impliquer davantage à l’avenir. »